Soir électrique au Parc des Princes. Comme lors de tous les PSG-OM de l'époque. Sauf qu'il y a un élément supplémentaire qui va ajouter du piment à l'affiche : le retour de Fabrice Fiorèse, transféré deux mois avant de Paris à Marseille. Tout comme Frédéric Déhu, plus épargné. Car c'est bien le premier nommé qui va souffrir de ce retour.
Equipe du PSG : Letizi – Pichot, Pierre-Fanfan, Yepes, Armand – Mendy, Cana, M'Bami, Coridon (E. Cissé, 54e) – Pancrate (Helder, 87e), Pauleta (Ljuboja, 83e). Entraîneur : V. Halilhodzic.
En ce 7 novembre 2004, le Parc a mis ses plus beaux habits et accueille Fiorèse comme il se doit. Sifflets dès l'échauffement, insultes, banderoles et jets de projectiles à chaque fois qu'il tire un corner. Sur le terrain, la tension est à son comble. Pas forcément au mieux à ce moment-là, le PSG va se transcender.
D'autant que les affaires se compliquent lorsqu'Armand reçoit un rouge direct pour un tacle rugueux sur... Fiorèse (20e). A dix, Paris fait front. Et va même ouvrir le score. Pas pressé, Pancrate traverse ainsi le terrain et transmet à Pauleta. Le Portugais fait face à son ancien capitaine Déhu, le contourne légèrement et enroule sa frappe qui fait mouche (1-0, 32e) !
Le match est alors lancé. Même si Paris souffre, forcément, en infériorité numérique. Batlles égalise même avant la pause sur une belle volée et relance quelque peu le suspense (1-1, 42e). Marseille reprend espoir et monopolise le ballon. Paris tente de boucher les espaces au mieux et profiter de la moindre faille.
Cette faille, elle arrive au cœur de la seconde période lorsqu'Edouard Cissé prend ses initiatives et vient nettoyer la lucarne de Barthez sur une frappe du gauche incroyable (2-1, 70e) ! Le Parc fait alors un bruit assourdissant, comme une libération. Il reste vingt minutes et le PSG doit tenir. Dans la foulée, Fiorèse sort sous une incroyable bronca.
Le temps passe, Ljuboja rate une occasion dans la surface et il ne reste quelques secondes. Longue touche de Lizarazu, déviation de Batlles pour Luyindula, qui sollicite Letizi. Le gardien repousse sur Marlet, qui remise sur Koke. L'Espagnol a le but grand ouvert mais rate complètement sa reprise (90e+5). Paris peut souffler, c'est fini.
L'entraîneur Vahid Halilhodzic était forcément ravi à la fin : "C'est héroïque, c'est une fierté énorme comme entraîneur. Les joueurs ont cherché cette victoire avec une volonté exceptionnelle, ils méritent". Quand Edouard Cissé a plaisanté de son but : "J'ai toujours eu ce pied gauche, je le sors que pour dans les grandes occasions (rires). On a fait un gros match. On a retrouvé un état d'esprit conquérant".
Dans sa cage, Lionel Letizi a réalisé un gros match et a forcément savouré également : "C'était le feu sur la fin. On marque deux superbes buts. On revient de loin, on retrouve de la solidarité". Le PSG récidivera trois jours plus tard au Vélodrome en Coupe de la Ligue lors d'un autre match dantesque (2-3). Ce sera la fin du fameux grand 8 (8 succès d'affilée face à l'OM).