PSG : Blaise Matuidi, laborieux mais utile

Matuidi, l'âme du PSG. Oui, l'international tricolore est sans doute l'un des joueurs sur lequel il y a le moins de choses à dire au niveau extra-sportif. Une mentalité de guerrier, irréprochable dans son investissement et très attaché aux couleurs parisiennes. C'est si rare dans cet effectif que cela a le mérite d'être souligné. Mais ses lacunes techniques, ainsi que son apport moindre à la récupération ont joué dans ses performances inconstantes cette saison.

Faux départ à la Juve l'été dernier

Matuidi a d'abord bien failli ne pas participer à cette saison comme membre du PSG. Unai Emery ayant eu des doutes sur son apport à son arrivée, le milieu français avait vu la porte de sortie lui être ouverte. Mais le technicien espagnol s'est ravisé devant le statut du joueur dans le vestiaire. Et alors qu'il semblait proche d'un départ pour la Juventus Turin, il a finalement été retenu en fin de mercato et est donc resté pour une sixième saison consécutive à Paris.

Après des vacances bien méritées suite à l'Euro 2016, Matuidi se fait petit à petit une place dans ce PSG version Emery. Mais à un poste inhabituel. En effet, dans les gros matches face à Arsenal (aller et retour), il occupe une position surprenante... d'ailier gauche au sein du 4-3-3 défensif de l'entraîneur parisien. Faute de solutions, avec les méformes à l'époque de Jesé, Ben Arfa ou encore Lucas, Emery a voulu le tester à ce poste. Et avec succès. Dans ces deux matches, il assure une couverture parfaite et adresse même une passe décisive à Cavani, à l'Emirates (2-2, voir résumé de sa prestation ci-dessous).

Moins concerné à la récupération

Mais si son apport mental dans l'équipe est indéniable, à l'image de sa bonne entrée face à l'OM fin octobre alors que l'équipe manquait globalement d'envie, ses lacunes techniques se verront un peu plus dans une équipe qui évolue différemment et qui axe son jeu sur un style plus direct. Au cœur du mois de décembre, Matuidi n'échappera ainsi pas aux critiques et participe à toutes les déroutes à Montpellier (3-0) ou encore à Guingamp (2-1).



Ce qui interpelle également, c'est sa propension à jouer beaucoup trop vers l'avant et à ne pas se contenter de son rôle premier : ratisser des ballons. C'est ce qui a fait sa force dans sa bonne période que l'on peut situer entre 2012 et 2015. Mais à multiplier les appels devant, il s'est perdu sur le terrain et son rendement s'en est ressenti. Même s'il a réalisé de bonnes performances dans les matches importants, encore une fois, en 2017. Face à Barcelone à l'aller (4-0), et à Marseille (1-5), il est un joueur-clé dans l'entrejeu, marque même un but (voir ci-dessous) et adresse une passe décisive au Vélodrome. Mais il sombre comme les autres au Camp Nou (6-1) et cela affectera ses prestations d'après.

Un doublé incroyable à Metz

Seule éclaircie de sa fin de saison, ce doublé étonnant à Metz, lors d'un match de milieu de semaine (2-3). Une rencontre qui paraissait anodine et simple pour maintenir le suspense en tête du championnat. Menant 2-0, Paris se fait pourtant rejoindre dans les dernières minutes et est tout près d'encaisser un troisième but. Mais c'est à ce moment-là que l'on va voir l'importance de Matuidi. Déjà buteur dans la rencontre, le milieu est déterminé à ne rien lâcher. Et c'est lui qui marque le but libérateur en faisant preuve d'un bon timing de la tête.



Véritable symbole de sa mentalité exemplaire. Une raison de plus de le conserver dans un groupe qui manque cruellement d'âme, d'attachement au club. Blaise Matuidi a déjà prouvé que, malgré ses nombreuses lacunes, le travail paie. Même si, évidemment, il ne peut pas constituer un titulaire en puissance dans un club soucieux de remporter un jour la Ligue des champions. Peut-être la raison pour laquelle sa prolongation de contrat (qui court jusqu'en 2018) tarde à se concrétiser...