Publié le 22 Mai 2008 à 23h11 par Jool
Interrogé par le site football365.fr, le gardien parisien Jérôme Alonzo, habituelle doublure de Mickaël Landreau mais qui sera titulaire samedi soir, lors de la finale de la Coupe de France face à Lyon, a notamment évoqué cette rencontre à venir, avec la franchise qui le caractérise.
Alonzo sent le groupe très concerné et concentré : "Il n'y a pas eu de démobilisation particulière. On a eu deux jours de repos pour bien couper et j'ai l'impression que... (Il hésite) C'est la première fois depuis très longtemps que j'entends les gars parler de tactique dans le vestiaire. C'est incroyable. Comment on va jouer ? 4-4-2 ? 4-3-3 ? Comment Lyon va évoluer ? Qui sera sur Grosso ? C'est drôle car cela fait longtemps que je n'avais plus entendu ce genre de discussion. J'ai senti des gars vraiment concernés. Après, la vérité de samedi soir... J'aimerais vous dire qu'on va faire un super match et l'emporter. La seule chose de sure, c'est qu'on est prêts."
Pourtant, le groupe semble détendu : "C'est une ambiance beaucoup plus décontractée. C'est même assez paradoxal car d'un côté, tout le monde est très concerné par cette finale. Mais en même temps, c'est très détendu. Il faut dire qu'on est passés tellement près de la mort. C'est un peu comme après un accident quand on échappe au pire. On se retrouve sans rien. Là, c'est un peu ce qui nous arrive. On doit repartir pour un match et ça ne sera que du bonheur. Et en plus, on n'est pas favoris. Donc c'est parfait. (...) La décompression a clairement existé. Mais j'espère pendant seulement deux ou trois jours. Après, si vous êtes décontracté jusqu'à l'arrivée au Stade de France, c'est rien. Mais en voyant la Coupe de France sur la pelouse... Si cela ne vous remue pas, il faut arrêter le football. Pour ceux qui ne sont pas encore dedans, cela les aidera à se motiver."
Gagner la Coupe de France sera-t-il synonyme de saison réussie ? "C'est une question qui revient souvent. Finir huitième ou dix-septième du championnat, c'est presque pareil. Donc oui, plutôt une saison réussie avec deux titres malgré les souffrances et les matchs affreux."
Le portier parisien revient sur sa titularisation en finale de la Coupe de France : "Ce n'est pas une surprise car Paul (Ndlr : Le Guen) m'a prévenu après le match à Sochaux. Il m'a demandé de ne pas trop picoler pour fêter le maintien (rires). Cela m'a permis de rentrer tranquillement dans cette finale. (...) Je prépare cette finale exactement comme le match face à Bastia lors de mon retour. Pour moi, cela ne change pas grand-chose. Mes semaines sont les mêmes et je ne vais rien changer à ma vie de tous les jours. La seule différence, c'est qu'il y aura 80 000 personnes au Stade de France et qu'il s'agira d'une finale. Ça va peut-être monter un peu samedi matin mais pour le moment, ce n'est pas le cas. J'ai déjà joué des finales et des matchs importants. Disputer un Marseille-PSG au Vélodrome ou un PSG-Lyon au Stade de France... La pression est la même."
En tant qu'ancien Stéphanois, Alonzo savourerait encore plus un succès contre Lyon : "J'ai beaucoup de respect pour les vingt-cinq joueurs de l'effectif lyonnais et pour le staff technique. Et ce n'est pas de la démagogie. Après, c'est l'entité qui me dérange. J'ai passé quatre ans à Saint-Etienne, je ne peux donc pas adorer Lyon. Par contre, je suis fan de Coupet, de Juninho, de Govou... Mais je ne porte pas Lyon dans mon cœur, voilà. Maintenant, battre Lyon ou Grenoble, c'est pareil pour moi."
Durant la saison, le doyen de l'effectif parisien n'a pas hésité à encadrer les plus jeunes : "Comme je suis le plus vieux, je suis bien obligé de toute façon ! Avec les jeunes générations, c'est difficile. Il faut toujours être derrière eux. Ce sont des gamins adorables, bien élevés et doués en plus. Mais souvent après un bon entraînement ou un bon match, on a tendance à les enflammer. C'est normal. La surexposition médiatique y est pour beaucoup. Mais ce rôle, derrière eux, est très intéressant et il me tient à cœur. Et si ce n'est plus ici, je le ferai ailleurs avec plaisir."
Enfin, lorsqu'un journaliste lui demande si ses récentes déclarations à propos d'une banderole lyonnaise (http://www.planetepsg.com/news-10050-club_alonzo_%E2%80%93_je_propose_de_transmettre_mon_savoir.html) ne font pas monter la tension, le natif de Menton réplique avec sa franchise habituelle : "Alors là, c'est gonflé comme question ! Enorme ! On nous a gonflés pendant un mois avec la banderole anti-Ch'tis... Une banderole que bien évidemment je ne cautionne pas. Tous les médias ont parlé de ça. Et là, la banderole des Lyonnais, on s'en fout ? Quand on me demande pourquoi je ne porte pas Lyon dans mon cœur, je vous réponds : il y a des choses que je n'oublie pas, dont cette banderole. Les gens qui me connaissent savent que je n'ai pas l'habitude de mettre de l'huile sur le feu. Mais dans ma carrière, j'ai vu passer de nombreuses banderoles honteuses. Et le seul club sanctionné en Europe, c'est le PSG."
