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PSG : Nenê, un génie incompris

Publié le 14 Janvier 2013 à 19h30 par Ted75
PSG : Nenê, un génie incompris
Arrivé en 2010, Nenê a marqué son passage dans le club de la capitale. Fantasque, parfois agaçant, mais souvent brillant, le Brésilien a toutefois vécu une fin d'aventure mouvementée. Paris lui a offert une exposition plus grande. Lui, a parfois trop profité des feux des projecteurs...

Beaucoup d'ambitions dès son arrivée

Recruté par Robin Leproux et Antoine Kombouaré, Luis de Carvalho Nenê arrive à la mi-juillet 2010. Avec beaucoup d'envie et d'ambition : "C'est un grand club en France et au Brésil et de nombreux joueurs brésiliens y sont passés. (...) La sélection est un objectif dans ma carrière. Surtout qu'au Brésil, le PSG est beaucoup plus suivi que Monaco. J'aimerais aussi gagner un titre car je n'en ai pas encore gagné en Europe, et jouer la Champions League. J'espère que nous y parviendrons. Je pense avoir ici l'opportunité de réaliser ces objectifs.". Tout en ajoutant se "mettre au service du groupe". On le sait maintenant, cela n'a pas toujours été le cas...

divers/2011_Football_Europa_League_Tour_Preliminaire_Match_4_0035_0114073511.jpg" align="left"> Bien que ses débuts dans la capitale furent idylliques. Avec un premier but inscrit lors du premier match à domicile face à Saint-Etienne, le 7 aout 2010 (3-1). S'en sont suivis cinq très bons mois où ses qualités techniques sur le côté gauche ont fait merveille et plongé dans l'ombre un certain Stéphane Sessegnon, très vite écarté au profit de Giuly sur l'autre aile. A son actif, un bilan de 13 buts en Ligue 1 à mi-saison et pas mal de belles prestations en Ligue Europa (un but décisif à Seville, une performance remarquable au Parc face à Dortmund, futur champion d'Allemagne). Brillant notamment face à l'OM (à l'origine des deux buts inscrits ce soir-là dont une magnifique passe décisive lobée pour Hoarau), le Brésilien vit alors un automne euphorique...

Début 2011, il déprime

Une période faste qui l'amène à évoquer la sélection brésilienne à quelques semaines d'un France-Brésil en amical : "Si j'arrive à disputer ce match, ce sera surement le plus beau moment de ma carrière. Je joue en France et être sélectionné pour cette rencontre serait le plus beau des cadeaux de Noël". Malheureusement un cadeau qui n'aura jamais lieu... Bien qu'il se sente "heureux de (son) adaptation", Nenê connait un coup de blues début 2011 en même temps qu'il apprend sa non-sélection pour le France-Brésil de février. Sa réputation de joueur frileux en hiver, et qu'on ne cesse de lui rabâcher, va également le marquer. A tel point que "Nichon", surnom trouvé par Christophe Jallet, vit sa première période difficile au club. Une période qui va durer trois mois, le temps de voir le Brésilien passer à côté de nombreux rendez-vous.

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Le point d'orgue ? Ce fameux match face à Montpellier (2-2) où il sera critiqué en interne, voire même devant les caméras, pour son individualisme exacerbé. Ce qui l'amènera à déclarer : "Avant j'étais la solution, maintenant je suis le problème". Toujours aussi agaçant pour ses partenaires lors d'un OM-PSG (2-1) (en fin de première période, il a une balle incroyable de 2-2 mais gâche l'opportunité en préférant frapper au but et louper le cadre alors que Bodmer était mieux placé), le nouveau numéro 10 parisien (il prendra ce numéro avec le départ de Sessegnon pour Sunderland) terminera toutefois meilleur buteur du club avec 20 réalisations toutes compétitions confondues.

L'arrivée des Qataris et Pastore ne le découragent pas

Le PSG change d'ère à l'été 2011 et la concurrence accrue entre les joueurs aurait pu le déboussoler. Mais Nenê s'accroche et voit à ce moment-là d'un bon œil l'arrivée d'investisseurs étrangers : "La pression va être plus forte. Il y a plus d'argent, donc plus d'attente. C'est normal. A nous de gérer cela. Chacun doit être au service de l'équipe. Il n'y a pas de secret". Là encore, des paroles pas forcément suivies d'actes ...

