Frédéric Déhu ou l'un des départs les plus houleux de l'histoire du PSG. En mai 2004, le défenseur parisien, alors capitaine du club, décide de partir chez l'ennemi juré, l'OM, après des dissensions avec l'entraîneur Vahid Halilhodzic, qui voulait le voir partir. Le Bosniaque est à l'origine de tous les maux de l'époque selon Déhu : "A ce moment, on fait une très bonne saison sur le plan footballistique, en terminant deuxième, et trois personnalités dans l'effectif posaient problème à l'entraîneur : Juan Pablo Sorin, qui était prêté, Gabriel Heinze, transféré à Manchester United ensuite, et moi, avec un contrat qu'on veut renouveler d'un avec une baisse salariale de 30%".
Déçu de ce contrat, le natif de Villeparisis refuse malgré sa volonté de rester : "J'étais intégré, j'avais des responsabilités. Et je voyais en cette équipe un potentiel pour être championne la saison d'après. Puis vient se proposer à moi l'OM, qui me permettait de continuer dans la lignée de ce qui s'était fait au PSG, d'obtenir des résultats avec des objectifs intéressants. Et puis continuer à jouer le haut niveau puisque Marseille jouait la Coupe d'Europe (Ndlr : ce qui était faux puisque l'OM ne figurait sur aucune compétition)".
L'ancien défenseur est revenu sur cette finale de Coupe de France face à Châteauroux. Paris l'emporte 1-0 et le capitaine finit en larmes après les sifflets du public parisien : "L'avant-veille de cette finale ont fuité des informations sur une rencontre avec des dirigeants de l'OM avec lesquels j'avais déjà donné mon accord. Et lors de cette finale, dès l'échauffement, à chaque fois que mon visage apparaissait sur les écrans géants, toute la tribune parisienne me sifflait. Cela a continué durant le match ensuite à chaque ballon touché. Et lorsque je suis arrivé à l'OM, je ne m'attendais à cet accueil car les gens sont restés sur cette image de la Coupe de France et j'ai été très bien accueilli".
Déhu sera mieux accueilli qu'un certain Fabrice Fiorese, son meilleur ami au PSG. Il explique les conditions de l'arrivée du milieu droit sur la Canebière : "Le 31 aout, on était à l'aéroport de Marseille pour participer faire un match amical au Maroc. Et on me dit : « t'es content, il y a ton pote qui arrive, il y a Fabrice Fiorèse qui signe à l'OM ». Dans ma tête, là je me suis dit que c'était pas possible. Parce-que, lorsque l'on a gagné à Marseille quelques mois auparavant (0-1), c'est Fiorese qui avait marqué le but de la victoire en narguant le Vélodrome. Donc je me suis dit qu'il allait mal vivre cette venue à Marseille et cela n'a pas manqué. Et quand on est retourné au Parc, on a été très bien accueillis (sourire). Malheureusement, on ne changera pas la bêtise humaine".
L'ancien joueur du Barça est ensuite revenu sur l'arrivée de Neymar dans la capitale française. S'il est content pour l'exposition médiatique que cette venue engendre, il prévient le Brésilien : "J'ai trouvé surprenant qu'un joueur comme lui parte du Barça car il avait encore beaucoup de choses à faire avec ce club. Mais après, il va permettre à notre championnat d'être connu, et peut-être un jour reconnu à l'échelle mondiale. On va avoir plus d'images du PSG partout dans le monde. Mais, ce qui me fait peur, c'est que les adversaires soient plus des spectateurs que des acteurs. Il y a peut-être un trop gros respect par rapport à ce joueur. (...) Neymar a d'énormes qualités mais je trouve que, par moments, il abuse de son talent et j'espère pour lui qu'il ne tombera pas sur quelqu'un qui va aller loin".
