C'est toujours agréable de visiter la France, de découvrir de petites bourgades de caractère, d'y rencontrer des gens du coin. « Journal de 13 heures » rules. On discute, on échange... On s'enrichit au contact de ces gens aux mœurs, aux coutumes différentes. Alors comme nous au PSG on n'a pas la malchance d'être forcés par des règlements iniques à toujours jouer à domicile en coupe de la Ligue, et bien on en profite pour faire des connaissances. Et parfois, si des atomes crochus voient le jour, on noue ainsi de solides amitiés avec des personnes dont on aurait peut-être jamais entendu parler. C'est beau le football.
Tenez, prenez par exemple ce sympathique autochtone lyonnais : Patrice Bergues. Qui avait déjà entendu le nom de ce petit artisan local auparavant ? Personne ! Et pourtant, croyez-le ou non, le bonhomme est champion de France en titre de sa spécialité ! Non mais heureusement que le Paris SG s'est rendu au stade Gerband, sinon le pauvre Patrice serait resté dans l'anonymat tout au long de sa pourtant magnifique carrière. Alors que grâce à nous, il a pu accéder aux lumières de la rampe, et ses qualités seront enfin reconnues au grand jour.
Quand Bergues fait son Coming Out
Qu'a fait ce bonhomme pour accéder à la postérité ? Rien. Ou si peu. C'est ce qu'il est qui importe. M. Bergues est un anti-parisien. Un vrai. Un bon. Un pur ami du PSG. Cette merveilleuse qualité s'est révélée au grand jour par ce soir d'automne où, poussé par une frustration et une prise de conscience tardive de sa propre médiocrité intellectuelle, et de la vacuité de son existence, Bergues a cru bon de faire son coming-out. Alors que son équipe était dominée par un Paris Saint-Germain souverain, M. Bergues était assommé par la cruelle réalité : oui, Lyon méritait de perdre chez lui face au club de la Capitale, encore une fois.
Seulement voilà, l'arbitre de touche, frappé du désormais célèbre syndrome « d'Amadou et Mariam », du nom des deux juges de lignes désignés pour l'OL semaine après semaine, a cru bon, à la dernière minute de jeu, de laisser un joueur marquer un but entaché d'un superbe hors-jeu. Un hors-jeu de bien belle facture ma foi, qui servit d'étincelle à l'esprit frustre de notre gars Patrice. La vérité soudain faisait jour dans le cerveau brumeux de l'entraîneur assistant lyonnais. Oui, il avait tenté de se cacher la vérité, oui, il n'en pouvait plus, oui il allait le proclamer à la face du monde : Patrice Bergues est un anti-parisien !
Alors contre toute attente, le brave homme saute de son banc, et se trompant de cible dans la confusion, part féliciter Wiltord qui n'y était pour rien du tout, oubliant l'arbitre assistant, seul vrai responsable de cette égalisation rhodanienne. On pourrait se dire que cette joie est bien légitime, et qu'il n'y a rien dans ce comportement qui prouve une quelconque haine de la Capitale... Mais c'est que Berges ne s'est pas arrêté en si bon chemin : secoué par une vérité trop dure à supporter, mis en face du niveau faiblard de son équipe face aux remplaçants parisiens, et rendu euphorique par une égalisation inespérée car irréalisable dans le respect des règles, notre Patrice a cru bon de venir provoquer le banc du Paris SG.
Bergues, enfin un exemple à suivre pour nos jeunes
Voilà enfin une attitude digne d'un éducateur ! Bravo à lui. Un comportement à montrer dans toutes les écoles de football. Comme le dit si bien Thiriez, avocat de Jean-Michel Aulas et, accessoirement, patron de la LFP, le football c'est un jeu, le football c'est le respect. A Lyon, on est sereins, et on a trop la classe. Vive Patrice Bergues !
Bon, du coup le quatrième arbitre s'est senti obligé de renvoyer notre artiste aux vestiaires. Et c'est là que Bergues a fait montre d'une autre facette de ses talents : notre nouvel ami est un membre actif du fan club de Prison Break. Et oui, une fois sous les tribunes du stade, enfermé dans mon bureau, je regarde vite fait mon tatouage, et vas-y que je te démonte les toilettes avec un écrou ramassé sous mon banc, et que je me faufile dans les canalisations pour revenir sur le terrain. Ouf, juste à temps pour pouvoir insulter les remplaçants de l'équipe rouge et bleue ! Il était moins une hein !
Alors en tant que coach adjoint d'un club quintuple champion de France des donneurs de leçons complexés, aller provoquer le banc adverse c'est déjà beau. Ca s'applaudit... Mais revenir cinq minutes plus tard pour rééditer l'exploit, genre je suis le gars qui a tout compris quand on m'a exclu juste avant, là c'est carrément énorme. Magnifique... Transcendant ! Y a plus de mots.
