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Chronique PSG : Une révolution doit enfin avoir lieu

Publié le 13 Mars 2022 à 14h16 par Jean-Christophe
Chronique  PSG : Une révolution doit enfin avoir lieu
Depuis l'arrivée des investisseurs qataris en 2011, le PSG a connu plus de désillusions que de succès sur la scène européenne. Est-ce le résultat d'une politique sportive défaillante ? Quelle part de responsabilité attribuer aux joueurs ? Aux dirigeants ?

En 2014, le Paris Saint-Germain affronte Chelsea en quarts de finale de la Ligue des Champions. Au match aller, les Parisiens s'imposent 3 buts à 1 sous les yeux d'un public Parisien en fusion après le but magique de Javier Pastore dans les toutes dernières minutes du match.

La suite, on la connait. Au match retour, Paris est méconnaissable. La peur habite les joueurs, incapables de tenir le ballon et de résister à la pression adverse. Chelsea, avec son supplément d'âme, écrase et renverse Paris 2 à 0 avec un doublé de Demba Ba. Le début d'une triste série.

Cette défaite fait couler beaucoup d'encre. Le mental des joueurs est pointé du doigt dans les médias. Les plus indulgents mettent en avant une équipe inexpérimentée sur la scène européenne, qui a besoin de temps pour grandir et gravir les échelons européens.

L'Histoire se répète sans cesse sous l'ère QSI

Après la première déroute Parisienne en 2014, au gré des recrutements clinquants, des sommes astronomiques dépensées, des discours ambitieux visant à fixer comme objectif prioritaire la Ligue des Champions, Paris enchaine les déceptions et devient en 2017 la risée de l'Europe.

Il devient le premier club de l'Histoire à se faire éliminer de la C1 après avoir gagné son match aller 4 à 0. Face au FC Barcelone, l'équipe Parisienne se liquéfie et fait vivre au club le pire moment de son Histoire.

Les mêmes mots reviennent au lendemain de cette déroute : ‘il faut tout changer', ‘cette équipe n'a pas de leader', ‘une révolution est nécessaire'... Au final, aucune révolution n'a lieu, l'effectif est très peu modifié et les dirigeants poursuivent la voie d'une politique basée sur le clinquant, la dépense de sommes astronomiques et la recherche du développement marketing à l'international. Neymar arrive avec Dani Alves et devient le nouveau messie...

Sa majesté Neymar

Le Brésilien était censé faire oublier la remontada. Les fans accueillent Neymar comme un roi, qui ne va pas tarder à se comporter ainsi, en dehors du terrain. Ses voyages au Brésil, sa présence au carnaval de Rio après sa blessure en 2018, ses anniversaires en grande pompe, son absence à l'entrainement au lendemain de ces moments festifs ne laissent plus de doute : Neymar fait ce qu'il veut, le club lui accorde des passe-droits et les autres joueurs finissent par vouloir emboiter le pas...

Quid de l'Institution Parisienne ? Les joueurs sont-ils au service du club ou se servent-ils du club ?

Un espoir de changement sur le plan du recrutement

Deux ans après la remontada, Paris subit à nouveau une élimination rocambolesque face à Manchester United, dans les arrêts de jeu (1-3 après avoir gagné 2-0 à Old Trafford).

Quelques mois plus tard, Neymar veut s'en aller, deux ans seulement après son arrivée à Paris. Les dirigeants retiennent le Brésilien contre son gré, plus par orgueil que par défense de l'intérêt sportif de l'équipe. Il semblerait que l'image à l'international l'emporte sur la cohérence du projet sportif... Et dans tout cela, l'Institution PSG est une nouvelle fois négligée...

A l'été 2019, le club de la capitale se décide à recruter différemment, en engageant des joueurs ayant ‘l'esprit club' ou un mental hors du commun, tels que Keylor Navas, Ander Herrera, Pablo Sarabia, Sergio Rico et Idrissa Gueye. D'autres joueurs, déjà présents, apportent leur pierre à l'édifice dans le but de fédérer le groupe : On pense à Eric-Maxim Choupo-Moting, Juan Bernat, Thiago Silva...

Ces arrivées font du bien au groupe Parisien, qui parvient rapidement à créer des liens forts sur et en dehors du terrain.

Au terme d'une saison très particulière en raison de la pandémie de covid-19, le club de la capitale réalise une très bonne saison, en remportant la Ligue 1, la Coupe de France, la Coupe de la Ligue et en se hissant en finale de la Ligue des Champions. Mais après le 23 aout 2020, des joueurs irréprochables quittent le club : Edinson Cavani, Thiago Silva (désormais Champion d'Europe avec Chelsea) et Eric-Maxim Choupo-Moting.

