Lyon a encore laissé filer des points à l'extérieur hier face au PSG (0-0). Habitué à écraser leurs adversaires amateures chaque week-end, l'OL peine cette saison à disposer de ses poursuivants, les filles de Patrice Lair ayant été tenu en échec à Montpellier lors de la 5e journée (1-1). Pour autant, l'écart demeure entre le champion d'Europe et les trois autres meilleurs clubs de l'élite française (PSG, Montpellier, Juvisy).
Le club de la capitale, dauphin de Lyon la saison passée, n'a pas existé hier en première période face à des visteuses supérieures physiquement et techniquement. Les Parisiennes, qui ne veulent pas parler d'exploit après ce match nul obtenu dans la douleur, ont serré les dents et fait preuve de solidarité. Une belle performance collective donc, même si le public cristollien retiendra surtout les prouesses de la gardienne du PSG. Comment ne pas évoquer Véronique Pons, impériale hier après-midi face à son ancien club ? Les deux points glanés par Paris sont également à mettre au compte de sa portière, tant les locales ont subi les offensives lyonnaises.
Pour Laure Boulleau, latérale gauche internationale du PSG et étudiante en kinésithérapie, la différence avec l'OL ne se fait pas seulement sur la qualité de l'effectif. Entre Paris et Lyon, "il y a juste vingt contrats fédéraux de différence", explique-t-elle d'un ton ironique à Planète PSG. Des contrats qui permettent la rémunération de footballeurs et footballeuses non professionnels et que les sections féminines n'ont pas les moyens de payer à leurs joueuses (en moyenne entre 1500 et 5000 euros en Division 1), à l'exception du club de Jean-Michel Aulas.
"Défensivement, on a peut-être déconné, poursuit la joueuse de 25 ans. On a produit moins de jeu que Lyon. Nous, on travaille la journée et on s'entraîne le soir. On a de sacrées journées. Elles sont pros. Nous, on ne l'est pas encore." Une situation qui devrait évoluée dès la saison prochaine avec l'argent des Qatariens.
Les Lyonnaises ont le privilège de s'entraîner la journée pendant que leurs adversaires tapent dans la balle quand leur emploi du temps d'étudiante ou d'employée leur permet. De fait, les championnes de France ne connaissent pas les problèmes de récupération rencontrés par la majorité des joueuses dans l'Hexagone. Une question apparemment réglée pour Paris, qui dispose d'un effectif bien garni après avoir réalisé un recrutement ambitieux à l'intersaison, avec les arrivées de Masar et Long.
Mis à part le faux pas à Yzeure lors de la 6e journée (2-2), les lendemains de rencontres européennes ont plutôt bien réussi au club amateur francilien, qui affrontera ce mercredi Francfort, un des ténors du championnat allemand semi-professionnel. "On va faire un bon match, assure Boulleau. Si notre gardienne nous met en confiance, on se dit que c'est possible".
