Deux facteurs ont rendu sa mission plus difficile, l'un plus particulièrement la deuxième saison : "Le plus important, dans un club, c'est la relation président-entraîneur. Si elle ne fonctionne pas bien, si l'entraîneur est fragilisé, il y a un risque de déstabilisation. Lors de la deuxième saison au PSG, Francis Graille était trop accaparé par d'autres tâches. On ne se voyait plus et on l'a payé tous les deux. Un entraîneur ne peut pas réussir seul. Il a besoin de s'appuyer sur un staff, sur une cellule de recrutement et sur une autorité suprême. J'ai toujours travaillé de façon collégiale. Quand on voulait recruter un joueur, on allait voir le président et il tranchait. Après, je m'adaptais. Vous croyez que j'ai eu tous les joueurs que je demandais au PSG ? La situation économique était difficile. Je voulais Essien, Malouda, Abidal, Wiltord, Pedretti, Squillaci... Ils sont tous allés à Lyon. Financièrement, on ne pouvait pas suivre. On a pris d'autres joueurs, mais on ne pouvait plus avoir les mêmes ambitions."
Halilhodzic regrette de ne pas avoir pu terminer son travail. Il pense même qu'il aurait pu amener le club très haut : "J'ai commis des erreurs, bien sur, mais sur le plan du travail, de l'investissement, je n'ai rien à reprocher. Quand je pense à ce que l'on a dit sur moi alors que l'on était en milieu de tableau, je me demande ce que l'on aurait raconté si le PSG avait joué le maintien. Pourtant, je suis persuadé que si on m'avait laissé poursuivre mon travail, si on avait tenu bon jusqu'à la fin de la saison, on aurait pu lutter avec Lyon la saison suivante. Aujourd'hui, le PSG serait champion ou pas loin."
Parmi les "erreurs" mentionnées ci-dessus, l'ancien attaquant en a évoqué une : "A un moment donné, j'ai trop voulu protéger les joueurs. Notamment en fermant le Camp des Loges à certains journalistes. C'était une erreur, je le reconnais. J'aurais sans doute du pratiquer davantage la langue de bois. Mais ce n'est pas dans ma nature."
Licencié en février 2005 par Francis Graille - qu'il considère toujours comme un ami bien qu'il l'ait "trahi" -, le Bosniaque a du en octobre dernier rembourser une partie des indemnités versées par le PSG. Mais il n'a pas renoncé à en toucher l'intégralité : "Nous attendons le verdict de la Cour de cassation. Ce jugement est incroyable. Alors que j'ai été licencié pour faute grave, on considère que j'ai démissionné. Cette idée ne m'a jamais effleuré l'esprit. J'avais même déclaré publiquement que je ne démissionnerais jamais. Je réclame simplement les deux années et demies de contrat qu'il me restait. Tous les entraîneurs du PSG sont partis avec leurs indemnités, sauf moi. Pourtant, j'aurais donné tout l'argent du monde pour finir mon travail à Paris."