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Leclub PSG : Exclu : Interview de Badiane

Publié le 02 Septembre 2005 à 15h41 par Zale
Jean-Michel Badiane est, à 22 ans, devenu défenseur professionel au Paris Saint-Germain. Il nous a accordé, exclusivement, une interview dans laquelle on en apprend beaucoup plus sur lui, de son arrivée au PSG à ses projets de carrière pour l'avenir...
Peux tu nous raconter ton arrivée au PSG ?

J'ai débuté au PSG à l'âge de 9 ans, en provenance de Neuville sur Oise. J'ai fait toutes mes classes ici avec un passage à l'âge de 13 ans à l'INF Clairefontaine, puis je suis revenu à Paris pour intégrer le centre de formation. J'ai connu des entraîneurs comme Antoine Kambouaré, Rachid Kendek et Bernard Guignedoux au PSG et Claude Dussaux à l'INF ce qui m'a conduit à arriver dans le groupe pro avec Vahid Halilhodzic pour signer dans la foulée un contrat professionnel.

Comment as-tu été repéré par le club ?

C'est mon oncle qui venait faire un essai à l'époque avec le centre de formation et moi je jouais sur le côté. Il y avait l'entraîneur de la catégorie où j'évoluais qui était là et m'a demandé si je voulais venir m'entraîner avec eux. Je lui ai répondu « pourquoi pas » et tout s'est enchaîné comme ça.

Ça a été une surprise pour toi ?

A l'époque, je ne réalisais pas trop car j'étais là pour jouer au football et m'amuser car je m'amusais autant que quand je jouais dans mon club de Neuville sur Oise. Pour moi, ça ne changeait pas trop et l'important était de prendre du plaisir comme c'est toujours le cas maintenant.

Comment es-tu rentré à Clairefontaine ?

Quand je suis arrivé en -13 ans, je devais rentrer soit à Verneuil soit à L'INF. Et donc sur les conseils de Selim Benachour, j'ai opté pour l'INF Clairefontaine pour tout ce que ça représentait, pour tous les joueurs qui y sont passés comme Nico Anelka et Titi (Henry).

C'est toi qui a démarché l'INF pour y entrer ou l'inverse ?

Non, ils font des détections tout au long de l'année et au final, ils tirent un groupe de vingt joueurs qui fera la promotion.

Jouais-tu déjà en défense centrale à cette époque là ?

Quand je suis arrivé au PSG, je jouais attaquant mais quand je suis arrivé en -13 ans, j'ai commencé à préférer jouer derrière et y j'y suis resté.

Est-ce toi qui a choisi, ou était-ce imposé par le coach de l'époque ?

Non, non, c'est toujours moi qui ai choisi. D'ailleurs, quand je parle de plaisir, c'est aussi par rapport à mes choix. A partir du moment où on impose quelque chose à quelqu'un, il n'y a plus de plaisir. On ne m'a jamais rien imposé et heureusement. J'ai de la chance car je n'ai jamais eu quelqu'un qui m'a imposé quelque chose donc pourvu que ça dure.

En quittant l'INF, étais-tu obligé contractuellement de revenir à Paris ou avais-tu l'opportunité d'aller ailleurs ?

Non je n'étais pas obligé. J'avais l'opportunité d'aller dans d'autres clubs mais Paris est le club où j'avais toujours évolué, où il y avait ma famille donc pour moi il était normal de revenir dans un club que je connaissais et où j'avais envie de réussir.

Quelles propositions de clubs avais-tu à cette époque là ?

Ça, je le garde pour moi (sourires)...

Il semblerait qu'il y avait Manchester United...

Je le garde pour moi (sourires)...

As-tu continué tes études parallèlement à ta formation ? Qu'aurais-tu fait si tu n'avais pas réussi dans le foot ?

Oui. J'ai fait un BEP de comptabilité et pour être sincère, je ne me suis jamais posé la question concernant ma réussite mais je pense que je serais resté dans le sport de toute façon.

Quel bilan fais-tu de ta formation à Paris ?

Le bilan est plutôt positif puisque ça a amené à un contrat pro. Au départ on est toujours beaucoup de joueurs à rentrer en formation, après il y en a très peu qui signent un contrat professionnel. Ça ne veut pas dire que les autres ne travaillent pas, mais il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu comme la chance ou l'opportunité d'avoir une place au dessus car ce n'est pas facile pour tout le monde. Donc c'est plutôt positif, après plus j'avance plus je me donne de nouveaux objectifs, c'est pour ça que je travaille.

Comment expliques-tu qu'il y ait beaucoup de joueurs qui rentrent en formation mais très peu qui réussissent ?

C'est Paris. Ce n'est pas « un petit club » ici en France en tout cas. Même si ces dernières saisons on n'a pas gagné beaucoup de titres si ce n'est la Coupe de France, on sait que le degré d'exigence est énorme ici, comme à Lyon, Marseille ou Monaco. Mais ça ne veut pas dire que les soit disant petits clubs sont moins bons, mais c'est juste qu'ils ont moins d'impératifs et qu'on leur donne plus de moyens de lancer des jeunes.

Même en CFA, est-ce plus dur à Paris qu'ailleurs ?

Je ne sais pas si c'est plus dur à ce niveau là, mais on est plus attendus parce que c'est Paris et toutes les équipes savent qu'à chaque match il va y avoir trois, quatre ou cinq pros donc il est important de dire qu'on a gagné contre Paris. Nous le ressentons, mais on ne se pose pas de questions. Il y a un match a jouer et à gagner et on se dit qu'on progresse peut être deux fois plus vite, mais ça, on ne le saura que plus tard.

