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Anciens PSG : Exclu - Interview de Jérome Alonzo (1/2)

Publié le 04 Avril 2016 à 17h10 par Star
Cette semaine nous publions une interview exclusive de l'ancien gardien Parisien Jérôme Alonzo avec qui nous avons évoqué son passé au Paris Saint-Germain pour évidemment finir sur son pronostic pour le quart de finale de la Ligue des Champions face à Manchester City. Mardi nous publierons la deuxième partie de l'entretien avec sa vision sur le projet Qatari au PSG et Zlatan Ibrahimovic.
Sa personnalité et son caractère peuvent étonner dans le monde très stéréotypé du football. Si sa sincérité et son profond amour des clubs qu'il a fréquentés a pu le desservir à certains moments de sa carrière, l'amour des supporters à son égard est toujours resté intact. Peu importe les maillots qu'il a portés, Jérôme Alonzo est rentré dans le cœur du public pour ne plus jamais en sortir. A 43 ans, le héros d'un soir de février 2002 a accepté de revenir sur sa carrière en toute sincérité. Propos recueillis par Bérenger Tournier.

Jérôme Alonzo, vous êtes arrivé au PSG en 2001 après quatre saisons à l'ASSE. Avez-vous été touché par la fin de votre aventure stéphanoise ?


Bien sur, surtout dans ces conditions. C'est toujours difficile de quitter un club que tu as aimé quand ça se termine bizarrement. Je suis parti à l'époque des faux-passeports, tout le monde s'en rappelle. Il y avait des problèmes d'argent, le club a été rétrogradé. On nous a fait comprendre que ce serait pas mal que les quelques cadres trouvent une porte de sortie. Au départ, c'est presque pour rendre service au club que je suis parti. Malheureusement, ce n'était pas comme ça que je voulais que se termine l'histoire.

Comment s'est passée votre arrivée au PSG ?


Luis Fernandez m'a appelé un soir à minuit. Il me dit : « Casagrande part. En plus, tu connais bien Letizi donc tu vas venir le remplacer ». A ce moment là, je pars un peu dans l'inconnu, en me disant que j'allais rester deux ou trois ans. Finalement, j'en ai fait sept. C'était une aventure incroyable. J'arrive au premier entraînement, il y a Okocha, Ronaldinho, Anelka ou encore Benarbia. Je me suis dit que je venais de changer de planète.



Votre relation avec Lionel Letizi a contribué à vous faire venir au PSG ?


Bien sur. Je n'avais jamais vraiment été en concurrence. J'ai été doublure une fois à Marseille quand Köpke est arrivé pendant le stage du mois de juillet. C'était la première fois de ma vie que j'allais faire la démarche de partir pour être numéro deux. A l'époque, j'avais 29 ans. A ce âge là, tu ne peux pas faire ça si tu n'as pas une relation particulière avec le numéro un. Le fait de connaître Lionel depuis mon enfance a forcément pesé.

Après sept ans au PSG, vous rejoignez le FC Nantes en 2008 où vous allez terminer votre carrière. Ce sera encore une fois une belle aventure ?


Non, ça restera une grande blessure. J'ai quitté le PSG un peu contraint et forcé par les événements. Aujourd'hui, tout le monde le sait, Landreau voulait que je parte. Il y avait beaucoup de flou à cette période, Alain Cayzac était démissionnaire, on a vécu trois ou quatre mois sans président. Etre un peu poussé dehors après sept ans, ça a été dur à accepter. Finalement, j'avais le choix soit d'aller à Nantes en Ligue 1, soit Nîmes en Ligue 2 pour retrouver mon ami Jean-Luc Vannuchi, qui est aujourd'hui à Auxerre. En même temps, je me suis dis qu'être coaché par son meilleur pote, ce ne serait pas terrible. J'ai donc choisi Nantes et effectivement, cette période restera une grande blessure dans ma carrière, j'aurais pu faire beaucoup mieux. Déjà car on descend de trois points et puis parce que je me suis blessé à de nombreuses reprises. Quand tu es un sportif de haut-niveau, tu ne te blesses pas sans raison. J'étais malheureux, peut-être parce que je n'avais pas fait mon deuil de Paris. Je suis triste d'avoir terminé ma carrière en Ligue 1 par une descente.

Vous êtes un véritable amoureux des clubs où vous avez joué. En un sens, vous être un grand romantique du football...


Oui, c'est vrai, j'étais l'un des derniers. Comme Grégory Coupet, je me suis beaucoup attaché aux clubs. J'ai bien cette définition de romantique du football. D'ailleurs, à chaque fois que je suis parti d'un club, c'était pour gagner moins.



Comment expliquez-vous cette sensibilité qui vous a accompagnée tout au long de votre carrière ?


Je ne sais pas, je suis né comme ça. D'ailleurs, j'y crois moins depuis quelques années. J'ai un côté un peu désenchanté. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être parce que je trouve qu'il y a une forme de romantisme qui a disparu. Après, je ne dirais jamais que c'était mieux avant, c'était seulement différent.

Vous auriez pu être professionnel à l'époque actuelle ?