Au contraire, d'autres joueurs voient leur contrat prolongé : Layvin Kurzawa et Julian Draxler sont les exemples les plus flagrants de joueurs préférant privilégier leur cadre familial et financier au projet sportif. Pour autant, on ne peut pas leur reprocher d'avoir prolongé, dans la mesure où c'est la direction sportive du club qui a pris l'initiative de le faire...

La politique sportive du PSG pose question. La gestion des contrats et des salaires accordés également. N'est-ce pas là l'un des plus grands problèmes de ce PSG tout puissant financièrement ? Comment expliquer que des joueurs qui ont tout gagné par le passé (Wijnaldum, Di Maria, Neymar, Messi...) finissent par devenir des joueurs presque banals à Paris ? L'argent ne l'emporterait-il pas sur le projet sportif du club ? Le cadre de la ville de Paris ne serait-il pas au-dessus de l'investissement des joueurs en match et à l'entrainement ? Les joueurs savent-ils qu'en étant au Paris Saint-Germain, ils ont des devoirs et une responsabilité en portant la tunique rouge et bleue ?

Comment expliquer que depuis 2011, tous les entraineurs passés par le PSG n'ont jamais réussi à vaincre sur la scène européenne, alors que quelques mois ou années plus tard, ils y parvenaient dans un autre club (Carlo Ancelotti avec le Real Madrid en 2014, Unai Emery en 2021 avec Villareal, Thomas Tuchel avec Chelsea en 2021) ?

Au PSG, un entraineur a-t-il les mains libres ? Est-il entraineur ou un pantin de la direction ? A-t-il le droit de mettre Neymar ou Lionel Messi sur le banc, tout simplement parce qu'ils ne sont pas bons ? Peut-il mettre en place une tactique sans la pression des joueurs ou du directeur sportif ? Là encore, on se demande où se retrouve l'Institution PSG.

Les remontadas, la marque de fabrique du PSG version QSI

Alors que l'on pensait le PSG débarrassé de ses démons en parvenant à se hisser dans le dernier carré de la C1 en 2021 (après la finale de 2020), l'Histoire finit par se répéter le 9 mars 2022, face au Real Madrid, si bien que l'on en vient à se demander si la remontada ne serait pas dans l'ADN du club version QSI. Comme si les joueurs se transmettaient, génération après génération, l'héritage des désillusions du passé, sans jamais se demander pourquoi tout cela se reproduit de façon périodique.

Comme si les dirigeants ne comprenaient pas que le mal est plus profond qu'il n'y parait et que la révolution qui n'a jamais eu lieu depuis 2014 n'a fait qu'engendrer ces déroutes à répétition.

Le PSG a une tout autre Histoire avant 2011

N'en déplaise à Zlatan Ibrahimovic, le Paris Saint-Germain a eu une Histoire avant 2011 et l'arrivée des investisseurs qataris. Pour les plus jeunes lecteurs, rappelons que le club de la capitale a vécu de grands moments européens, avec moins d'argent mais beaucoup plus d'identité et de caractère.

Le Paris Saint-Germain a connu en la personne de Michel Denisot un Président à plein temps durant sept années (1991-1998). Le Paris Saint-Germain a connu des joueurs très attachés à cette Institution : Rai, Alain Roche, Bernard Lama, Vincent Guérin, Paul Le Guen, Jimmy Algérino, Bruno Ngotty, Laurent Fournier, Patrice Loko, Valdo, David Ginola et bien d'autres encore...

Durant la période 1992-1997, le Paris Saint-Germain a connu un parcours européen historique et des moments inoubliables. A cette époque, c'était le club de la capitale qui infligeait des remontadas à ses adversaires : face au Real Madrid en 1993 (1-3 ; 4-1), face à Liverpool en 1997 (3-0 ; 0-2), face au Steaua Bucarest (0-3 sur tapis vert ; 5-0)...

Ce club a une histoire européenne avant 2011. En 1993, le PSG dispute la demi-finale de la coupe UEFA face à la Juventus Turin. En 1994, il atteint la demi-finale de la Coupe des vainqueurs de Coupes face à Arsenal. En 1995, il parvient à se hisser en demi-finale de la Ligue des Champions face à l'AC Milan. En 1996, il gagne la Coupe des vainqueurs de Coupes face au Rapid de Vienne. En 1997, il parvient en finale de la même compétition face au BC Barcelone.

Quel avenir peut-il être construit ?

Aujourd'hui, les dirigeants doivent mener une révolution au sein d'un club qui a développé depuis 2014 la culture de la défaite sur la scène européenne. Elle le doit au nom de ses supporters et de son passé glorieux.

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