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PSG : Le DG adjoint justifie le déficit

Publié le 12 Février 2008 à 10h33 par Ludovic FRANCISCO
PSG : Le DG adjoint justifie le déficit
Le journal "Le Parisien" a rencontré Philippe Boindrieux, directeur général adjoint du Paris Saint-Germain, au lendemain de la présentation du bilan financier du club à la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion). L'occasion de mieux comprendre les raisons du déficit du club de la capitale la saison dernière.

Dans un précédent article, nous vous expliquions pourquoi le PSG continuait de perdre de l'argent en 2006-2007 malgré ses 67,4 millions d'euros de chiffre d'affaires (http://www.planetepsg.com/news-8917-club_pourquoi_le_psg_perd_t_il_de_largent.html). Les raisons étaient principalement au nombre de trois : une masse salariale excessive, un recrutement déficitaire, des licenciements couteux. Si les causes du déficit observé la saison dernière n'ont pas changé entre temps, les chiffres se sont malheureusement aggravés. Alors que nous parlions de 14 millions d'euros de pertes, le déficit s'élèverait en définitive à 18,9 M€. Cet élargissement du trou financier s'explique par plusieurs facteurs :

- La baisse des droits télévisés la saison dernière, inférieurs de 11 M€ aux prévisions.

- La chute de la fréquentation du Parc des Princes.

- La hausse des couts liés à la sécurisation de l'enceinte sportive.

- La provision de 14,9 millions d'euros consentie en raison d'un contrôle fiscal en cours et des risques d'une mise en examen du club dans le cadre des transferts douteux.

Pour ne pas se faire épingler par le DNCG, et surtout pour ne pas menacer la pérennité du club, plusieurs opérations ont été conduites. La première a consisté à augmenter le capital d'un peu plus de 18,2 M€. La seconde a été de récupérer des provisions de la saison 2005-2006 sur l'exercice précédent, pour une valeur de 12,5 M€. Troisième méthode employée par la direction financière du club : prévendre ses droits télés de la saison 2007-2008 à la banque Natixis, laquelle à accordé au PSG un crédit de 10 M€, remboursé actuellement grâce aux versements de la LFP. D'après "Le Parisien", "le PSG serait même en négociation, s'il se maintient en Ligue 1, pour reconduire la saison prochaine ce crédit, sur lequel il paye bien entendu des intérêts." Sans ces diverses manœuvres, les pertes en 2006-2007 n'auraient pas été de 19 millions d'euros, mais de 30.

Philippe Boindrieux, directeur général adjoint du Paris Saint-Germain, en charge des finances, de l'administratif et du juridique (à droite sur la photo), éclaircit dans "Le Parisien" du 12 février certains points de cette analyse.

Pourquoi le PSG perd-t-il autant d'argent ?

C'est grave de perdre 19 M€, mais ça ne remet pas en cause la pérennité du club car les actionnaires ont couvert les pertes. En plus d'une hausse du cout de la sécurité et des charges, la principale cause est la baisse des droits télé. Mais je suis plutôt optimiste pour le futur car on est sur une dynamique positive aujourd'hui. On a une vraie marge de progression. Je suis plus à l'aise cette année qu'il y a un an. Au-delà des résultats sportifs, on peut aller chercher de la croissance, on a un potentiel très important. Pour être à l'équilibre sans s'enflammer (hors cession de joueurs), en se basant par exemple sur une qualification en Coupe de l'UEFA, il faut baisser la masse salariale, développer des recettes nouvelles et être dans la partie haute du classement. La chance du PSG, c'est que la quote-part (NDLR : la part que chacun des clubs perçoit dans le cadre de la répartition) des droits télé dans son budget est d'environ 40 % alors que, pour les autres clubs, elle est, en moyenne, de 57 %.

Pourquoi la masse salariale est-elle toujours en hausse alors que sa réduction avait été définie comme prioritaire par les actionnaires ?

Il y a un décalage important dans le temps entre les actions menées et les résultats dans les comptes. L'idée du club de favoriser davantage la partie variable sur les rémunérations rentre en compte à partir du mercato d'hiver 2007 avec des joueurs comme Peguy Luyindula et Jérémy Clément. L'effectif actuel dans sa grande majorité a des rémunérations fixes importantes. La baisse de la masse salariale sera visible sur l'exercice qui se clôturera en juin 2008 et encore plus en juin 2009. Après, on sera dépendant des résultats du sportif."

Dans quel but le club a-t-il prévendu les droits télé de la saison en cours ?

Dans un club, l'activité des rentrées est très saisonnière à cause ou grâce aux droits télé. Le paiement de ces droits par la Ligue se fait à certains moments de l'année (décembre, mars et juin), il y a donc des périodes de la saison où il y a des charges et pas de rentrées. On a mis en place un système de ligne de découvert avec Natixis qui nous permet de couvrir les creux de trésorerie. Le plus important se situe au mois de mai. Cette ligne de découvert est contre-garantie par les droits télé qu'on touche de la Ligue. C'est un système classique de financement de besoin de trésorerie qu'on retrouve dans toutes les entreprises. Ce procédé n'est pas une fuite en avant car on n'anticipe pas la vente des sommes qui seront perçues la saison prochaine.

Pourquoi le PSG a-t-il provisionné près de 15 millions d'euros pour couvrir d'éventuels frais liés à un contrôle fiscal, des affaires aux prud'hommes et une instruction sur les transferts ?

Il y a les litiges en cours, dont l'essentiel est antérieur au changement d'actionnaires. Tout ce qui est avant juin 2006 sera à la charge de Canal +.

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