Oui, bien sur. Mais j'aurais peut-être été moins passionné. Peut-être que j'aurais huit Ferrari, que j'aurais un jour les cheveux blonds et le lendemain les cheveux blancs. Je vais même aller au delà, je pense que j'aurais surement été comme ça. A l'heure actuelle, les joueurs sont dans un moule, à l'époque, les rebelles étaient autorisés. Aujourd'hui, qui change quatre fois de club pour gagner moins ? Donc oui, on peut dire que c'est une forme de romantisme. Je suis très heureux aujourd'hui. Mon seul bonheur, c'est d'avoir mon appartement avec vue sur la mer. Je ne vis pas dans un château, je n'ai pas des revenus importants mais je m'en fous (sic) parce que je suis heureux. Je n'ai pas beaucoup mais ce que j'ai, c'est à moi. J'ai assez d'argent pour aller jouer au golf et ça me va très bien. Le golf est une maîtresse très exigeante !

Si les supporters des clubs que vous avez fréquenté vous apprécient, c'est grâce à cet amour et à cette passion pour le maillot ?


Les supporters ne sont pas durs, il ne faut pas croire ça. Que tu gagnes ou que tu perdes, quelque part, ils s'en branlent (sic). Ce qu'ils veulent, c'est que tu leur ressemble, mais tu ne peux pas faire semblant. Il n'y a pas de secret, j'étais comme eux. Moi aussi j'étais supporter quand j'étais gamin, moi aussi j'insultais l'arbitre quand j'allais voir un match. A la base, je suis un grand supporter du club de basket d'Antibes, je suis encore allé les voir il y a quelques jours. D'ailleurs, on a tapé Villeurbanne. Quand j'étais gamin, je me souviens de tous ces joueurs qui venaient nous taper dans la main. Ce qui compte, c'est la proximité avec les gens. J'ai toujours eu ça, du coup, les supporters le savent. Quand tu as gagné leur amitié, leur amour, leur confiance, ça t'aide énormément. Quoi qu'il arrive dans tes performances, qui ne peuvent pas toujours être linéaires, surtout quand tu es gardien, les supporters sont toujours avec toi.



En sept ans de carrière au PSG, quel est votre meilleur souvenir ?


Mon premier Classico. Quand tu arrêtes quatre penaltys pour ton premier Classico, tu te dis que l'histoire commence bien. C'était en février 2002 je crois, en huitième de finale de Coupe de France. Je m'en souviendrais toute ma vie pour plein de raisons. C'est quand même très rare dans un match, que tu arrêtes un penalty et trois tirs au but. Et puis c'était ma première communion avec le public, je n'avais pas encore eu mon moment avec les supporters. Ce soir-là, tu sais que le stade va devenir ton jardin. Je ne sais pas pourquoi j'étais comme ça, je n'étais pas plus en forme que d'habitude. Mais il n'y avait que moi, j'avais l'impression d'être au-dessus. Je me souviens aussi que c'est à ce moment-là que je me suis dis que je voulais finir ici.

Comme les artistes, peut-on dire que vous êtes en transe lors d'une soirée avec une telle intensité émotionnelle ?


Oui, j'ai très peu de souvenirs précis des arrêts. C'est très paradoxal mais un bon match, c'est celui dont tu ne te rappelles pas. Très souvent, un gardien dira qu'il ne se souvient plus de ses sauvetages.

On vous rattache souvent au PSG et à l'ASSE. Comment l'expliquez-vous sachant que ce sont deux clubs sensiblement différents ?


Déjà, ce sont deux clubs populaires. Il faut arrêter de dire que le PSG est bourgeois, ce n'est pas vrai. Le PSG est né en 1970, il y avait une réelle demande. On parle souvent des coutures des maillots ou d'autres choses, mais Daniel Hechter a voulu faire un club que tous les Parisiens allaient aimer. Il a une histoire, il a gagné une Coupe d'Europe. J'aime ce côté patrimoine du football français, que ce soit à Saint-Etienne ou à Paris. Après, avec l'âge, j'ai beaucoup de supporters marseillais qui me disent qu'ils ne m'ont pas oublié. C'est une très bonne surprise de la quarantaine. Je suis lié à vie à l'OM tant que le club sera en Ligue 1, puisque j'étais dans l'équipe qui l'a remonté. Dans la rue, des gens viennent me parler de l'OM. Je leur demande toujours quel âge ils ont et la plupart sont surpris quand je leur dis que j'ai joué à Marseille. Il y a une génération de supporters qui se demande qui était dans l'équipe quand l'OM est remonté. Et bien j'y étais et j'ai joué tous les matchs de la saison. C'est marrant qu'aujourd'hui, les supporters marseillais soient nombreux à m'en parler. Avec du recul, j'ai quand même fait Sainté, Paris et l'OM. Je suis le seul gardien à avoir enchaîné les trois.

Le PSG va vivre une fin de saison passionnante avec ce quart de finale de Champions League face à City. Vous y croyez ?


Beaucoup de gens disent que le PSG ira en demi-finale mais qu'est ce que l'on en sait ? Manchester City, ce n'est pas une équipe de D2 Suisse quand même, surtout avec le retour en Angleterre. Pour moi, c'est pile du 50-50. Alors oui, on peut se qualifier mais on peut également prendre une volée. Il faut être très prudent, d'ailleurs, j'aime le comportement de Laurent Blanc qui tempère tout le monde.

Propos recueillis par Bérenger Tournier
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