La mauvaise saison :
A la fin du match à Lorient, le premier sentiment du président fut "la satisfaction d'avoir bien terminé la saison après l'avoir mal démarrée. Sur nos dix derniers matchs, je constate un rebond avec sept victoires, deux matchs nuls et une défaite. Au cours de la saison, le danger de relégation en L 2 était réel, mais j'ai toujours pensé qu'il y aurait un rebond. Avec cette 15e place, le bilan est mauvais, c'est inéluctable."
L'évènement marquant restera, malheureusement, le drame de l'Hapoël Tel-Aviv : "Cette année terrible a été marquée par un mort. Il y a eu de grosses désillusions sportives mais ça ne reste que du football. On ne peut pas effacer le fait qu'aux alentours du Parc quelque chose de dramatique s'est déroulé. J'ai appris la nouvelle dans la nuit, j'ai passé la journée du lendemain au ministère, au camp des Loges, sans savoir exactement ce qui s'était passé. Je me demandais ce que je devais dire, rien n'était confirmé. Je pensais au mort, à sa famille. Ça va tellement vite. Là, j'ai cru que le club était vraiment en danger."
Son implication et ses choix :
Alain Cayzac reconnaît sa responsabilité dans la mauvaise saison, même si certains choix lui paraissent fondés : "Les résultats ont été mauvais. Il y a donc une erreur quelque part. J'ai choisi une stratégie que l'on peut discuter, celle de la stabilité. Je ne regrette pas certains choix, comme d'avoir recruté Paul Le Guen ou la signature de cinq ou six jeunes professionnels. En termes de business, c'est un fond de commerce important. On va avoir un nouveau centre d'entraînement, du provisoire fonctionnel conçu pour durer quatre ou cinq ans. Il sera suivi d'un projet plus ambitieux."
Il a du à certains moments faire face à des attaques de toute part, comme lors du décès du supporter et les critiques visant le soi-disant "hooliganisme" de la capitale : "Je pense que le club a tenu parce que j'ai tenu le coup. C'est ma seule fierté. Il y a eu une levée de boucliers de gens mal intentionnés, notamment des politiques, qui ont profité de ce moment dramatique pour essayer d'enfoncer le club en faisant l'amalgame entre le PSG et le fait d'une minorité. Sur ce point comme sur les autres problèmes, j'ai tenu parce que j'ai été soutenu, notamment par les supporters."
Les changements attendus :
C'est le nouvel objectif à moyen terme, Cayzac veut remodeler la face du PSG : "Tout en s'appuyant sur ses atouts, le club doit changer en profondeur au cours des prochaines années. J'avais dit que je ne changerai pas d'entraîneur en cours de saison, mais à un moment je ne pouvais pas être prisonnier de mes déclarations. L'opportunité de faire venir Paul Le Guen s'est présentée au bon moment. Il y a eu une rupture de fait."
Les changements ont déja débuté, comme le pouvoir accru de Le Guen au club : "Certains sont déjà intervenus au niveau de la direction. Dans le secteur sportif, Paul Le Guen est un manager sportif sur lequel on doit s'appuyer pour bâtir un projet à long terme. Alain Roche aura un rôle différent. Quand je suis arrivé, je l'ai mis à toutes les sauces : la gestion du camp des Loges, la formation, le projet sportif, le G 14... On souhaite désormais qu'il se focalise sur le recrutement. Le staff médical va être réorganisé."
Le personnel du club sera par ailleurs réorganisé : "Si nous étions descendus en L 2, il y aurait eu une compression de personnel. Là, il y aura une réorganisation. Si des postes doublonnent ou si un secteur nécessite une embauche, on peut être amenés à prendre des décisions. Je travaille sur un projet d'entreprise à trois ans. Il sera soumis au conseil d'administration en juin. Un audit est en cours pour rationaliser le fonctionnement de l'entreprise."
Les finances :
Les résultats décevants de la saison provoqueront un déficit à hauteur d'environ 20 M€ : "On avait tablé sur une 4e place en L 1, on finit 15e, et la 2e place en termes de retransmissions télé, on termine 4e . Il faut ajouter le surcout lié à la sécurité, la baisse de fréquentation du Parc au moment des événements et des dépenses exceptionnelles comme le départ de Guy Lacombe et de ses adjoints. Faites le calcul... Dhorasoo ? On considère qu'il a été licencié pour faute grave, le procès dira en juillet qui a raison."
Le président parisien confirme par ailleurs que l'augmentation de capital annoncée "sera souscrite avant l'été par les trois actionnaires existants, probablement à parts égales."
Les salaires et recrutements de joueurs :
Cayzac, qui assure que le club "vise toujours l'équilibre financier", souhaite poursuivre la politique des salaires mise en place, avec la nouvelle rémunération (petit fixe et grosse part variable) : "On la proposera systématiquement. Il y aura des degrés différents selon le profil et la notoriété des joueurs. Le pourcentage du variable n'est pas figé mais sera toujours important. Ce sera une bonne façon de tester la motivation des joueurs. Un joueur qui ne veut qu'un fixe est un mercenaire."
Concernant le mercato, le président n'attend pas expressement des "stars" : "On recrutera une star s'il s'agit d'une priorité, mais pas à 20 M€. On prendra un joueur s'il entre dans l'équilibre de l'équipe voulu par Paul Le Guen, s'il s'adapte à la pression et à la vie extérieure propre à Paris."
L'objectif fixé :
"Un club comme le PSG a toujours pour ambition d'être qualifié pour une Coupe européenne et si possible en Ligue des champions. L'équipe sera faite pour atteindre cet objectif à court terme. Ce sera dur. Nous devons trouver de nouvelles ressources pour réduire l'écart de budget avec Lyon et nos concurrents européens."