Une blessure le freine d'entrée
Pourtant performant en amical en juillet, Hoarau retombe dans ses travers et ne trouve pas ses repères lors du PSG-Lorient inaugural début aout (0-1). Titularisé au côté de Gameiro dans un 4-4-2, il est rapidement remplacé par Bodmer. Sur le banc à Rennes le match suivant, il entre en jeu sans vraiment convaincre et se blesse. Une blessure qui le tient éloigné des terrains durant... quatre mois ! Appelé en équipe de France face au Chili, il finit par perdre la confiance de son sélectionneur et ne reverra plus les Bleus. Revenu lors d'un match de Ligue Europa face à Bilbao (4-2), il marque un but sur penalty. Mais la question de la venue de Pato au mercato hivernal renforce la rumeur d'un départ du Réunionnais. Se sentant bien dans la Capitale, ce dernier reste finalement même si son temps de jeu se réduit à peau de chagrin.
Surtout utilisé joker par Ancelotti, il fera toutefois une entrée remarquée face à Montpellier mi-février. Buteur égalisateur et salvateur (2-2), sa réalisation de "renard des surfaces" va lui offrir un déclic et initier une bonne période pour lui. Titulaire à Lyon le match suivant, il réalise une grosse prestation et inscrit deux buts (4-4), avant de récidiver face à Ajaccio, avec un but, à Dijon, avec une passe décisive et face à Bordeaux, avec une nouvelle égalisation tardive alors que l'équipe était menée (1-1). Un état de grâce qui ne va pas durer...
Une inconstance qui le sanctionne
Ce but face à Bordeaux fin mars sera le dernier de sa saison mais lui permettra d'atteindre la 8ème place du classement des meilleurs buteurs du club parisien. Il ne peut que savourer : "Ça fait plaisir d'intégrer l'élite du club, surtout pour un petit Réunionnais comme moi. Quand on connaît les galères physiques que j'ai eues, c'est encore plus gratifiant. Un attaquant est jugé par rapport à ses ''stats'', donc c'est une grande fierté. Mais ce qui compte avant tout, c'est d'étoffer le palmarès du club et d'aller chercher ce titre de champion qui est à notre portée".
Concernant ses défauts, et notamment son manque de réalisme devant le but, Hoarau s'en explique : "C'est sans doute lié à ma nonchalance légendaire. Du fait de mon gabarit, les gens ont parfois le sentiment que je fais les choses au ralenti. Le fait d'avoir joué avec l'épaule en vrac pendant près d'un an ne m'a pas aidé non plus. C'est mon choix, je l'assume. Et puis, il m'arrive aussi de louper des belles occasions. Et j'en manquerai d'autres, c'est la vie d'un buteur. L'important est de ne pas perdre confiance et de continuer à bosser dur pour être au top. Je sais que je suis programmé pour marquer des buts, donc j'avance".
Un joueur de vestiaire
Sanctionné après la défaite à Nancy (2-1), Hoarau n'est utilisé que comme joker pour les deux derniers mois de compétition. Au cours du dernier match à Lorient, il fait preuve d'un courage manifeste. Entré à la pause, il se procure une grosse occasion avant de se blesser assez sérieusement à la cheville. Courageusement, il continue un instant, défend sur un corner lorientais, mais finit par céder sa place. Un symbole de sa saison qui a débutée et s'est achevée de la même manière. Malgré tout, sa bonne humeur ne l'a jamais quitté : "Guillaume a toujours le sourire. Il est joyeux et festif, jamais sérieux et il fait des blagues en permanence. Et elles ne sont pas souvent drôles [...] Il est comme les enfants, il ne sait pas s'arrêter, mais ça part d'un bon sentiment", affirmait un ses partenaires il y a peu.
Confronté à une vive concurrence, avec l'émergence de Ménez et un système plus défensif, Hoarau se sent pourtant bien à Paris : "Mon objectif est de jouer la Ligue des Champions. Je sais que le club doit prendre un attaquant. Je me dis qu'il y aura pas mal de matchs à disputer durant la saison. À moi de me tenir prêt pour relever le défi. Je ne vais pas me chercher des prétextes ou me cacher derrière le fait que le club a le pouvoir d'acheter le joueur qu'il désire. Si on ne m'a pas dit de partir, c'est que j'ai ma place dans le groupe. Il faut se battre. Quand je suis arrivé à Paris, Pauleta venait de partir. Mon rêve pour l'attaquant de L2 que j'étais, c'était de jouer avec lui. Ça n'a pas été le cas. Si demain, le PSG peut mettre la main sur des joueurs comme Higuain, Eto'o, j'aimerais bien m'entraîner et jouer avec eux. Je n'ai pas honte de dire qu'Higuain ou Eto'o sont plus forts que moi, parce que c'est juste".
Un peu de lucidité et un mental exemplaire : Hoarau a sans doute encore sa place dans la Capitale...
Guillaume Hoarau en stats :
-10 titularisations (dont 7 en Ligue 1).
-6 buts (dont 5 en Ligue 1) et 3 passes décisives (dont 2 en Ligue 1).
-3 cartons jaunes en Ligue 1.
-Moyenne annuelle PlanètePSG : 5.64.