Sur le terrain, tout se passe plutôt bien dans un premier temps avec pas mal de buts inscrits (surtout sur penalty) et de passes décisives. Mais malgré ses 30 ans, l'ami inséparable de Ceará continue d'avoir une attitude suspecte, comme ce refus de laisser Gameiro tirer un penalty face à Nice en septembre, ou son entente quasi inexistante avec Javier Pastore, proclamé star du club cet automne-là et qui suscite des jalousies. Antoine Kombouaré ne prend pas position dans la relation entre les deux hommes, ce qui ne va pas aider à arranger la situation. Même si l'arrivée d'Ancelotti va en partie résoudre le problème...

Avec Ancelotti, c'est "je t'aime, moi non plus"

Auteur d'un doublé dès le premier match en championnat de l'ère Ancelotti face à Toulouse (3-1), Nenê gagne déjà des points dans l'esprit de l'entraîneur italien. De même que Pastore, auteur enfin d'une prestation encourageante après des mois de doute. Plus que la relation apaisée entre le Brésilien et l'Argentin, qui s'avèrera finalement un faux problème, les cartes sont désormais redistribuées entre tous les joueurs de l'effectif. Et Nenê en fera les frais après un match décevant face à Bordeaux fin mars (1-1). Mis sur le banc lors de la rencontre suivante à Nancy (2-1), le Brésilien boudera tout au long du match et provoquera beaucoup de critiques sur son attitude.

divers/Auxerre-Paris-SG-Nene_full_diapos_large_0114074308.jpg" align="right"> Il s'excusera par la suite devant ses coéquipiers et la presse, déclarant "aimer ce club" et "être heureux à Paris
". Une chance lui est donnée et il la saisira en signant une passe décisive face à l'OM (2-1) puis un but à Auxerre (1-1). Mais ce match en Bourgogne restera comme le fait marquant pour lui dans cette fin de saison. 69e minute : le score est de 0-1 et Nenê a une balle de break. Alors que Gameiro est idéalement démarqué, le Brésilien choisit la solution individuelle mais manque son dribble face au portier adverse. Paris ne marque pas, Auxerre égalise. Deux points de perdus dans la course au titre. S'il marque un doublé la semaine d'après face à Sochaux et finit meilleur buteur du club encore une fois (27 buts toutes compétitions confondues), ce fait de jeu à Auxerre restera en travers de la gorge d'Ancelotti et son staff...

Une demi-saison noire

La saison 2012-2013 sonnera donc comme la fin de parcours étonnante de Nenê. Remplaçant dès la première journée, le joueur natif de Jundiaí ne quittera que rarement le banc des remplaçants, n'étant titularisé qu'à 7 reprises (dont 5 en Ligue 1). Surtout, la propension d'Ancelotti à l'aligner dans l'axe ou sur le côté droit nuit à ses performances, lui l'habitué du couloir gauche. Ne trouvant jamais ses repères, il finit sa carrière parisienne sur une blessure à la pommette face à Reims (1-0). Absent un mois, il refait son apparition face à Rennes, arborant un masque, et inscrit le seul but parisien (1-2). Son dernier au PSG...

Un bilan plus qu'honorable...

... Mais son mauvais caractère l'a desservi. Le principal intéressé a eu cette explication lors d'une de ses bouderies : "Je dois canaliser mes réactions, je n'arrive pas à cacher ma déception parfois et c'est cela mon problème. Je ne suis pas parfait mais je vais m'améliorer là-dessus et cela ne se reproduira plus. Chacun a sa manière de travailler, en tout cas on est tous là pour aider le club. Je suis un membre du groupe, au même titre que les autres. Je suis très exigeant envers moi-même et j'essaie en permanence de m'améliorer". Nenê n'a donc pas un caractère compatible avec un joueur de haut niveau. En tout cas pas dans ce PSG-là. Il laissera toutefois une belle trace avec un pied gauche qui a tant fait vibrer les supporters. Et surtout des statistiques remarquables (48 buts inscrits et 30 passes décisives en 112 matches), rejoignant la légende des meilleurs Brésiliens passés par le club.

En partance pour le club qatari d'Al Gharafa, Nenê n'aura donc toujours pas remporté le moindre trophée européen dans sa carrière. Une fin qu'il ne méritait sans doute pas. Ses derniers mots dans la capitale sont destinés aux supporters : "J'adore la ville, le PSG et ses supporters, qui m'ont toujours traité avec beaucoup de respect. À travers les réseaux sociaux, je reçois personnellement beaucoup de messages de supporters me demandant de rester. C'est une décision difficile, mais je pense qu'il est temps pour moi de prendre un nouveau chemin dans ma carrière". Un chemin étonnant et presque frustrant pour les admirateurs du Brésilien...

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