L'attitude de la presse est parfois étrange. Le 13 avril avril dernier, Laurent Perrin faisait du Rennais un excellent candidat au poste de gardien du PSG pour l'année prochaine. "À 30 ans, le gardien du Stade rennais est une valeur sure. Il a surtout l'immense avantage d'être en fin de contrat. Rennes veut le prolonger, mais l'intéressé prend son temps. Natif de Rosny-sous-Bois (93), formé au Paris FC, il rêve d'évoluer au Parc des Princes et s'imagine bien y terminer sa carrière. Sa personnalité est également un atout aux yeux d'un entraîneur très attentif au comportement de ses joueurs." Au regard de ce paragraphe dithyrambique, il fallait donc saluer le bon travail des dirigeants parisiens qui faisaient venir un joueur de qualité pour une position vraiment délicate à occuper.
Pourtant, au lendemain de l'annonce de la venue de l'ancien Toulousain à Paris, le même Laurent Perrin (aidé de son compère Christophe Bérard) ne manque pas de rappeler l'importance de l'élément financier pour le club de la capitale. En effet, Douchez est gratuit car libre à l'issue de l'exercice 2010-2011. Cependant, cela explique-t-il la préférence qui lui a été donnée par Alain Roche ? Dans le même temps, les deux journalistes précisent que c'est "l'un des gardiens les plus surs de France" qui va débarquer du côté de la porte d'Auteuil et qu'il dispose d'une expérience plus forte que celle de ses concurrents (Ospina, Ruffier). Bref, de quoi se plaint-on ?
Mais voilà, tout était trop beau pour être vrai. Effectivement, recruter un portier qui préfère gagner moins que dans son club actuel car il privilégie l'aspect sportif ne présage en rien de la saison qu'il fera (même si cela en dit long sur la motivation du concerné). Alors au journal de Saint-Ouen, on s'est dit qu'il y avait une opportunité de remettre en cause la valeur du joueur, car ces temps-ci, tout va trop bien à Paris.
divers/douchez5.jpg" align="left" />Ainsi, on compare l'expérience du gardien de la meilleure défense de Ligue 1 à celle de Mickaël Landreau, histoire de faire ressortir l'éclosion plus tardive du premier cité, et donc mettre en doute sa capacité à gérer la pression inhérente au club francilien. Pour cela, le quotidien s'appuie aussi sur le témoignage de Jean-Michel Moutier. "Ruffier, je n'aurais pas eu de doute (sur son envergure, ndlr). Douchez a fait deux saisons correctes à Rennes, mais il n'a pas de grands matchs références. Comment va-t-il encaisser la pression ? Tout le monde va l'épier, il lui faudra être très fort", explique l'ancien directeur sportif.
Curieusement, on vante le mental du Monégasque, qui, il est vrai, en termes de pression, n'a pas son pareil. Devoir gérer les réactions des tribunes d'un club aussi médiatique et soutenu que l'ASM (6517 supporters de moyenne selon la LFP), on ne fait pas mieux. En ce qui concerne l'expérience, c'est vrai que le passage de Ruffier à Bayonne devrait beaucoup plus lui apporter que ceux de Douchez à Rennes et Toulouse. Enfin, on l'a vu, le gardien du Rocher est vraiment sans égal au niveau mental, vu ses récentes sorties dans les médias où il s'en prend à ses partenaires. Avec une telle mentalité, pas de doute, il aurait réussi au PSG, alors que Douchez, lui qui ne cesse de motiver ses coéquipiers (comme à la mi-temps contre Bordeaux), il n'est qu'une "valeur sure".
Les témoignages de Frédéric Antonetti et Élie Baup en sa faveur n'y feront rien, il faut douter de Douchez. L'argument ultime n'est autre qu'une déclaration de Bernard Lama (sortie de son contexte) dans laquelle il défendait Edel. "Un gardien, tant qu'il n'a pas joué au PSG, on ne sait pas s'il est fait pour ça..." En somme, il s'agit ici d'enfoncer une porte ouverte, car cette maxime est aussi valable pour Ruffier, Ospina, voire Neuer... Finalement, on nous affirme qu'il faut douter du choix de prendre Douchez, car tant qu'il n'a pas joué à Paris, on ne peut pas savoir s'il a le niveau. Belle tautologie qui a eu le droit à un article entier dans Le Parisien faute d'une actualité débordante chez les Rouge et Bleu.