Et dire qu'il partait remplaçant en début de saison. Les arrivées de Neymar et Mbappé l'été dernier ont forcément assombri l'avenir de Julian Draxler au PSG. Arrivé en janvier dernier, l'Allemand était même annoncé sur le départ avec cette concurrence. Positionné sur le côté droit ou en soutien de l'attaquant en début de saison, il n'a pas convaincu. Jusqu'à ce fameux match face à Bordeaux début octobre où il a été testé relayeur. Avec succès.
Si Draxler est parvenu à bien s'installer dans l'équipe, c'est bel et bien en raison de l'absence de Thiago Motta. Avec le joueur de 35 ans, le PSG semblait jouer à un rythme bien plus faible. L'âge de l'Italo-Brésilien est un frein et sa science du placement n'est plus suffisante.
Le départ de Matuidi a également permis ce nouveau test. L'international français accomplissait à peu près les mêmes tâches que Draxler en se projetant dès qu'il le pouvait vers l'avant. Mais ses lacunes techniques, ses contrôles approximatifs et ses passes moins tranchantes ont parfois pénalisé le PSG dans ses transitions.
La comparaison a été établie lors d'un papier précédent mais ce PSG a parfois ressemblé au Real de 2014. A une époque où Angel Di Maria ne rechignait pas à évoluer au poste de relayeur gauche. A ce moment-là, l'Argentin était un joueur-clé dans les transitions madrilènes et se décalait sur la gauche lorsque Cristiano Ronaldo épaulait Benzema dans l'axe.
On a parfois vu ce schéma dimanche à Monaco. Draxler a ainsi beaucoup bougé dans l'entrejeu et s'est bien coordonné avec Rabiot et Verratti dans ses déplacements. Mais également avec Neymar. Lorsque le Brésilien redescendait prendre le ballon, l'Allemand s'est décalé sur la gauche ou a pris la profondeur.
A Monaco, Draxler a adressé sa troisième passe décisive de la saison, sa deuxième d'affilée à Cavani. Le joueur de la Mannschaft a encore fait preuve de malice pour se montrer décisif. Alors que Rabiot a récupéré un ballon plein axe (image 1), il s'est ainsi intelligemment glissé dans l'espace à gauche de la surface (image 2).
Dans une position qu'il connait bien, il a alors pu servir Cavani sur un centre précis qui est passé entre les jambes de Jemerson (image 3). Paris était lancé grâce au déplacement bien senti du milieu parisien.
La complémentarité du trio Draxler-Rabiot-Verratti devient évidente au fil des rencontres avec une belle répartition des tâches. Ci-dessous, leur courbe de performances durant les rencontres contre Bordeaux (graph 1), à Angers (graph 2), contre le Celtic (graph 3) et à Monaco (graph 4).
Comme on le voit, Draxler (courbe orange) était le joueur le plus performant à Louis II, avec Rabiot (courbe rouge), Verratti (courbe bleue) étant plus en retrait. Contre Bordeaux et à Angers, l'Allemand a également été le plus convaincant, avant d'être un poil plus effacé face au Celtic. Globalement, les trois hommes se complètent et parviennent à bien tenir ce milieu de terrain parisien. Pourvu que ça dure...
Résumé de son match :