Repousser toujours plus loin les limites de la bêtise humaine et de l'anti-parisianisme primaire, c'est un sacerdoce. Heureusement qu'il reste des hommes comme M. Bergues pour reprendre le flambeau. Anigo se sent moins seul du coup...
Chevally, ou le drame de la cécité dans le milieu journalistique
Et si José a parcouru le journal Kiplé au lendemain de ce glorieux match opposant Paris à l'Olympique Arbitral, il a même du se sentir carrément entouré. Parce que le « joueur par joueur » de Claude Chevally était comme une lettre de motivation pour rentrer dans le club très fermé des adorateurs de Santo Anigo.
Voici quelques extraits de cet article, commentés de manière presque aussi objective qu'ils ont été écrits...
VERCOUTRE (6,5) : le geste toujours juste, un intérim sans cesse plus réussi. Malgré un penalty provoqué (57e), il a effectué un bon match.
On commence fort : le commentaire explique quand même que le gardien de l'OL leur coute un but et aurait mérité une exclusion sur le coup, mais que bon, pour un goal c'est pas si grave après tout... Jolie analyse !
CLERC (5) : on l'a souvent vu plus audacieux et plus percutant.
Tout ça pour dire que finalement sur ce match il a été nul quoi... Bon, je propose qu'on lui mette 5 du coup, c'est logique.
SQUILLACI (5,5) : sévèrement averti (25e), il a joué sérieusement sa partition.
Ouah, deux adverbes en quatre mots, ça valait drôlement le coup de faire absolument brillamment une école de journalisme, justement !
CRIS (5,5) : quelques petits oublis, deux ou trois relances mal ajustées, mais ça reste solide.
A réussi l'exploit de se faire prendre un grand pont par Pancrate, et un fumage par Diané, le tout en dix minutes. Allez, 5,5 !
TIAGO (6) : pour une fois, une copie somme toute assez brouillonne, ponctuée toutefois de quelques jolis gestes, comme cette passe décisive pour Wiltord (88e) sur l'égalisation.
Le « pour une fois-toutefois » est assez magnifique lui aussi. Respect. En revanche Chevally a juste oublié de parler de la très jolie manchette au visage de Rodriguez ! C'est ballot. Et il a également omis le Mawashi Uké sur Dramé, avec agrippage des testicules au travers du short, le tout sous les yeux de Amadou... euh pardon, du juge de ligne. Pas sympa, pour une fois qu'on a un milieu de terrain étranger qui fait honneur à la boxe française, faudrait le mettre en avant...
Chevally est-il malhonnête ou analphabète ?
KÄLLSTRÖM (5,5) : un peu de déchet au milieu d'une grosse activité.
J'adore l'habile formulation du vrai pro !
Bon, traiter Källström de déchet, je veux bien, mais où il a vu que le reste de l'équipe était d'une grosse activité ?
GOVOU (6,5) : une petite demi-heure pour chauffer la machine, avant qu'il ne donne souvent le tournis à la défense parisienne.
Respect, 6,5 pour un gars dont il dit qu'il a dormi trente minutes, soit un tiers du match, c'est sympa.
CAREW (4) : comme il a passé beaucoup de temps dos au but et loin de celui-ci, ses chances de marquer ont fatalement été réduites. Relayé à l'heure de jeu par BENZEMA, qui a apporté sa classe naturelle et contraint Alonzo à un bel arrêt réflexe (87e).
Carew a passé du temps dos au but ? Moi je l'ai surtout vu ventre au sol, occupé à brouter et à demander des fautes...
WILTORD (8) : promu capitaine, il a parfois manqué de précision, mais pas de bonnes intentions ni de suite dans les idées. Il en a été récompensé en égalisant (88e), puis en donnant la victoire aux siens deux minutes plus tard. En championnat, il avait déjà été décisif en marquant ses deux seuls buts de la saison dans les dernières minutes, à Bordeaux (86e, 2-1), et à Sochaux (77e, 1-0).
Cool, en vrai il avait déjà marqué des buts dans d'autres matches Sylvain ! Faut à tout prix en parler ici. Génial pour un gars qui, quand on y pense, est quand même un buteur finalement. Si, si. Et sinon bah une fois Wiltord il a marqué en équipe de France aussi. Je peux le rajouter ? Allez, siouplé, j'adore en reparler, à chaque fois ça me fait tout chaud en dedans de mon slip...
Ceci dit, Chevally n'évoque pas ce léger détail (Amadou, sort de ce corps !), mais contre Bordeaux et Sochaux, il était hors-jeu aussi Wiltord ? Simple curiosité.
Passons aux Parisiens
ALONZO (6) : un premier dégagement au pied risible, parfois un peu d'esbroufe, mais finalement un match solide, même s'il a cédé deux fois.
Rappelons pour ceux qui, comme Chevally n'ont pas vu le match, que Vercoutre a fait exactement le même dégagement trois minutes avant Alonzo. Juste comme ça, en passant. Vive l'honnêteté intellectuelle !
