"L'attaque fait lever les foules, tandis que la défense fait gagner les titres" : cette citation de Michael Jordan prend tout sens aujourd'hui au PSG. Séduisant offensivement, avec un quatuor de très haut niveau, Paris doit trouver cet équilibre fondamental qui lui permettra d'espérer aller loin en Ligue des champions. A Tuchel de faire les bons choix.
C'était seulement le 3e match du quatuor Mbappé-Icardi-Di Maria-Neymar ensemble d'entrée, après les deux rencontres de Ligue 1 à Saint-Etienne (0-4) et face à Amiens (4-1). Avec ces quatre-là, Paris a donc inscrit pas moins de 14 buts en 3 matches ! Chaque joueur a un rôle bien défini et semble prendre du plaisir.
Icardi agit en point de fixation et s'avère précieux pour gêner la première relance adverse. Mbappé lui tourne autour et bouge beaucoup à gauche, à droite. Neymar est libre et redescend bas pour évoluer en vrai meneur excentré. Tandis que Di Maria est son pendant à droite et repique régulièrement dans l'axe. Cela donne un 4-4-2 où les deux excentrés jouent beaucoup intérieur pour libérer le couloir aux latéraux (voir schéma).
Il a touché plus de 130 ballons mercredi et semble indéniablement l'homme-clé de ce 4-4-2. Positionné à gauche du milieu, le Brésilien jouit d'une grande liberté et semble s'éclater comme jamais. Combinant beaucoup avec Verratti, Mbappé ou Di Maria, il peut aussi provoquer balle au pied mais reste surtout précieux par sa qualité de passes.
Dans le système, comme on le voit ci-dessus, lorsque Di Maria a le ballon sur la droite, il délaisse son côté pour venir soutenir dans l'axe et se muer en vrai meneur de jeu. Il a ainsi le jeu devant lui et peut distribuer à sa guise, avec plusieurs choix à sa disposition : dans les pieds de Di Maria, sur la tête d'Icardi ou encore dans la profondeur pour Mbappé par exemple.
C'est peut-être le plus beau des 6 buts inscrits mercredi soir. Une action signée du trio Di Maria-Icardi-Mbappé. A l'origine, une ouverture parfaite de Di Maria (image 1 ci-dessous), un contrôle parfait d'Icardi du droit (image 2), puis une passe immédiate et incroyablement rapide (image 3) vers Mbappé, qui n'a plus conclure (image 4). Limpide.
Tout est réuni là-dessus, Icardi faisant parler sa technique et son altruisme après avoir été servi par deux caviars de Mbappé auparavant. La complicité entre tous ses hommes est évidente et rejaillit sur tout le collectif. Car ces quatre-là fournissent aussi plus d'efforts.
Dans ce match, on a souvent vu Neymar et Di Maria défendre bas dans leur couloir, preuve d'une discipline (re)trouvée qui rend ce 4-4-2 consistant. Surtout, Saint-Etienne a vite été étouffé par le pressing organisé par les Parisiens. Dans l'image ci-dessous, on voit ainsi 6 joueurs concentrés dans un petit périmètre pour empêcher toute bonne relance. Le ballon sera ainsi récupéré par Di Maria.
Mais les joueurs seront-ils tout le temps disciplinés ? Sachant que cela demande beaucoup d'efforts et que les matches vont vite s'enchaîner en attendant Dortmund mi-février. Eviter les blessures, bénéficier d'une excellente condition physique seront les atouts majeurs pour aborder le printemps avec sérénité. Sans oublier de faire les bons choix derrière. Le début du casse-tête pour Tuchel.
Qui en latéral droit, qui pour épauler Thiago Silva en défense centrale et qui pour former le duo de milieux ? Autant de questions qui doivent faire passer de sales nuits à Thomas Tuchel. Le duo Gueye-Verratti semble en effet léger et dans ce système où les latéraux montent, il faut qu'un des deux milieux s'insère parfois derrière pour compenser, ce qui n'est pas naturel chez les deux joueurs.
Dans les gros matches, l'option Marquinhos a quasiment toujours été privilégiée mais toujours dans un milieu à 3. A moins qu'il descende au côté de son compatriote en défense. Dernièrement, Paredes a été très convaincant et possède physique, malice, vice et vision du jeu pour occuper ce poste et pourrait donc être associé à Verratti ou Gueye. Quoiqu'il en soit, c'est un vrai problème de riches.
Les blessures de Thiago Silva, Kimpembe et Diallo ne permettent pas à Tuchel de travailler une défense-type. Il a toujours voué une préférence pour Kehrer latéral droit plutôt que Meunier, moins apte à bien défendre. Dans ce cas, on trouverait trois hommes à la lutte pour épauler le capitaine.
Marquinhos, Kimpembe ou Diallo ? Ce dernier semble plus loin dans la hiérarchie et tout semble dépendre de l'état de forme de Kimpembe, bien revenu de blessure avant de marquer le pas. Sa puissance physique, sa présence dans les duels semblent indispensables en C1, surtout avec la perspective d'affronter le grand Haaland de Dortmund. A Tuchel de trancher pour rendre cette deuxième partie de saison inoubliable.