Un jeu retrouvé
Si le beau temps est de retour, le beau jeu l'est également à Paris. Le point commun entre les prestations à Caen (1-2), face à Lyon (1-0) et à Angers (1-3) ? La manière. Que ce soit en 4-4-2 ou en 4-2-3-1, le PSG a su élever son niveau de jeu et montrer des séquences intéressantes. Une promesse de beau football qui avait fait naître tant d'espoirs l'automne dernier. Et qui revient donc au meilleur moment à l'heure des comptes finaux. C'est surtout la propension de l'équipe à assurer sa relance du gardien vers l'attaquant qui surprend. Pas question de balancer de longs ballons vers Hoarau ou Erding. Non. De Coupet jusqu'à l'attaquant, le ballon circule proprement même sous la pression de l'adversaire. Face à Lyon, on a ainsi vu souvent Sakho, Camara ou Armand chercher Makelele ou Chantôme devant eux pour obtenir un appui susceptible d'assurer la première relance vers les joueurs offensifs. Des mouvements de qualité qui ont souvent abouti à des situations intéressantes devant le but adverse. Une des facettes de la "patte" Kombouaré", adepte du jeu à la nantaise.
Le Kanak semble cependant tâtonner entre le 4-4-2 et le 4-2-3-1. Paris a fait d'excellents matches dans les deux systèmes même si dans le deuxième, il nous a offert des prestations de haute volée cette saison comme face à Brest, Seville, ou encore Angers mercredi. Il y a donc pas mal de solutions pour composer sa formation, comme celle de remonter Giuly en attaque aux côtés de Hoarau et de laisser le couloir Jallet-Ceará, très complice sur le côté droit. Ou encore d'aligner Bodmer derrière Hoarau. Dans tous les cas, Erding pourrait faire les frais de son inefficacité chronique, ainsi que de sa mauvaise entente avec ses partenaires dans le jeu...
Les "anciens" au pouvoir
Le retour en forme de l'équipe coïncide également avec le retour des plus anciens à leur forme optimale. Coupet, Makelele, Giuly : trois joueurs-clés du vestiaire qui tentent de profiter de leurs derniers instants de footballeur. Ces derniers temps, le gardien parisien a su faire largement oublier son prédécesseur. Oubliés les nombreux frissons sur les sorties aériennes ou les frappes adverses. Coupet a su réaliser des parades de qualité et s'apprête à finir en trombe pour ce qui est la dernière saison de carrière. Idem pour Makelele. Le capitaine parisien, si décevant depuis quelques mois, a retrouvé ses jambes et a réalisé une prestation de haut niveau face à Lyon. Quant à Giuly, il sait se comporter en bon joker comme l'a démontré son entrée en jeu face à son club formateur. Pas certain d'être titulaire jusqu'à la fin de saison, le lutin parisien n'a pas d'états d'âme et compte bien faire profiter de son état d'esprit...
Des joueurs qui "ont du ballon"
Avec Lille, Paris est sans conteste l'équipe qui pratique le football le plus attrayant. Et elle le doit à des joueurs offensifs de qualité qui savent manier le ballon pour en faire un spectacle. En tête, Nenê. Celui qui n'avait plus marqué depuis le 8 janvier dernier a retrouvé le chemin des filets mercredi en Coupe. Beaucoup de médias s'étaient interrogés sur son rendement mais avaient étonnamment oublié son influence sur le jeu de l'équipe et notamment ses passes décisives. Avec 19 buts et également 14 passes décisives toutes compétitions confondues, le Brésilien atteint des stats rarement accomplies par un joueur parisien ces dernières saisons. Effacées les tensions nées un soir de PSG-Montpellier en mars dernier. Hoarau a assumé son erreur (il avait publiquement critiqué le comportement de certains de ses coéquipiers) et Nenê et lui ont semblé sur la même longueur d'onde à Angers. Makelele a également eu son rôle à jouer pour apaiser les tensions et calmer les jalousies envers le numéro 10 parisien. Le Réunionnais qui vient d'ailleurs de signer deux grosses prestations cette semaine. Impressionnant face à Lyon notamment, il pourrait faire oublier ses prestations assez médiocres (à Marseille notamment) et finir la saison en trombe. Avec 19 buts lui aussi toutes compétitions confondues, il pourrait battre son record personnel avec Paris (20 en 2008-2009).
