"Non, non, rien n'a changé" chantait à l'époque les Poppys, un groupe créé en 1970, comme... le PSG. Les années défilent et rien ne change lorsque l'on observe les prestations du club parisien en Ligue des champions. Spécialement à l'extérieur (voir bilan plus bas). Des difficultés récurrentes à résister à la pression de l'adversaire, qu'importe les époques.
Sous l'ère QSI, on dénombre 19 déplacements assez relevés proposés au PSG en Ligue des champions. Sur ces 19, Paris n'en a remporté que 3, pour 5 nuls et... 11 défaites ! (voir ci-dessous) Parmi les performances marquantes, on peut tout juste relever les victoires à Valence en 2013 (1-2) et à Chelsea en 2016 (1-2), les nuls à Barcelone en 2013 (1-1) et Chelsea en 2015 (2-2 ap). Ou encore la courte défaite à Madrid en 2015 (1-0).
Au-delà de ça, que de désillusions, de prestations insipides. Mangés dans les duels, comme mardi soir, les Parisiens ne montrent aucune capacité à imposer leur jeu, à se montrer agressifs, compacts. On ne sent pas un bloc solidaire avec l'exemple criant de la seconde période de mardi où 6 joueurs seulement défendaient la plupart du temps, les quatre attaquants n'assurant pas le repli.
27 tirs subis dans une rencontre, le PSG ne l'avait vécu qu'une fois sous l'ère QSI auparavant, c'était en décembre 2011 à Saint-Etienne (30 tirs subis mais victoire 1-0 à l'époque), dernier match comme entraîneur de Kombouaré. Avec 10 arrêts, Keylor Navas a réalisé une performance jamais vue chez un gardien parisien en C1 (stat Opta).
Autant dire que Paris a subi comme jamais sur la pelouse de Bernabeu. Incapables de mettre le pied sur le ballon, avec une défaillance collective assez incroyable, les hommes de Tuchel ont failli, le milieu de terrain en premier avec un trio Marquinhos-Verratti-Gueye complètement dépassé et peu enclin à jouer vers l'avant.
L'équipe de départ paraissait équilibrée mais elle a vite montré un manque de caractère flagrant avec, donc, un milieu peu créatif, une défense peu rassurante, Kimpembe en tête, et un trio offensif trop isolé où seul Mbappé a fait des différences individuelles, quand Di Maria est passé à côté de son match.
Le manque de liant, Neymar l'a un peu apporté après la pause. Sa présence a ainsi perturbé le Real, qui y a vu un grand danger. Mais là encore, le manque de discipline collective a coupé l'équipe en deux, ce qui explique les vagues incessantes subies jusqu'à la fin du match.
Tuchel se retrouve désormais face à un casse-tête. Qui sacrifier au nom de l'équilibre ? Mauro Icardi paraît l'homme le moins important lorsque l'équipe subit de la sorte. Touchant seulement 11 ballons en 75 minutes, l'Argentin a peu pesé, même s'il aurait pu provoquer un penalty sans l'appel à la vidéo.
Garder le trio Di Maria-Mbappé-Neymar semble la solution, même si le peu d'appétence des trois pour défendre est un handicap. Draxler et Sarabia ont au moins apporté dans un style plus collectif et vertical. Sarabia est impliqué dans les deux buts, quand l'Allemand a été important pour accompagner Neymar dans le lien milieu-attaque.
Désormais, il va falloir attendre février pour voir vraiment ce que le PSG a dans le ventre. Triste réalité de notre chère Ligue 1. Mardi, Paris a laissé passer l'occasion de montrer qu'il avait progressé dans le domaine mental et physique. Le club a deux mois et demi pour trouver la solution pour rendre ce collectif plus cohérent.
Le quotidien espagnol "El Pais" a sans doute eu la meilleure formule ce mercredi : "Le PSG est un fascinant repère de célébrités, mais cette équipe ne prend pas quand arrivent les grands rendez-vous. Paris est un groupe de solistes qui ne s'accordent pas."