À l'heure actuelle, les arguments vont bon train pour tenter de discréditer la politique menée au PSG. La presse spécialisée profite du ravalement qui a eu lieu dans l'organigramme du côté de la Porte de Saint-Cloud. En effet, Paris a recruté pour le moment huit nouveaux éléments et dépensé plus de quatre-vingt millions d'euros, ce qui ne semble pas satisfaire les observateurs. Bâtir une équipe grâce à l'argent n'est pas glamour et n'attire pas la sympathie.
Or, si l'on regarde de plus près, les exemples de formations ayant remporté des trophées de cette façon existent bien. Pour le prouver, rien de tel que celui du Real Madrid. Alors, oui, les Merengue ont connu des échecs, mais en 2002, c'est bien la Maison Blanche qui remporte la Ligue des Champions. À l'inverse, Manchester City a, à peine, gagné la Coupe d'Angleterre depuis l'arrivée de son mécène. N'oublions pas, cependant, que les Citizens commencent à inquiéter les équipes du Big Four pour le championnat. Bref, dépenser des sous pour récupérer les meilleurs joueurs n'est pas nécessairement néfaste, sous réserve de réfléchir son renforcement.
divers/gameiro_boca.jpg" align="left" />Car c'est dans ce secteur que se joue le succès. Depuis deux ans, Antoine Kombouaré a restructuré l'équipe parisienne en lui faisant pratiquer du beau jeu et en intégrant des jeunes du centre de formation, comme le voulait l'ancien actionnaire Colony Capital. Point d'orgue de cette politique : les résultats de la saison passée, avec une belle quatrième place et des parcours prometteurs dans les coupes nationales et internationales, le tout grâce à un groupe restreint. On pourrait donc considérer que faire venir huit joueurs est périlleux, tant sur le plan des relations internes, que pour ne pas chambouler des automatismes déjà en place. Il ne semble pas que l'idée soit de cet ordre. Les faiblesses du dernier exercice ont été ciblées et comblées en début de mercato, comme nous le montrent les achats de Douchez et Gameiro.
Puis, l'arrivée de Leonardo a permis des signatures qui installeront la concurrence et étofferont (directement ou indirectement) le banc. Car, pour disputer toutes les compétitions dans une optique de victoire, Paris se doit d'avoir un banc digne de ce nom, ce qui n'était pas le cas et qui a été très préjudiciable en mai dernier.
Reste à voir le cas Pastore. Plus gros transfert de l'histoire du championnat de France, l'Argentin va être très attendu. L'ancien de Palerme est la touche personnelle de Leonardo et de QSI, l'actionnaire venu du Qatar. Un milieu de terrain que de grandes écuries voulaient (Chelsea, par exemple) et que le PSG a pu attirer avec un projet ambitieux.
divers/pastore_signature.jpg" align="right" />Et pour être ambitieux, il faut aussi de grands noms. Évidemment, personne n'est sur qu'il arrivera à hisser les Rouge et Bleu en haut de l'affiche, il existe toujours un risque d'échec, mais ne rien tenter serait un aveu de faiblesse. La gestion de l'intersaison a, d'ailleurs, montré que les dirigeants français ne souhaitaient pas empiler les stars avec des égos surdimensionnés, mais d'allier des éléments déjà présents au club à quelques nouveaux arrivants censés remonter le niveau global. En ce sens, Pastore doit être considéré comme la star de l'équipe, celui qui doit faire la différence dans les grands matches. S'il a peu d'expérience car il n'a que 22 ans, le natif de Córdoba a choisi Paris pour grandir et progresser avec le club.
En somme, le PSG a n'a pas choisi de suivre la trajectoire du grand Barça, qui mise tout sur une formation exceptionnelle, mais n'est pas non plus sur les traces de ces clubs qui dépensent à tours de bras sans réfléchir à l'équilibre de leur équipe. Le schéma se situe plutôt entre ces deux extrêmes. Le fait de voir une formation française rivaliser avec Chelsea sur le plan financier s'apparente déjà à un exploit. Le pari est donc en partie réalisé. Il tient désormais aux Parisiens de faire taire leurs détracteurs ou de leur donner raison, selon leur comportement sur le terrain, car c'est bien le seul aspect que les gens retiendront, comme l'a déjà prouvé le traitement médiatique de la défaite inaugurale face à Lorient.