On pourrait encore citer deux autres joueurs importants dans la construction des offensives. Bodmer par sa qualité de jeu en une touche et sa remarquable vision du football tout d'abord. Quand il est en jambes, l'ancien Caennais est capable de gestes de toute beauté, le plus souvent en utilisant l'extérieur du pied. Positionné en soutien de l'attaquant, il a souvent montré son utilité, comme à Angers. Quant à Chantôme, il continue de remplir à merveille ce rôle de relayeur en tentant d'assurer le relais entre Makelele et Bodmer et même d'accompagner les joueurs de côté pour proposer des solutions. Un joueur-clé du milieu de terrain qui a su se transformer en buteur ces derniers temps (à Marseille et Caen).
Un vestiaire apaisé
La joie collective qui s'est emparée de tous les joueurs après le match d'Angers est encore significative de l'ambiance retrouvée qui semble animer le vestiaire parisien. Au son du "Rap das Armas", célèbre son brésilien, lancé par Marcos Ceará, les Parisiens (Bodmer, Sakho, Coupet, Nenê et Tiéné en tête soutenu par un Hoarau excellent pour donner le tempo) ont dignement fêté la deuxième qualification consécutive en finale du club en Coupe de France. Un objectif qui va servir encore un peu plus à souder un groupe qui a surtout en tête d'obtenir un billet en Ligue des Champions. De quoi rendre cette fin de saison excitante...
Mais certains joueurs en perte de vitesse
Tout n'est pas rose cependant. Si certains joueurs, un temps sur le banc, ont répondu présent quand on a fait appel à eux (Ceará , Camara et Coupet notamment), d'autres semblent moins en harmonie avec le reste du groupe. En tête Erding qui garde la confiance aveugle de Kombouaré même si le 4-2-3-1 pourrait l'écarter momentanément de l'équipe. Le Franco-Turc n'a plus marqué depuis le 29 janvier dernier et a enchaîné les prestations moyennes malgré une faculté à user les défenses par ses appels de balle. On pourrait ajouter Luyindula et Clément, éléments un peu à l'écart. Si l'un est blessé et ne semble pas avoir la confiance de Kombouaré, le deuxième est annoncé en partance vers Saint-Etienne même si cela a été démenti par Robin Leproux. Victime de l'éclosion de Chantôme, Jérémy Clément est à court de rythme et ne peut offrir le meilleur de lui-même lorsque l'on fait appel à lui. Mais son profil en fait un remplaçant idéal de Makelele. Et quand on sait que le capitaine parisien ne peut plus enchaîner et que 5 matches en 14 jours attendent le club à la mi-mai, il ne doit pas se démobiliser et a encore un rôle important à jouer en cette fin de saison...
Un calendrier pas si favorable
Il reste en tout et pour tout 8 matches à disputer. Avec des déplacements loin d'être aisés où Paris n'a jamais franchement brillé, que ce soit à Brest, Monaco, Bordeaux ou Saint-Etienne. Concernant les matches à domicile, si Valenciennes et Nancy ne représentent pas des foudres de guerre, la rencontre face à Lille pourrait s'avérer déterminante, d'autant plus qu'elle intervient une semaine après la finale de la Coupe de France. Mais dans le meilleur des cas, le PSG pourrait aligner une qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions ainsi qu'une 9eme Coupe de France, soit le meilleur bilan depuis 2004. Tout le mal que l'on souhaite aux Parisiens...