A la question de savoir ce qu'il préfère entre une finale de Coupe de la Ligue et une victoire à Bordeaux dimanche prochain, le président répond subtilement : "Je suis incapable de choisir. La qualification contre Auxerre peut s'avérer d'une grande utilité dans la quête des trois points à Bordeaux. C'est complètement lié. Cette saison n'a aucun rapport avec la dernière : on ne peut pas choisir. Il faut aller le plus loin possible dans les deux coupes et bien finir le championnat. Et puis cette demi-finale est importante pour repartir sur une base victorieuse au Parc."
"Je ne comprends pas qu'un club fasse l'impasse sur la Coupe de l'UEFA"
D'autant plus importante que le palmarès d'Alain Cayzac demeure vacant pour le moment. Accéder à une finale donnerait à son mandat assurément un peu de lustre. "Il me tarde d'être au Stade de France, mais je n'en fais pas une fixation permanente. Jusque-là mon bilan n'est pas positif. Une victoire en coupe l'améliorerait même si cela resterait insuffisant. Gagner la Coupe de la Ligue sauverait la saison, mais seulement si le championnat se termine bien. Il reste deux mois et demi de compétition : il faut être à 200 % partout ! Pour le club, un trophée serait bon pour l'image, pour les supporters et pour les joueurs amenés à disputer la Coupe de l'UEFA. On a besoin d'ondes positives."
Quand certains affirment leur scepticisme au sujet de cette compétition, en raison de son niveau de jeu et à sa valeur marchande, inférieurs à ceux de la Ligue de la Champions, Alain Cayzac s'inscrit en faux : "Pour moi, la Coupe de l'UEFA a tous les avantages. Je ne comprends pas qu'un club puisse faire l'impasse sur cette épreuve. C'est bon pour l'image : il y a de belles affiches, comme PSG - Benfica et de beaux déplacements comme à Derry – les supporteurs m'en parlent encore. Financièrement, ce n'est pas terrible. Elle rapporte peu, mais pas rien. Et puis c'est bien pour les joueurs. Pour ceux que l'on souhaite recruter, on est contents de leur proposer de rejoindre un club européen."
"Je nous sens plus solides que l'année dernière"
Tout en affirmant que le contexte en championnat est plus problématique que la saison dernière, l'ancien publicitaire se déclare paradoxalement moins inquiet cette année : "Cette saison le maintien sera plus dur. Pour le PSG et pour tout le monde. C'est mathématique : l'année dernière, le premier relégable (Troyes) est descendu avec 39 points. Cette saison, cela peut se jouer à 43 points. La règle du jeu est donc plus difficile. Mais je ne déprime pas. On possède davantage d'armes. Sans triomphalisme, on est un peu en avance sur la saison dernière : on a trois points de plus qu'à la même époque. Et on n'en avait pris aucun de la 26e à la 29e journée. Là, on vient d'en marquer un contre Monaco. Je nous sens également plus solides : on est la cinquième défense, la deuxième équipe à l'extérieur. La série, depuis huit rencontres, n'est pas si mauvaise : trois victoires, trois nuls, deux défaites. Calculé sur 38 journées, cela donnerait 57 points : c'est un total de 5e du championnat."
Alain Cayzac admet ensuite que le comportement de Paul Le Guen vis à vis des médias l'oblige à davantage s'exposer, ce qui explique pourquoi il est apparu parfois usé : "Je suis obligé d'en faire plus que ce qu'un président devrait normalement faire. Physiquement c'est épuisant. C'est vrai que si Paul parlait plus, je parlerais moins et je serais plutôt assez content." Mais, conscient sans doute que de tels propos pourraient être mal interprétés, il ajoute : "Mais je le savais avant de le choisir."
"Le nouveau Pauleta sera un joueur d'une sélection majeure"
Celui qui fut actionnaire du PSG entre 1991 et 2005 donne quelques mots sur le plan qu'il prépare actuellement pour développer le club : "L'idée directrice de ce plan est l'ambition ! Même si l'on peut me rétorquer qu'en parler quand on est 16e, c'est prendre le dessert avant d'avoir fini le hors-d'oeuvre. On ne peut pas diriger ou posséder le PSG sans être ambitieux. Cela n'empêche pas les étapes. L'ambition se décrète, pas la réalisation. Pour l'ambition sportive, il faut être trois fois sur cinq en Ligue des champions. L'ambition, ce sont aussi les nouvelles ressources : on est moins dépendants que les autres des droits télé – 40 % de nos recettes contre 57 % en moyenne en France – mais il faut diminuer cette part encore en développant le marketing, le sponsoring, les loges, la fréquentation, nos médias. Après la web télé, on travaille sur une chaîne de télévision du club et une web radio. On se doit d'être créatifs. Ambitieux pour l'image : on ne doit pas considérer comme normal le fait d'être autant décriés. Quand Guy Carlier se fout de notre gueule, je l'appelle et je lui dis ce que je pense."
Alain Cayzac promet enfin un recrutement de qualité cet été, notamment aux avant-postes : "Un attaquant sera la priorité de cet été. Le nouveau Pauleta sera un joueur international A d'une sélection majeure." Rendez-vous est pris !