Arrivé début septembre dans le club entraîné par Lazlo Bölöni dans le but de relancer, on ne sait par quel moyen, une carrière sérieusement ébranlée par un passage catastrophique au RC Lens, Bonaventure Kalou n'est jamais parvenu à s'imposer dans un championnat de faible valeur. En dix matchs, l'Ivoirien va inscrire deux petits buts, dont un sur penalty. Mais surtout, ce sont ses relations exécrables avec le technicien roumain qui vont précipiter sa perte...
Lundi, voyant qu'il se trouvait dans une impasse sportive, et malgré la conscience qu'il ne pourrait probablement pas jouer dans un nouveau club avant le mois de juillet prochain, l'ancienne gloire de la famille Kalou a décidé de rompre son contrat à l'amiable avec le club de la capitale, deuxième du championnat émirien. Depuis, l'attaquant vit seul dans son appartement, situé au huitième étage d'un bel immeuble. Dans le courant du mois, femme et enfants le rejoindront pour rendre son quotidien moins difficile. Au cours des mois qui viennent, la journée du joueur risque fort de se résumer à de l'exercice d'entretien physique, balades en bord de mer et dans les magasins.
Actuellement, il regarde évidemment depuis son poste de télévision la Coupe d'Afrique des nations. Son petit frère Salomon brille avec l'équipe nationale, au sein de laquelle il fut il n'y a pas si longtemps une des figures. A 30 ans, l'ancien vainqueur de la C3 avec le Feyenoord Rotterdam a conscience d'avoir peut-être définitivement gâché sa carrière ou, au moins, de l'avoir fortement compromise. Lapidaire, il déclare : "J'essaie d'avancer. Peut-être que je n'ai pas fait les bons choix."
"Je n'ai pas eu une carrière à la hauteur de mon talent"
Son passage au PSG, marqué par des débuts tonitruants, un but décisif en finale de Coupe de France, une deuxième saison indéfendable (2 buts en championnat) et un départ sans gloire, ne lui inspire aucun regret : "C'était un rêve de gosse. Je regardais le club à la télé à Abidjan. J'ai rencontré des gens sympas et vécu de bons moments même si tout n'a pas été parfait. Mais il faut savoir dire stop quand tu ne le sens plus."
Ce n'est pas le cas de son départ au RC Lens qui, de l'aveu du joueur, a été une mauvaise décision. A y bien réfléchir, il aurait du rejoindre un club étranger, afin de "se reconstruire". Mais finalement, plutôt que des mauvais choix, n'est-ce pas l'attitude, le manque de motivation et de courage du joueur lui-même qu'il faut incriminer ? A cette question, Bonaventure répond de façon désarmante : "Ma nonchalance m'a joué des tours. Cela a été mal perçu. Je n'ai pas eu une carrière à la hauteur de mon talent. C'est comme ça. La vie est une sorte de loto, parfois tu gagnes, parfois tu perds."