Un mot clé : le plaisir
Comme l'a affirmé ce jeudi Sylvain Armand, "cela faisait longtemps que l'on n'avait pas pris autant de plaisir". Tout le monde s'accorde à le dire au club, le plaisir dans le jeu comme à l'entraînement fait partie des recettes de ce nouveau PSG. Une notion qui prend tout son sens quand on observe le comportement du groupe dans sa totalité. Qu'ils soient titulaires ou remplaçants, les Parisiens se sentent concernés. Ainsi, mis à part Sammy Traoré, préposé à l'ambiance dans le vestiaire, tous les joueurs ont joué cette saison, Guillaume Hoarau étant le joueur ayant participé au plus de rencontres (25 matches sur 26, dont 21 titulaires).
Il faut voir la joie des buteurs s'empressant de se diriger sur le banc pour aller fêter leur réalisation avec leurs camarades qui ne peuvent fouler la pelouse. Un état d'esprit qui permet d'exclure aucun élément du groupe et favorise la concurrence. Même si certains "remplaçants" s'en tirent mieux que d'autres. Quand Marcos Ceará et Jérémy Clément réalisent de bonnes performances, Zoumana Camara, Peguy Luyindula et Stéphane Sessegnon semblent plus à la peine, même si le Béninois a montré quelques promesses lors de ces dernières entrées en jeu. C'est la gestion d'un groupe et le manque de rythme de ces joueurs peut-être fatal quand on fera appel à eux. Même si le Kanak semble avoir pris la mesure de son groupe...
Kombouaré, un vrai changement
S'il y en a un qui a changé son mode de fonctionnement, c'est bien Antoine Kombouaré. Plus apte aux coups de gueule à son arrivée (on se souvient des polémiques sur Aulas et des "claques dans la gueule" pour Christian Gourcuff), l'entraîneur parisien s'est calmé. De plus, il semble faire preuve de plus de psychologie cette saison, ce qui contraste avec ses coups de sang dans le vestiaire la saison dernière qui n'ont pas eu vraiment d'effets bénéfiques. Avec un an d'expérience en plus, lui comme l'ensemble de son groupe se connaît mieux. Et c'est tout Paris qui en profite...
Car s'il reste un adepte forcené au 4-4-2 à plat, Kombouaré sait aussi changer de système comme il l'a montré ces derniers temps. Paris n'a jamais été aussi séduisant depuis longtemps que dans le 4-2-3-1 qu'il a mis en place. Efficace en fin de match à Lyon, ce système a été reconduit les deux matches suivants (Séville et Brest) avec les succès que l'on connaît. Cela amène une meilleure utilisation du ballon et un jeu plus varié autour d'un Hoarau qui s'est régalé en pointe à combiner avec ses partenaires. Mais le retour d'Erding risque de ramener Paris à évoluer dans son système précédent. Car l'entraîneur parisien apprécié énormément la combativité du Franco-Turc et nul doute qu'il n'a pas l'intention de le laisser sur le banc...
Des joueurs qui se révèlent
Le gros changement également, c'est le retour au premier plan de quelques joueurs qui semblaient dans le dur (Armand, Chantôme, Hoarau), entourés des deux joueurs cadres qui restent précieux par leur expérience (Giuly, Makelele). Ajoutez à cela une recrue qui correspond à toutes les attentes (Nenê), Paris est solidement armé.
Sylvain Armand en aura vécu des crises à Paris. Cette saison, son positionnement en défense centrale semble agir comme une bouffée d'air et il s'y montre impérial. Guillaume Hoarau, délesté de ses pépins physiques, retrouve quant à lui son meilleur niveau. Mais que dire de Clément Chantôme ? Transfiguré, le jeune Parisien prend de plus en plus de risques dans son jeu et s'appuie en cela sur Claude Makelele, qui lui distille de précieux conseils. Le capitaine parisien, comme Ludovic Giuly, continuent de montrer leur professionnalisme et ont effectué une bonne préparation estivale. Loin d'être cuits, ils ont également facilité l'intégration de Nenê. Le Brésilien réalise un début de saison remarquable (avec 13 buts inscrits en 21 matches toutes compétitions confondues). Capable de fulgurances techniques, il régale le public par ses dribbles chaloupés et ne baisse pas de régime devant l'hiver parisien. Pourvu que ça dure...
La question du calendrier
Jusqu'à présent, le calendrier du PSG a été parfaitement géré. Avec ce turn-over, tous les joueurs n'ont pas paru trop émoussés par les 25 matches disputés en 4 mois par le club ! Et c'est loin d'être fini. Car Paris est encore en course sur tous les tableaux. Si la coupe de la Ligue ne posera pas de souci (il reste deux rencontres), la coupe de France et plus encore la Ligue Europa pourraient amener le club de la capitale à mobiliser pas mal d'énergies. Dans l'hypothèse où les Franciliens iraient loin, ils joueraient le huitième de finale retour trois jours avant le déplacement à Marseille et le quart de finale retour 72h avant la réception de Lyon. Même si on en est loin, ces rencontres importantes qui se succèdent pourraient jouer des tours au PSG en championnat. Une Ligue 1 qui a la priorité du groupe qui veut accéder au podium à la fin de la saison. Voire mieux...
Une atmosphère beaucoup plus (trop) calme
Pour arriver à ses objectifs, tout club a besoin de son public. Mais avec le plan Leproux, tout a changé. La moyenne d'affluence du Parc a considérablement baissé avec moins de 30 000 spectateurs face à Brest par exemple. Mais plus que les chiffres, c'est bien l'ambiance qui interroge. Hormis les "Marseille, Marseille, on ......." ou les "Olé" qui interviennent au bout de dix minutes de jeu, les chants ne sont pas très variés. Même si on entend par moments des refrains connus, le public ne joue pas encore son rôle et ne pousse pas Paris à se sublimer. Mais les joueurs n'évoquent pas vraiment le problème et ne semblent pas troublés plus que cela. Moins inhibés sans doute, ils multiplient les résultats probants au Parc...
Jusqu'ici tout va bien...
A Paris plus qu'ailleurs, gare à "l'enflammade". Même si les médias sont dithyrambiques en ce moment et que le moral des supporters est au plus haut (enfin pas tous), la saison est encore longue et il est parfois arrivé que la vérité de la première partie de saison ne soit pas celle de la seconde. L'exemple le plus criant reste celui de la saison 1995-1996 où Paris enchaînait les bons résultats en championnat comme en coupe des Coupes jusqu'à décembre, avec du beau jeu et un match référence face à Nantes (succès 5-0). Avant de s'effondrer à partir de janvier avec des relations tendues entre Luis Fernandez, l'entraîneur, et quelques joueurs de l'époque. Difficile de comparer mais au PSG, il suffit d'une goutte d'eau pour faire déborder le vase. Espérons donc que ce groupe conserve cette solidarité jusqu'au bout et parvienne à permettre au Paris Saint-Germain de retrouver son lustre d'antan, tant au niveau national qu'européen...