PSG : Né à Paris, un handicap pour le PSG ?

Le PSG et sa Région, c'est toute une histoire. Depuis une vingtaine d'années, le club de la capitale a vu s'y échapper pas mal de bons jeunes qui sont allés s'épanouir ailleurs. Le dernier exemple en date et le plus criant est évidemment Kylian Mbappé, natif de Bondy (93), passé par l'INF Clairefontaine et qui a finalement été repéré par l'AS Monaco en 2013. Un des nombreux exemples de joueurs qui sont passés sous le nez du PSG...

Un onze qui aurait pu avoir fière allure

Ancien célèbre éducateur de l'INF Clairefontaine, Claude Dusseau, a une analyse plutôt lucide sur ces joueurs de l'Ile de France : « À une époque, un professionnel sur trois environ sortait de la région Île-de-France. Là où il y a une grande métropole dans un pays de football, on a un vivier. Madrid, Londres, Buenos Aires, Rio de Janeiro. Le PSG est obligé de passer à côté de certains joueurs car ils n'ont pas la place d'intégrer tous les talents ».



Paris est donc passé à côté de plein de joueurs comme, au hasard, Thierry Henry, Patrice Evra (Ulis, 91), William Gallas (Villeneuve-la-Garenne, 92), Anthony Martial (Massy, 91), Paul Pogba (Lagny-sur-Marne, 77), Lassana Diarra (Paris), Riyad Mahrez (Sarcelles, 95), Raphaël Guerreiro (Blanc-Mesnil, 93), Sofiane Feghouli (Levallois-Perret, 92), Yacine Brahimi (Paris), Moussa Sissoko (Blanc-Mesnil, 93), ou encore N'Golo Kanté (Suresnes, 92) et tant d'autres. Mais au final, ce n'est peut-être pas plus mal. Car être né à Paris et pisté par le PSG n'est pas forcément garantie de succès...

Plus d'échecs que de réussites

Depuis une vingtaine d'années, les exemples ne manquent pas. Au départ, on peut tout de même citer des réussites comme Vincent Guérin (Boulogne-Billancourt, 92), auteur d'un but historique face au FC Barcelone en Ligue des champions (voir ci-dessous), Pierre Ducrocq (Pontoise, 95), ou encore Francis Llacer, historique parmi les historiques (Lagny-sur-Marne, 77). Frédéric Déhu (Villeparisis, 77), Jérôme Rothen (Chatenay-Malabry, 92), Clément Chantôme (Savigny-le-Temple, 77), Amara Diané (Mantes-la-Jolie, 77), dans l'histoire pour son but à Sochaux synonyme de maintien en Ligue 1 en 2008 (voir plus bas), Mamadou Sakho (Paris) ou encore Blaise Matuidi (Fontenay-sous-Bois) sont encore des bons exemples même si, pour certains, il y a eu des hauts et des bas.




En revanche, pour d'autres, cela s'est avéré plus compliqué. Les raisons ? L'entourage du joueur le plus souvent et cette proximité familiale et amicale qui peuvent facilement faire péter les plombs. Là, les exemples sont beaucoup plus nombreux et la liste est assez longue. Pêle-mêle, on peut citer Grégory Paisley, Christophe Revault (Paris), auteur d'une bourde mémorable lors d‘un match face au Bayern à Munich en 1997 (voir ci-dessous).

La bourde de Revault (à partir de 1'23)


Autres à citer, Sylvain Distin (Bagnolet), Selim Benachour (Paris), Fabrice Pancrate (Paris), Boukary Dramé (Villepinte), Sammy Traoré (Créteil), Younousse Sankharé (Sarcelles), David N'Gog (Gennevilliers), Tripy Makonda (Ivry-sur-Seinte), Jean-Eudes Maurice (Alfortville), et plus récemment Kévin Gameiro (Senlis), Jérémy Ménez (Longjumeau), Lucas Digne (Meaux), Jean-Kévin Augustin (Plaisir) ou encore Serge Aurier (Sevran), qui est en train de se faire remarquer davantage en dehors que sur le terrain. En attendant que Presnel Kimpembe (Beaumon-sur-Oise), Christopher Nkunku (Lagny-sur-Marne) et Adrien Rabiot (Saint-Maurice) fassent démentir tous ces constats mais ce dernier semble sur la mauvaise pente également...

Vidéo satire sur les ratés du PSG (Jean-Eudes Maurice en tête)

Génération Anelka ?

Formé au PSG, Nicolas Anelka a ce club dans le cœur, c'est indéniable. Mais son aventure avec le club de la capitale fut mouvementée. Débutant sous l'ère Luis Fernandez en 1996, il choisit de partir pour Arsenal en 1997 par manque de temps de jeu. Avec un certain succès. Mais il se perd ensuite au Real Madrid lors de la saison 1999-2000. En difficulté, il remporte tout de même la Ligue des champions, avec deux buts inscrits en demi-finale face au Bayern Munich. C'est alors qu'il revient au PSG à l'été 2000 pour promouvoir en quelque sorte la fameuse génération banlieue voulue par Laurent Perpère. Grosse erreur. Surtout que le montant du transfert, pour 219 millions de francs, est exhorbitant.



Dalmat, Luccin, Distin, et d'autres ont davantage pollué le vestiaire qu'autre chose. Paris avait pourtant débuté la saison en trombe (leader après 13 journées, victoires en Ligue des champions face au Bayern Munich et Rosenborg) mais s'est effondré à partir de novembre. Ce qui a précipité la chute de l'entraîneur Philippe Bergeroo en décembre. Arrivé à ce moment-là, Luis Fernandez n'a rien pu faire pour apaiser le vestiaire mais a tout de même tenté de recruter à l'étranger en 2001 (en Espagne surtout) pour redonner une âme à ce groupe. Ce qui a aidé Paris à retrouver le haut du tableau. L'ancien entraîneur parisien avait déjà le nez creux. Car ces derniers temps, la solution est souvent venue de l'étranger. Et dans son histoire, le PSG cosmopolite a toujours existé, c'est dans son ADN. De quoi interroger sur la véritable nécessité de recruter local, régional et même national...