Publié le 23 Mai 2008 à 18h30 par Jool
Interrogés par "Le Parisien", trois anciens joueurs (Florian Maurice, Alain Roche, Marco Simone) ainsi que Michel Denisot, tous au club lors de la saison 1997-1998, sont revenus sur le doublé Coupe de France - Coupe de la Ligue remporté cette année-là. L'histoire se répètera-t-elle dix ans plus tard ?
Michel Denisot (président du PSG de 1991 à 1998) :
"Ce doublé, c'était un magnifique pied de nez. On était tous sur le départ. J'étais déjà remplacé depuis mars. Cette situation était très dure à gérer pour moi, pour mon entourage et l'effectif. Beaucoup allaient d'ailleurs quitter le club après cette finale au Stade de France. J'étais complètement isolé dans un PSG qui s'était déjà débarrassé de moi et qui oeuvrait dans son coin pour préparer la prochaine saison. Réussir à remporter une Coupe de la Ligue et une Coupe de France dans ce contexte-là, c'était une belle revanche. Cela prouve à quel point nous étions tous solidaires, à quel point nous ne voulions pas partir avant d'avoir marqué l'histoire du club. Peu de clubs ont réussi le doublé. Je suis heureux qu'on l'ait fait. Cela reste vraiment un très beau souvenir."
Florian Maurice (attaquant parisien de 1997 à 1998) :
"J'ai disputé cette finale de Coupe de France en sachant que c'était mon dernier match sous les couleurs parisiennes. Cela avait été une saison difficile pour moi. J'arrivais de Lyon, j'avais fait quatre mois plutôt bons. Mais, ensuite, je me suis blessé et j'ai eu du mal à revenir dans le groupe. Je savais que je ne faisais pas partie des plans de la nouvelle direction. Charles Biétry avait déjà commencé à faire le ménage et il ne voulait pas de moi. J'avais envie de terminer sur une bonne note. Réaliser le doublé a permis de sauver une saison assez médiocre. Dix ans après, l'histoire se répète. Cette année, Paris ne s'est maintenu en Ligue 1 que de justesse. Beaucoup des joueurs qui seront au Stade de France samedi quitteront le club après ce match. Je suis lyonnais de coeur. Mais, si Paris s'impose face à l'OL, l'équipe fera un peu oublier son mauvais parcours."
Alain Roche (défenseur parisien de 1992 à 1998) :
"Ce doublé est ma plus grande émotion à Paris. C'était la fin d'un cycle. Avec Paul (Le Guen), Vincent (Guérin) et Laurent (Fournier), on voulait rester, mais Charles Biétry, qui allait devenir président, préparait son grand nettoyage, une énorme erreur que le PSG paye encore. En 1998, nos résultats en championnat et en Coupe d'Europe étaient moins bons. On avait été beaucoup critiqués. On a réussi un joli pied de nez en remportant les deux premières finales disputées au Stade de France. Chaque titre a été suivi d'une soirée d'adieux inoubliable. On a fini à l'aube au Basch, une boîte de nuit où on avait nos habitudes. On n'attendait pas de soulever une coupe pour faire la fête. On savait que c'étaient les derniers instants avant la dispersion d'une bande de copains. C'était un crève-coeur. Quand tu quittes le PSG, tout paraît fade. Les joueurs actuels ne se rendent pas compte de leur chance."
Marco Simone (attaquant parisien de 1997 à 1999) :
"Notre situation de 1998 et celle du PSG aujourd'hui se ressemblent. Après avoir laissé beaucoup de forces en Ligue des champions, nous avions terminé huitièmes en championnat, ce n'était pas terrible. Ces deux titres ont aidé les supporteurs à oublier. Etre les premiers à remporter des trophées au Stade de France, devant 80 000 personnes, c'était exceptionnel. En Coupe de la Ligue, contre Bordeaux, j'ai gagné mon combat contre Jean-Pierre Papin. On croyait que ça nous échappait, mais j'ai marqué le but de l'égalisation et on s'est imposés aux tirs au but. Je n'oublierai jamais cette grande fête et ce premier succès avec le PSG. En finale de Coupe de France, j'ai compris toute l'importance de ce trophée ici. On a battu Lens, le champion de France. Là aussi, j'ai marqué. C'était un moment très fort. Je regrette beaucoup de ne pas avoir continué ma carrière à Paris."