DRAMÉ (5) : Govou lui a causé quelques soucis, mais sans véritables dommages en fin de compte.
Ma préférée ! Govou a essayé de passer Dramé, mais en fait bah il a pas pu. Voilà. Sinon toi ça va, bon match ?
CHANTÔME (5) : actif mais pas toujours très précis.
En gros il a juste empêché Källström de voir le jour quoi. Källström qui, d'ailleurs, a une meilleure note que lui. Hum...
MULUMBU (4) : maladroit ou violent ? Il a commis beaucoup de fautes, finissant d'ailleurs par être averti, avant de céder sa place à ROZEHNAL (84e).
Maladroit ou violent ? Je ne sais pas. Et toi Claude, analphabète ou malhonnête ?
DIANÉ (5,5) : sa vitesse a parfois semé le trouble.
Le trouble ? C'est comme ça qu'il appelle Cris ? Faut dire à sa décharge que le lyonnais était trop occupé à jouer les simulatrices auprès du corps arbitral pour courir. On ne peut pas tout faire...
PAULO CESAR (5,5) : les coups de pied arrêtés lui ont permis de toucher le ballon, et il a donc profité d'un penalty pour marquer (58e). Sans quoi il aurait livré un match discret.
Comme quoi, il aurait pas marqué, bah peut-être que son match aurait été moins bon. Ouf, le niveau d'analyse ! Au foot, quand tu marques pas, tu fais un moins bon match que quand tu inscris un but. Belle découverte, made in Chevally. On sent le gars qui a de l'expérience quand même...
C. RODRIGUEZ (4) : un vrai chien fou, qui aurait pu être expulsé après des fautes sur Cris (29e) et Réveillère (16e). Resté sur le terrain, il a bénéficié d'un penalty généreux avant de laisser sa place à ROTHEN (67e).
Enorme ! Collector ! Il aurait pu être expulsé ? Oui, et si ma grand-mère en avait eu, et bien elle aurait pu être mon grand-père. Quant au penalty c'est vrai, c'était généreux : Vercoutre a essayé de jouer le ballon. Le seul hic, c'est qu'il croyait que le ballon c'est le truc avec des lacets et des crampons dessus.
PANCRATE (5,5) : beaucoup de terrain parcouru, peu d'occasions de se faire remarquer.
Surtout par Cris, qui ne l'a vu que de loin. Sinon, ça va mieux le rhume du Brésilien ? Saletés de courants d'air dans ces stades...
Ah, c'est beau le journalisme indépendant. Ces valeurs, cette déontologie. Une merveille. Vive le seul quotidien sportif français, qui ne profite pas de son monopole pour prendre parti pour un club plutôt qu'un autre. Respect. Vive l'éthique.
Georges Eo relance le débat sur l'euthanasie
Et vivent les intérimaires quota handicapés nantais, toujours là pour lancer une bonne boutade histoire de détendre l'atmosphère. Voici la citation de Georges Eo, entraîneur du FCNA en Contrat Première Embauche : « Paris, c'est les rois des cons. Ils tenaient leur exploit. Prendre deux buts comme ils ont pris... Si c'était avec moi, je les tue. »
Mais tu as tout bon Georges ! C'est pile la précision qu'il fallait apporter : « Si c'était avec toi ». Seulement voilà, c'est pas avec toi, parce que toi, coacher une équipe qui mérite de battre Lyon deux fois de suite chez eux, c'est pas prêt de t'arriver ! Non, on n'est pas « avec toi »... Parce que toi tu es dernier de la L1, après avoir trahi ton ami pour le faire virer et prendre sa place. Toi Georges, tu es tout seul. Ceci étant, faudrait pas que ça t'empêche de donner des leçons aux Parisiens. Tu as l'air tellement fin quand tu agis comme ça. Et puis on a tellement à apprendre de ton expérience et de ton bagage. Tu feras des bisous de notre part aux supporters de Guingamp l'année prochaine mon grand.
Bon, sérieux les Nantais, vous le piquez quand Eo ? Vous voyez pas qu'il n'est plus lucide ? Il souffre là, c'est abusé, faut savoir dire non à la sur-médicalisation dans les hospices. C'est triste la sénilité quand même...
Enfin... Tout ça pour dire que ces voyages qui forgent les amitiés, il n'y a que ça de vrai. Rien ne vaut un petit aller-retour sur les bords de Saône pour découvrir des gens charmants. Se faire insulter par un adjoint qui a été exclu par ici, mais qu'est revenu par là... Lire des articles de presse à la fois idiots, partisans et mal écrits. Et les commentaires dithyrambiques d'attardés en jaune cocu, ça occupe. Décidément, on reviendra. Parce qu'on est jamais déçus de l'accueil. Ni de l'arbitrage d'ailleurs. C'est sympa ces coutumes locales. Folklorique.