Au cœur du maelström médiatique depuis l'arrivée de QSI l'été dernier, le PSG entretient désormais un rapport neuf avec les médias. C'est un fait, la révolution sportive et économique opérée au Paris Saint-Germain s'est également accompagnée d'une révolution médiatique. En fait-on trop avec ce PSG-là ?
C'est certain, le PSG est (re)devenu un bon client pour les médias. Comment un club qui naguère était associé malgré lui aux plus grandes catastrophes sportives et extra-sportives, est devenu aujourd'hui la quintessence de la classe à la française ?
Souvenez-vous, le PSG des années 2000 dans les médias, c'est avant tout un sujet de raillerie infini: la moins-value Anelka, les transferts ratés de Kaka-Adriano-Deco, Ronaldinho et la fille de l'hôtel, l'affaire Fiorèse, la presque-relégation, les buts d'Amara Diané, les tacles insensés de Yepes... Avouez qu'on avait quand même là de la matière à rire, voire à faire rire. Combinez-tout cela avec une poignée de hooliganisme, des banderoles qui font grincer le Nord de la France, un Parc des Princes inamical aux familles et vous obtenez un objet médiatique complet, propice à faire ricaner le provincial moyen.
Désormais, le Paris Saint-Germain sent bon les épices d'Orient. Son visage s'est radouci grâce aux traits d'un Leonardo toujours charmeur. Ce Paris là fait venir des stars dans son équipe et des familles dans son stade. Pour les médias, c'est ici un virage à 180 degrés. L'image du PSG a ainsi radicalement changée, sans forcément s'améliorer. Florilège des nouveaux marronniers de la presse sportive française :
I - Paris, QSI, l'argent et la démesure
Le montant des transferts réalisés est bien évidemment le premier élément de cette facette. Le PSG a beaucoup (trop) dépensé. Plus de 80M€ l'été précédent et davantage encore cette année (environ 130M€), les sommes, (quasi-inédites), impressionnent. Pourtant, l'Olympique Lyonnais avait lui aussi mis la main au portefeuille (environ 80M€) à l'aube de la saison 2009-20010 pour faire venir Lisandro et cie. Les grands travaux lyonnais, sensés offrir au club rhodanien la possibilité de franchir la marche européenne, ne se sont pourtant pas conclus de façon heureuse : une première année sans titre et un jeu poussif signé Claude Puel. Le club récidiva ensuite en déboursant environ 25M€ pour le fantomatique Gourcuff (soit sensiblement le même prix que le FCB avait offert pour Ronaldinho en 2003). En 2000-2001, le club parisien avait lui aussi déployé des moyens considérables (pour faire signer Anelka, Dalmat, Aloisio et cie) sans doute comparables aux moyens actuels, proportionnellement à l'état du marché. Les mouvements d'argent insensés ont ainsi toujours existé dans le football français et si le PSG a trop dépensé, on ne le saura que si les résultats ne sont pas à la hauteur des investissements.
On trouve également l'idée selon laquelle le PSG ne ferait qu'empiler inlassablement les « noms » (si possibles onéreux) sans aucun souci des réalités sportives. Pourtant, outre Javier Pastore et Lucas Moura, dont les prix semblent sans doute trop élevés, le Paris Saint-Germain semble avoir eu le nez fin dans son recrutement. Ménez, Sissoko, Matuidi, Maxwell, Lugano, Sirigu, Alex, Ibrahimovic et Bisevac ont tous été achetés à des prix relativement modiques. Les médias préfèrent dépeindre un QSI perpétuellement arnaqué à la table des négociations et ses achats ne sont qu'un vulgaire caprice. C'est pourtant oublier qu'en une saison, le PSG s'est surtout renforcé méthodiquement, aux postes où il était le plus défaillant : Un gardien, un milieu droit, un meneur de jeu, un latéral gauche, un défenseur central, un avant-centre. Le mercato actuel a quant à lui permis de faire définitivement basculer le PSG dans une autre dimension en ajoutant de véritables stars interplanétaires à l'effectif tout en disposant de remplaçants très solides. Mais pour QSI, il s'agit surtout d'anticiper le fair-play financier et d'installer au plus vite le club de la capitale dans les hautes sphères du football européen avant son application.
Les sommes importantes inquiètent et déjà font craindre une main mise totale du PSG sur le championnat de France, alors que celui-ci n'a pas encore débuté. Alors même que le club parisien n'a toujours pas remporté son championnat depuis 1994, la France du foot (entraîneurs et joueurs de L1), relayée abondamment par les médias, se met déjà à gémir contre un spectacle sans suspense, le PSG tuant dans l'œuf toute concurrence. La Ligue 1 en a donc déjà assez de la suprématie du club parisien. La salle des trophées de la porte de Saint-Cloud, elle, peine à comprendre ce ras-le-bol. Les Lyonnais avaient pourtant nourri la leur jusqu'à l'indigestion avant de provoquer la lassitude populaire. Cette « suprématie » qu'on associe au PSG, on aimerait bien qu'elle se concrétise un peu, histoire d'en profiter un poil. Avouez qu'on l'a quand même bien mérité, avec ce que l'on nous a servi sur le pré parisien pendant près de quinze ans...