Quantcast

Leclub PSG : Justice : Nike complice ?

Publié le 15 Septembre 2005 à 19h26 par Star
Le juge Renaud Van Ruymbeke a demandé au parquet de Paris, mercredi 14 septembre, l'autorisation d'étendre son instruction sur les transferts suspects, réalisés par le Paris - Saint-Germain (PSG) entre 1998 et 2003, à des faits nouveaux.
Le magistrat souhaite obtenir deux réquisitoires supplétifs : l'un pour "faux" ; l'autre pour "exercice illégal de la profession d'agent de joueurs" . Le parquet de Paris a indiqué, mercredi matin, que la demande du juge était "à l'étude" .

La première incrimination vise d'éventuelles fausses factures, qui auraient été échangées entre le club de football et son équipementier, Nike, ainsi que des faux contrats. Les soupçons sont apparus au mois de mai, lorsque Vivendi Universal, propriétaire du PSG via sa filiale Canal+, a remis aux policiers de la division nationale des investigations financières (DNIF) les conclusions d'un audit portant sur le fonctionnement du club. Dès le déclenchement de l'instruction, ouverte le 3 janvier par le parquet de Paris pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" , Vivendi s'était constitué partie civile.

Selon ce rapport confidentiel, le PSG aurait, avec son sponsor, mis en place un système illégal afin de rémunérer ses joueurs. Le système décrit par les auteurs de l'audit ­ qui en ont depuis confirmé l'existence sur procès-verbal, devant les policiers ­, est relativement simple. Afin d'éviter de payer des charges sociales, le club aurait versé des compléments de salaires à certains joueurs, sous la forme de contrats d'image passés avec Nike. L'équipementier américain se faisant ensuite rembourser par le club, via des fausses factures.

"COMPLÉMENT DE SALAIRE"

Une dizaine de joueurs et l'ancien entraîneur du club (juin 2003- février 2005), Vahid Halilhodzic, seraient concernés par ce système. Le cas du milieu offensif Branko Boskovic est emblématique. Recruté à l'Etoile Rouge de Belgrade par le PSG à l'été 2003, le joueur serbe s'est expliqué sur les modalités de son transfert devant les policiers, qui l'ont interrogé comme témoin, le 5 septembre.

Conseillé par l'agent de joueurs Milan Calasan, Branko Boskovic a déclaré s'être mis d'accord avec Francis Graille (président du PSG de juillet 2003 à mai 2005) pour un salaire mensuel de 25 000 euros. Au cours de cette entrevue, les deux hommes auraient convenu que le joueur ­ qui porte aujourd'hui les couleurs de Troyes ­ bénéficierait d'une rémunération supplémentaire de 250 000 euros annuels, versée cette fois par Nike dans le cadre d'un contrat d'image. En échange, Branko Boskovic s'engageait à porter les chaussures de l'équipementier. "Il s'agissait d'un complément de salaire afin que je puisse toucher au PSG le salaire que j'avais demandé" , a reconnu le joueur devant les policiers, à propos de ces 250 000 euros. Il a ajouté que c'est M. Graille qui lui avait proposé cette solution.

Dans leur audit, les experts de Vivendi avancent une hypothèse : pour se faire rembourser les compléments de salaires versés aux joueurs, Nike aurait régulièrement adressé à la direction du PSG des "amendes" , supposées sanctionner les joueurs bénéficiant d'un contrat d'image et qui n'auraient pas porté les chaussures du sponsor. Le montant des amendes payées par le PSG semble correspondre exactement à celui des contrats d'image passés par Nike avec les footballeurs du PSG. Sollicitée mercredi matin, la direction du marketing de Nike n'a pas souhaité faire de commentaire.

Le second réquisitoire supplétif demandé par M. Van Ruymbeke vise implicitement Sport +, une ancienne filiale de Canal+ spécialisée dans les droits d'image, qui serait sortie de son rôle en jouant les intermédiaires à l'occasion du recrutement au PSG de plusieurs joueurs, notamment du Brésilien Ronaldinho.

Les enquêteurs s'intéressent particulièrement au montage complexe mis au point pour favoriser, en 2001, la venue de la star à Paris. Pour l'occasion, Sport + avait spécialement créé une filiale néerlandaise, Sport + BV, qui aurait notamment versé l'équivalent de 9 millions d'euros sur un compte suisse. Une somme destinée in fine à une fondation dirigée par le frère de l'attaquant, Roberto Assis.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Le Monde)
Lire les 00 commentaires
Doudoune sans manche PSG Collection officielle
Doudoune sans manche PSG, bleue avec liseré. Taille Homme du S au XXL. Matière polyester.
Profitez de l'offre chez Amazon

Commentaires