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PSG : Autopsie d'un échec

Publié le 01 Mai 2017 à 16h08 par Ted75
Selon toute vraisemblance, le PSG ne sera pas sacré champion de France en fin de saison. Le club de la capitale paie une première partie de saison moyenne et n'a pas pu rattraper son retard en 2017, malgré un bilan plus qu'honorable. A qui la faute ?
Après quatre ans de règne sans partage, Paris va devoir se résoudre à en laisser pour d'autres. Un autre en tout cas. Venue concurrencer le PSG ère QSI, l'AS Monaco de Dimitri Rybolovlev est en train d'arriver à ses fins. Sur le plan national comme sur le plan européen. Quart de finaliste de Ligue des champions en 2015, demi-finaliste pour l'instant en 2017, le club du Rocher va glaner son premier titre de champion depuis 2000. A l'époque, déjà, devant les Parisiens. Une juste récompense pour un club qui travaille bien en coulisses. On ne peut pas en dire autant du PSG...

Al-Khelaïfi en première ligne


Il faut forcément commencer par la tête. Le président Nasser Al-Khelaïfi est peut-être le symbole de ce PSG trop suffisant. A la tête du club depuis 2011, il n'a pas toujours pris les bonnes décisions. Surtout, c'est son rapport avec les joueurs qui interpelle. L'amitié qu'il porte pour certains cadres (il organise même des dîners, comme celui de la semaine dernière) fausse ainsi la hiérarchie au sein du groupe. Coincé entre les deux, l'entraîneur doit alors faire preuve de diplomatie et de tact pour gérer ses joueurs. Carlo Ancelotti l'avait réussi, Laurent Blanc également, mais Unai Emery peine à imposer son management.



Le symbole de ces relations troubles a peut-être eu lieu après le match face à Avranches en Coupe de France début avril (0-4). Paris s'était imposé mais n'a pas brillé. Notamment Javier Pastore, malgré un but inscrit. Alors qu'Unai Emery a semblé mécontent de sa prestation et le lui a fait savoir, son président n'a pas été du même avis et est allé féliciter le meneur argentin, qu'il apprécie particulièrement. Une scène en coulisses qui témoigne d'un certain malaise. Si personne n'est du même avis à tous les étages...

Emery, entraîneur contesté


Depuis le début de la saison, l'entraîneur espagnol a un peu changé de comportement. Si enthousiaste à son arrivée avec notamment une grande expressivité en conférence de presse, comme en a témoigné sa scène avec deux bouteilles d'eau en aout dernier (voir ci-dessous), l'ancien coach de Séville s'est bien calmé. Peut-être usé par le contexte harassant du PSG. Ses idées n'ont pas toujours été comprises par ses joueurs. Entre septembre et décembre, ils sont passés plusieurs fois au travers (Toulouse, Montpellier, Ludogorets, Guingamp) et n'ont brillé que par intermittences (lors des deux matches face à Arsenal notamment).



En 2017, l'équipe a semblé plus compacte d'entrée. Les résultats ont suivi avec comme point d'orgue les démonstrations face au Barça au Parc des Princes (4-0), et au Vélodrome contre l'OM (1-5). Sauf que tout s'est écroulé par la suite. Déjà limite face à Nancy (1-0), Paris s'est liquéfié lors de ce fameux 8 mars au Camp Nou (6-1). Un lourd revers qui a mis en lumière pas mal de carences. Et elles ne datent pas d'hier...

Des joueurs trop protégés ?


Le fait d'être chouchouté par le président, et donc potentiellement celui qui nous paie, n'aide pas forcément les joueurs à se transcender. Ils peuvent s'auto-gérer, comme on l'a vu sous l'ère Laurent Blanc, mais quand surviennent des contraintes, il n'y a plus personne. C'est un constat valable depuis le début de l'ère QSI. Chaque année a donné son lot de matches inexplicables au cours desquels les joueurs se sont mis à complètement déjouer, à avoir les jambes qui tremblent. En 2012, le contexte était à peu près similaire à aujourd'hui sous le commandement de Carlo Ancelotti. A l'époque, c'est Montpellier qui coiffait sur le poteau le PSG pour le titre. Paris négociera bien mal ses rendez-vous importants, dont un fin avril à Lille (défaite 2-1). Avec une expulsion en prime de Sakho qui a tout changé. Cinq ans après, le parallèle est troublant.



L'année d'après, les Parisiens ont fait preuve de nervosité (tiens, tiens encore un parallèle) au moment de conclure la saison. Lors des matches à Annecy face à Evian TG (victoire 1-0 dans la douleur mais deux expulsions en fin de match) et face à Valenciennes au Parc (nul 1-1, expulsion de Thiago Silva, pétage de plomb de Leonardo), les joueurs de la capitale ont paru comme tétanisés par l'enjeu. Ils ont pu glaner le titre à Lyon par la suite mais rien n'a semblé être maîtrisé. En 2014, inutile de revenir sur l'épisode Chelsea (défaite 2-0 après une victoire 3-1 au Parc). Plus récemment, les deux matches contre Manchester City en quart de finale de C1 en 2016 ont encore mis en évidence que le 3-5-2 de Blanc n'était qu'une excuse pour expliquer le mental bien friable des éléments en place sur le terrain. Que dire du Barça en mars dernier...

Des leaders qui n'en sont pas


Thiago Silva, Maxwell, Marco Verratti : ces leaders que l'on attend sur la pelouse ont un comportement bien discutable quand les choses tournent mal. On l'a vu au Camp Nou, donc, mais il n'y a pas besoin d'aller chercher si loin. Dimanche, à Nice, ils n'ont jamais pu sonner la charge et il a fallu la roublardise de Thiago Motta ou encore l'activité incessante d'Edinson Cavani pour faire croire que ce PSG avait encore une âme. Sauf que le premier a fini par être expulsé et que le deuxième s'est retrouvé un peu isolé en attaque. Au milieu de tout ça, le néant.



Pour jauger de la mentalité du groupe, il n'y a qu'à observer les nombreux regroupements qui ont eu lieu à l'Allianz-Riviera. La plupart du temps, seuls Motta et Cavani ont semblé avoir du répondant, quand d'autres se sont bien cachés. A commencer par celui qui porte le brassard de capitaine. Ce groupe n'a pas envie de mourir ensemble et c'est bien là que le bât blesse. Emery ou pas...

L'institution PSG n'existe pas


Paris n'est pas respecté, c'est un fait. Comment prendre au sérieux un club qui laisse tout passer ? Comment expliquer que ce soit Laurent Blanc qui doive sanctionner Cavani et Lavezzi pour leur retard de vacances début 2015 ? Où était Al-Khelaïfi à ce moment-là ? Un an plus tard, la fameuse affaire Periscope a tant fait mal au club. Comment Serge Aurier a-t-il pu être réintégré au groupe et faire partie des présumés cadres ? L'Ivoirien a d'ailleurs été plutôt mauvais à Nice. Tout ceci explique tant de maux qui rongent ce club. Il n'ira pas loin sur le plan européen avec tant de limites dans le comportement, la mentalité.



Et l'argent ne suffira pas à masquer les dysfonctionnements à l'intérieur du PSG (manque d'un vrai directeur sportif, d'un président avec plus de poigne). Cela peut suffire sur le plan national, et encore. Le bilan en 2017 est incroyable avec seulement deux défaites et deux nuls en 26 matches. Mais ces deux défaites font mal. Et renvoient Paris à ses doutes. Car face à Monaco et Nice, le club de la capitale n'a engrangé que deux points cette saison. Ce titre de champion, il ne le méritait sans doute pas...
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