Equipe du PSG : Sirigu – Jallet (Ceará, 69e), Alex, Sakho (cap.), Maxwell – Ménez (Bodmer, 69e), Sissoko, Motta, Nênê – Pastore (Gameiro, 61e), Hoarau.
Paris, c'est parfois fou !
Gerland est décidément l'hôte des matches les plus fous. Après avoir accueilli le mémorable 5-5 face à Marseille, le stade lyonnais a vécu une des soirées les plus intenses de l'année avec ce 4-4 entre Lyon et le Paris Saint-Germain. 8 buts, des occasions à la pelle, de multiples tournants : cette rencontre va faire taire tous les détracteurs de notre chère Ligue 1 qui regorge de matches intéressants cette saison. Et au jeu des plus déçus, on pariera évidemment sur les Lyonnais, qui risquent de repasser cette soirée en boucle...
Les Parisiens également mais avec une saveur toute autre. Rarement ces dernières saisons, Paris ne nous avait offert pareil sentiment. Il faut remonter à longtemps pour voir une telle explosion de joie sur le banc parisien mais également parmi les joueurs, sans oublier les supporters (que ce soit dans le stade ou dans tous les foyers et bars), après ce fatidique 4eme but. Mais cette folle fin de partie n'occulte pas les nombreux errements défensifs entrevus auparavant. La meilleure défense du championnat a sombré le temps de...6 minutes. L'ouverture du score de Hoarau, sur un coup franc finement joué en retrait par Ménez (0-1, 20e) avait pourtant mis Paris dans les meilleures dispositions. Mais ce même Hoarau (29e), puis Alex (32e), sur coup franc, n'enfonçaient pas le clou et permettaient à l'OL de sortir enfin de sa tanière.
Gomis, si menaçant jusque-là avec deux beaux essais déviés par Sirigu (6e, 31e), était récompensé de ses efforts en étant l'auteur d'une belle volée suite à un centre de Källström devant l'apathie de la défense parisienne (1-1, 34e). Sonné, Paris ne s'en remettait pas et encaissait un but sur un contre supersonique lancé pas Bastos et achevé par Lisandro, abandonné par Jallet (2-1, 36e). La confiance avait changé de camp et si Réveillère ne trouvait pas la faille sur une frappe des 20 mètres (38e), Michel Bastos était plus adroit et signait le bijou de la soirée suite à un corner mal dégagé (3-1, 40e). Paris KO ? Pas tout à fait puisque Nenê provoquait un penalty qu'il transformait à contre-pied avant la pause (3-2, 45e+2).
Mais encaissant plus de la moitié de ses buts sur coup de pied arrêté, le PSG ne retenait pas la leçon et laissait Briand refaire le break pour son équipe sur un corner de Bastos (4-2, 58e). Les carottes semblaient cuites et les Lyonnais, aidés par leur public, défendaient avec courage leur avantage. Ancelotti décidait de faire souffler Pastore et laissait sa chance à Gameiro, de même que Bodmer et Ceará. Coaching payant puisqu'un décalage de Hoarau permettait au Brésilien de réduire le score (4-3, 73e). La fin de match était alors dantesque ! Paris affichait enfin sa supériorité dans tous les domaines et Lyon manquait toutes ses relances comme déboussolé par la force de caractère de ce PSG-là. Nenê et Bodmer "croquaient" même des occasions incroyables, l'un en n'appuyant pas assez sa tentative sauvée par Lloris (82e), l'autre en loupant le cadre seul face au but après une parade sublime du portier lyonnais sur un coup de tête de Motta (86e).
Mais il était dit que Paris ne pouvait pas repartir bredouille de ce match. Suite à un ultime long ballon devant, Bodmer récupérait côté droit et envoyait un centre parfait pour son compère Hoarau, dont le coup de tête heurtait le poteau et trompait ensuite un Lloris trop court (4-4, 90e+3) !
Tout le banc pouvait exulter, Sirigu secouer Maxwell et insulter le public lyonnais, Paris a réalisé le retour de l'année. Plus qu'un point, ce résultat peut forger un véritable collectif...
Drôle de match pour Ancelotti
A voir la mine mitigée de Carlo Ancelotti sur son banc, on se doute bien que l'entraîneur italien aura vu du bon et du franchement moins bon dans ce match. A commencer par la performance défensive de son équipe qui a complètement perdu le fil au cœur de la première période. On pourra penser à Jallet, fautif sur le 2eme but, Sissoko, qui perd le duel avec Briand sur le 4eme, ou les joueurs qui n'ont pas pu remonter suffisamment pour gêner Bastos sur le 3eme. Dommage car la prestation d'ensemble de l'équipe est plutôt en progrès, notamment au niveau du jeu produit. Le nouveau 4-4-2 installé par le tacticien parisien a permis d'offrir plus de variété et Pastore a été précieux dans ses déviations bien senties même s'il manque encore de rythme.
Le grand homme de ce choc aura évidemment été Guillaume Hoarau, auteur d'un doublé après son but face à Montpellier et qui gagne incontestablement des points par rapport à Gameiro, dont l'entrée aura permis d'apporter plus de profondeur. Signalons également la prestation de l'énorme Thiago Motta, qui a su garder son calme et le communiquer à toute l'équipe. Un véritable patron du milieu de terrain...
Les Parisiens auront maintenant besoin de récupérer afin de se concentrer sur la réception a priori plus aisée d'Ajaccio dimanche prochain. Et après trois nuls consécutifs en L1, il serait de bon ton de renouer avec le succès !