Encensé mercredi dernier, pointé du doigt quatre jours plus tard : telle est la réalité de ce PSG actuel et de son quatuor offensif. Si séduisant face à Saint-Etienne en Coupe de la Ligue (6-1), Paris a déçu face à Monaco (3-3), Neymar ayant été le seul à surnager devant. Décryptage.
Comme l'a souligné Tuchel après la rencontre, les deux matches précédant Monaco ont été disputés face à une 6eme division et contre une équipe rapidement réduite à dix. De quoi relativiser les 12 buts inscrits. Après dimanche, Paris est renvoyé à ses doutes et à ce souci d'équilibre non réglé.
Offensivement, déjà, subsiste un manque de liant offensif dans les remontées de balle. Le duo Gueye-Verratti s'est parfois trouvé sans soutien avec des latéraux trop haut et un quatuor trop loin (voir photo ci-dessous). Même si cela a été rectifié au cours du match, Di Maria et Neymar étant redescendus pour proposer des solutions dans une zone axiale désertée.
Mais davantage que l'animation offensive, c'est le repli des Parisiens qui est à cibler. Comme visible ci-dessous, Monaco a facilement transpercé le bloc local. Sur cette image, tout part d'une passe de Di Maria contrée par Maripan, encerclé (image 1). Le défenseur a ensuite parfaitement lancé Keita, qui a ensuite servi Ben Yedder (image 2).
Sur cette action, plusieurs joueurs parisiens ont été effacés en quelques secondes. Ben Yedder a alors pu s'avancer tranquillement dans l'axe face au seul Thiago Silva (image 3). Il a pu lancer Keita Baldé, lequel s'est facilement trouvé en position de tir (image 4). Une occasion de 3-1 pour l'ASM bien avortée par Navas, fort heureusement.
Sur l'action du deuxième but monégasque, Paris s'est retrouvé en difficulté. Combinant parfaitement bien, les Monégasques ont ainsi mis hors de position les Parisiens (image 1). Trouvé parfaitement par Keita, Ben Yedder a alors eu plusieurs solutions devant lui : décaler sur sa droite Gelson Martins, frapper ou dribbler (image 2).
Il a alors choisi de feinter Bernat, littéralement effacé (image 3). L'international français s'est ainsi ouvert le chemin du but et a parfaitement conclu (image 4). Limpide. Seulement deux joueurs ont mis à mal la défense parisienne, les deux mêmes que sur l'image précédente.
Symbole des réglages effectués par les Parisiens en cours de cette première période, cette image ci-dessous montrant une vive discussion entre Thiago Silva et son entraîneur Thomas Tuchel. Il a sans doute été question du positionnement du bloc, des latéraux et des joueurs offensifs.
Car Paris a laissé moins d'espaces en seconde période, Monaco étant également plus émoussé pour enclencher des contres. Mais les mêmes soucis reviennent : des latéraux trop facilement effacés, des milieux parfois livrés à eux-mêmes et des attaquants qui n'assurent pas toujours le repli. Pas qu'une simple question de système.
Difficile d'incriminer le 4-4-2 sur ce seul match car les mêmes carences ont déjà été entrevues en 4-3-3. Tout est question de complémentarité entre les joueurs, de profils au milieu également. Le duo Gueye-Verratti a affiché ses limites dans l'entrejeu, quand l'association Thiago Silva-Marquinhos paraît peu fiable également.
Marquinhos et Verratti, déjà associés avec succès au milieu, semblent être favoris pour se reformer, Thiago Silva ayant besoin d'être accompagné d'un profil plus physique à ses côtés, Kimpembe par exemple. A droite, la question de l'utilité de Meunier, fébrile défensivement et peu appliqué dans ses centres, se pose. Kehrer pourrait donc constituer une solution intermédiaire.
En attaque, ce quatuor Neymar-Di Maria-Mbappé-Icardi peut faire mal à n'importe quelle défense, on l'a déjà souligné. Paris aurait pu ajouter d'autres buts si certaines combinaisons avaient été mieux soignées, si Mbappé avait été plus inspiré (trois grosses occasions) ou si Neymar avait converti une belle balle de 4-2 dès la reprise.
Di Maria n'a pas été en réussite non plus et a perdu quelques ballons intéressants mais son potentiel créatif en fait un élément essentiel. Quant à Icardi, dans ce type de configuration, il n'a pas été utile (14 ballons touchés seulement). Charge à ses partenaires de mieux le trouver dans la surface.
Le match à Monaco qui arrive mercredi servira, en partie, à résoudre certains problèmes sans doute. A voir si les équipes seront similaires mais ce nouveau test pourrait être intéressant pour procéder à quelques changements. A plus d'un mois du 8e de finale contre Dortmund, cette rencontre à Louis II revêt déjà une importance particulière.
Car d'ici-là, seuls le déplacement à Lille le 26 janvier et la réception de Lyon le 9 février pourraient constituer des oppositions intéressantes. Autant de matches pour observer la progression de l'équipe. Quoiqu'il en soit, ces prochaines semaines seront passionnantes pour voir si Paris a les moyens de monter en puissance physiquement et tactiquement.