Si l'exercice 2008-2009 s'était conclu avec un déficit contrôlé de 5,4 M€, les prévisions pour 2009-2010 tablent sur un trou de 16 M€, sur la base d'une 4e place au classement. Autant dire que sportivement, le PSG est pour l'heure loin du compte. La liste des désillusions est longue : de la masse salariale en augmentation au nombre d'abonnés en recul, en passant par l'affluence moyenne au Parc passée de 40 452 spectateurs en 2008-2009 à 35 757 cette année, rien ne semble vouloir aller dans le bon sens.
Et l'on passe sur la fréquentation en baisse de la boutique des Champs-Elysées, tout comme sur le montant de la subvention de la Ville. Bref, les choses se compliquent, comme le constate le directeur général du PSG Philippe Boindrieux : "Nous sommes pour l'instant à 16 M€ de déficit. Ce résultat est lié aux performances de l'équipe et à notre politique ambitieuse de conserver nos meilleurs joueurs."
Ce conseil de surveillance a vu Robin Leproux expliquer les nouveaux axes de recherche de financements. Tous azimut, ils permettront de glaner jusqu'à 10 millions d'euros supplémentaires, en grattant milliers d'euros par milliers d'euros dans différents secteurs comme les droits télé ou l'urban foot. Des solutions d'appoint, mais qui ne suffiront pas si les résultats sportifs ne sont pas meilleurs, comme le résume Boindrieux : "Le PSG peut ne pas être déficitaire, mais pour cela il doit figurer aux cinq premières places du championnat."
Et c'est peut-être par là qu'il faudrait commencer. Car la "politique ambitieuse" du Club de la Capitale ressemble curieusement à une saison de vache maigre. En cette période de mercato hivernal, de quoi faire frémir les supporters. Et pourtant, Robin Leproux a une nouvelle fois laissé entendre qu‘une recrue potentielle pourrait poser ses crampons à Paris d‘ici la fin du mois : "On est sur une base saine avec un effectif et des situations contractuelles que beaucoup nous envient. Ça nous donne de très bonnes bases pour les saisons suivantes. Et on travaille 24 heures sur 24 sur tout ce qui pourrait renforcer l'équipe. Historiquement, le mercato est soit sans intérêt soit contre-productif. On examine en toute discrétion les venues de joueurs qui pourraient nous apporter un plus. Il faut que ce soit de très haut niveau."
De très haut niveau, et pour pas cher, bien sur. Curiosité d'un double discours qui donne l'impression que le serpent se mord la queue. Ou l'histoire d'un pari réalisé par Colony Capital lors du rachat du club à Canal+ : le produit PSG est tellement fort que le financement affluera de lui-même, tout comme les résultats sportifs, dans un cercle forcément vertueux puisque émergent du capital . A l'évidence, ils n'ont pas prévu de plan B.