L'ancien entraîneur parisien, engagé en décembre 2005, pense ne pas être arrivé au club dans les meilleures conditions possibles : "Je me dis que je ne suis pas arrivé au bon moment. Mais il aurait été irrévérencieux de ma part de refuser un club comme le PSG. Dès le départ, il y a eu beaucoup d'incompréhension entre certaines personnes. Nous avons traîné cette situation... J'ai donc essayé de composer. J'ai mis en place certains principes qui me paraissent élémentaires dans la vie d'un groupe."
Quels sont ces principes ? "Le respect et le travail. Tout part de là. On ne peut y arriver que comme ça. Il a aussi fallu faire des choix sportifs. Notre objectif était que le PSG soit européen, et j'ai vite compris qu'on ne pouvait plus y arriver en Championnat. Nous nous sommes rabattus sur la Coupe de France. Nous avons réussi à la gagner, de surcroît contre l'OM. Ce trophée a permis de finir une saison difficile sur une bonne note. Après, le club a été vendu, un nouveau président est arrivé."
"On tournait une page"
Et une nouvelle politique a été définie : "Quand je suis arrivé, l'actionnaire, c'était Canal +. Par la suite, M. Cayzac et ses partenaires étaient bien conscients qu'on tournait une page. Ce n'était pas le cas de tout le monde. Il a fallu gérer l'effectif et recruter en fonction de nos nouveaux moyens. Nous avons fait ce que nous avons pu. Dans le grand public, l'image de Paris était pourtant toujours celle du PSG des années 90. Quand je dis que je ne suis pas arrivé au bon moment, je pense aussi à ça. Je suis venu au PSG afin d'avoir un groupe qui me permettait de gagner."
"Une malchance incompréhensible et incroyable !"
L'Aveyronnais estime que Paris pouvait tenir un autre rôle cette saison : "Notre saison a mal démarré. Nos internationaux sont arrivés tardivement après la Coupe du monde et on aurait du gagner le Trophée des champions contre Lyon. Une éventuelle victoire nous aurait placés dans d'autres perspectives... Après la défaite contre Marseille au Parc (1-3, début décembre), il a fallu prendre des décisions importantes, qu'on aurait peut-être du prendre avant. Cette défaite face à l'OM m'a conforté dans ce que je pensais. Mais ces décisions ne se sont malheureusement pas traduites dans les résultats. Et puis nous avons eu une malchance incompréhensible et incroyable ! Il y a eu des faits de jeu, la suspension puis la blessure de Frau, celle du petit Mabiala – qui sera un grand joueur ! -, mais aussi un manque de réussite évident qui a fait que la roue n'a pas tourné en notre faveur. Cependant, je croyais fortement en cette année 2007. "
Et pourquoi cela ? "Parce que je pense qu'on avait fait une partie du sale boulot. Le plus gros du travail est maintenant effectué et j'espère que Paul Le Guen va en profiter. Certes, le club est mal classé en Championnat, mais il est toujours qualifié en Coupe de France et en Coupe de l'UEFA. Nous avons aussi réalisé une tâche importante en réconciliant la formation et le secteur professionnel. Avec Chantôme, Mabiala et Mulumbu, nous avons sorti trois révélations qui vont profiter au club à l'avenir. C'est aussi à ce niveau, dans l'ombre, que nous avons œuvré. Franchement, par rapport à ce travail, le PSG est placé sur la voie du renouveau. Paul aura aussi surement plus de lattitude que moi sur certains sur certains dossiers."
Paul Le Guen, le nouvel entraîneur qui fera surement du bien au PSG : "Contrairement à moi, tout le monde le souhaitait ! Pour le PSG, c'est bien. Il est vraiment important qu'il y ait enfin une unité dans ce club."
"Je peux me regarder en face"
Guy Lacombe aborde ensuite le "délicat" sujet de son bilan au club : "Je l'assume complètement. Je ne regrette rien, sinon que cette expérience ait duré si peu de temps. Mais j'ai beaucoup appris tant sur le plan professionnel que sur la nature humaine. Je peux me regarder en face. Et puis, vingt entraîneur sont passés avant moi au PSG, ont connu le même sort au final, mais seulement sept ont réussi à gagner un titre avec Paris. Je suis fier d'en faire partie. En 2006, j'estime avoir atteint mes objectifs en remportant cette Coupe de France et en amenant le club en Coupe de l'UEFA. En 2007, personne ne le saura... Mais j'avais encore beaucoup d'espoirs."
Quant à son image personnelle, il ne craint guère qu'elle pâtisse de ce passage dans la capitale : "L'image est souvent celle que certains médias font de vous et pas celle que vous avez réellement. Je préfère être ce que je suis, quelqu'un d'honnête et de travailleur, que d'avoir l'image qu'on dépeint souvent de moi. Les joueurs qui ont travaille et progressé avec moi savent qui je suis. Les personnes que j'aime et que j'apprécie aussi. C'est cette image qui compte le plus à mes yeux. Je préfère être comme je suis que d'être un faux cul qui ne pense qu'à entretenir son image de l'extérieur. Je préfère m'appuyer sur la réalité de mon travail. C'est quand même comme ça qu'on obtient souvent des résultats."