PlanètePSG – Après votre carrière, vous êtes restés estampillé PSG. Du sud-Ouest où vous vivez, comment les autres le perçoivent ?
Jimmy Algérino : Quand j'allais voir les matches au Stadium, avant il y avait très peu de supporters du PSG quand il y avait TFC-PSG. Maintenant, ça a changé. Beaucoup de gens de la banlieue parisienne sont venus s'installer à Toulouse. Et puis, le club a retrouvé l'élan que l'on connaît. Aujourd'hui, c'est devenu l'équipe la plus soutenue après l'OM. Je vais souvent au Stadium voir Paris, il y a toujours un sponsor qui m'invite pour voir les matches.
PlanètePSG – Avec quels joueurs du PSG de l'époque êtes-vous restés en contact ?
Jimmy Algérino : Bruno Rodriguez est quelqu'un de proche, même s'il vit en Corse. Il y a aussi Vincent Guérin, Raï, Igor Yanovski, Dely Valdes, avec qui j'étais proche. D'ailleurs, j'ai une anecdote. Quand on était partis faire le jubilé d'Hugo Sanchez (Ndlr : le 29 mai 1997), qui avait choisi le PSG pour faire un match à Bernabeu, on avait grugé et on était sortis la veille avec Raï et Dely Valdes qui étaient vraiment des bons vivants.
J'ai aussi le plaisir de recroiser Lama, Fournier, Dalmat aussi. Et puis le Docteur Eric Rolland, que j'estime énormément, qui m'a beaucoup aidé. Enfin, Jean-Michel Moutier, Edwin Murati, Vincent Fernandez. Avec Ali Benarbia, on s'est recroisé, c'est quelqu'un que j'ai apprécié sur le terrain et en dehors.
Nous avons ensuite interrogé Jimmy Algérino sur les différentes partenaires qu'il a eu :
Le partenaire le plus impressionnant : "Il n'y a pas photo, c'est Raï et Ricardo. Ce sont deux personnes qui sont grands par la taille et par ce qu'ils dégagent. Des personnes à part qui ont une vraie personnalité que j'aime beaucoup".
Le partenaire le plus technique : "Jay-Jay, c'était beau, naturel, efficace et puis des fois too-much. Il était capable de faire un geste qui n'était pas forcément adapté mais tellement incroyable. Sa fameuse roulette, la première fois que je l'ai vue, c'est quand il l'a fait contre Blondeau face à l'OM. A l'entraînement, je ne l'ai jamais subie, il savait à qui il ne fallait pas le faire (rires)".
Son partenaire préféré : "Avec Benarbia, ça s'est fait naturellement. En défense, j'aimais bien jouer avec Roche même si on n'était pas toujours d'accord. C'était un gage de sécurité et de couverture. Goma aussi même s'il n'était pas toujours du même côté, avec une vraie force de la nature, quelqu'un de très collectif".
L'adversaire le plus difficile : "Del Piero quand on a rencontré la Juve (Ndlr : en 1997). Sinon, Wiltord en joueur français. Il était costaud sur les jambes, il m'a donné du fil à retordre".
Le joueur du PSG actuel qu'il préfère : "J'aime beaucoup Icardi, je l'avais vu jouer contre le Milan avec l'Inter, j'aime beaucoup ce genre de joueurs, pas extravagants mais d'une efficacité redoutable. Marquinhos aussi, l'emblème du club pour moi. Je trouve même qu'il ne se met pas assez en avant, ça doit être son caractère".
"Les gens sont élogieux envers lui, ça mériterait d'être plus imposant, qu'il monte au créneau. Il peut faire comme Maldini à Milan avec la même capacité de gagner des titres européens. Car sur un plan national, il a déjà ce qu'il faut. Avec des titres européens, ça ferait un des grands défenseurs des années 2010-2020".
PlanètePSG – Votre avis sur le PSG actuel ?
Jimmy Algérino : Comme nous dans les années 90, Paris peut aller au bout en Europe. Après, il faut de la chance, être présent au bon moment, ne pas avoir de blessés. Et avec cette histoire de Coronavirus, on peut se demander si ce club n'est pas marabouté (rires). Je fais même un parallèle avec l'arrivée de Neymar, qui ne s'est pas faite dans les meilleures conditions. Il a eu des péripéties qui ne lui ont pas permis d'atteindre son meilleur niveau. Ça perturbe forcément le joueur.
L'arrivée des Qataris, elle s'est aussi construite sur ça, de vouloir rivaliser de suite avec des grands clubs qui sont là depuis longtemps. Ce n'est pas une façon qui permet de construire réellement, de mettre en place des choses pour progresser chaque année et à un moment donné arriver à un objectif fixé. Chelsea est arrivé de cette façon mais ça a mis du temps.
Pour construire, il faut progresser. Pour progresser il faut mettre les choses les unes après les autres et au début, ça ne s'est pas fait comme ça. C'est peut-être ce qui explique cette malchance sur certains événements importants. De plus, on ne peut pas se passer d'un public fervent et de vrais supporters pour gagner des grands titres européens. Se priver d'eux, c'est s'enlever une force.
Nous remercions vivement Jimmy Algérino pour sa disponibilité et sa gentillesse.
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