Tu es l'un des rares à avoir signé pro ici ces dernières années, comment expliques-tu le fait d'avoir été préservé jusqu'à l'âge de 21 ans ?

Il faut poser la question aux dirigeants qui sont les seuls décideurs. Je ne me suis pas posé de questions. Je travaille, j'essaye de progresser au mieux et après les choses arrivent ou n'arrivent pas mais l'important, c'est de garder ces notions de travail.

En signant pro l'été dernier, ton objectif était-il de rester à Paris pour t'y imposer ou te faire prêter en L1 ou L2 pour espérer y jouer plus ?

L'objectif de tout le monde, à Paris ou ailleurs, c'est de s'imposer dans le club où on a signé. Après, ça avance dans le bon sens ou pas. Mais de toute façon, j'avais décidé de rester à Paris et si je devais partir en prêt, ce ne serait qu'en Ligue1. Mais tout ne dépend pas que de moi car le club peut refuser de te prêter, la proposition du club en question peut ne pas convenir... Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu qui font que tu restes ou pas

L'an dernier, rester au club comme quatrième défenseur central valait-il le coup ?

Oui, l'année dernière était ma première année en tant que pro, et c'était une année pour découvrir. J'ai quand même participé à quinze matchs toutes compétitions confondues et si on m'avait dit ça en début de saison, j'aurais pris n'importe qui pour un fou vu tous les défenseurs qu'il y avait devant moi. Comme je disais tout à l'heure, c'est une question d'opportunités et de chance parce que s'il n'y avait pas eu les suspensions de Mario (Yepes) ou de José (Pierre Fanfan) et les méformes d'Helder, je n'aurais peut être jamais joué. A tous les niveaux, que ça soit en CFA ou en pro, il y a des joueurs qui profiteront des opportunités, à eux de les saisir.

Quel bilan fais-tu de cette première saison en tant que pro ?

Il est plutôt positif. Je pense avoir fait des bons matchs quand on m'a donné la chance et comme on a vécu une saison un peu difficile au niveau des résultats, j'ai énormément appris au niveau du mental et j'espère que ça va me servir pour cette saison et pour celles à venir.

Ne regrettes-tu pas de n'avoir pas bénéficié de plus de confiance et de temps de jeu de la part des différents coachs ?

Non. Comme je l'ai dit tout à l'heure, je travaille et ne me pose pas tant de questions que ça. Il y a assez de questions à se poser sur le terrain donc si je commence à m'en poser en dehors je ne m'en sortirais pas. Je ne fonctionne pas comme ça, je travaille et on fera le bilan à la fin.

A l'arrivée de Fournier, Helder t'a le plus souvent été préféré, alors qu'il n'était pas toujours performant, au point que tu n'ais joué qu'une seule fois face à Rennes sous l'ère Fournier. Qu'en penses-tu ?

Ce sont les choix du coach et je ne peux rien dire dessus. Tout ce que je peux dire, c'est que je travaille et en ce qui concerne ses choix, le seul qui peut y répondre, c'est lui. Il est payé pour ça, moi pour jouer au football, j'essaye de le faire au mieux, lui aussi. L'important c'est d'avoir une belle équipe à Paris, après le coach fait ses choix.

Quels sont tes objectifs en ce début de deuxième saison en tant que pro ?

Mon objectif est d'effectuer le plus grand nombre de matchs, sachant qu'il y a la sélection même si on n'est pas encore qualifiés au championnat d'Europe espoirs qui se profile. Mais bien sur pour l'instant il n'y a que des « si » car quand je parle de la sélection, on n'est pas encore qualifiés donc si on est éliminés, je peux en parler longtemps, je resterais chez moi. Les objectifs sont là, mais ils sont fait aussi pour être atteints donc on verra en fin de saison s'ils le seront ou pas.

As-tu des objectifs en minutes de jeu ou tu te dis que tu vas travailler et voir ce qui se passe après ?

Oui je verrais ce qui se passe. Je ne commence pas à me projeter dans les minutes de jeu, les matchs à jouer, car ça ne sert à rien. Je pense qu'il n'y a aucun joueur qui raisonne comme ça, enfin je l'espère.

Le fait de t'entraîner avec de grands joueurs comme Yepes t'apporte t-il beaucoup ?

Oui, c'est sur, je progresse plus chaque jour, même si rien ne remplace la compétition. Même en descendant avec la CFA et que ce n'est pas toujours facile, on essaye toujours de donner le maximum ne serait-ce que pour garder la condition au cas où on nous appelle plus haut. Mais c'est sur qu'on apprend chaque jour, et heureusement. S'il n'y avait rien à apprendre je me poserais des questions.

Justement, un joueur comme Yepes, prend-t-il le temps de te conseiller sur des aspects techniques et tactiques ?

Oui, il l'a toujours fait. Je pense que les joueurs expérimentés, quels qu'ils soient, ont ça en eux ou ne l'ont pas. Mario ne se force pas. Quand il a besoin de me parler, il le fait car c'est quelqu'un de simple et il n'y a aucun problème. Il m'arrive aussi de lui dire les choses comme moi je les sens, et puis c'est comme ça que l'on avance. C'était un peu pareil avec Fred Déhu quand je suis arrivé. J'ai eu cette chance d'avoir à côté de moi des gens qui avaient ça en eux et qui ont pu me parler. Certains joueurs auraient pu me dire qu'ils avaient à s'occuper de leurs propres affaires. Mais ça n'a pas été le cas et tant mieux pour moi.

D'après toi, apprend-t-on plus en s'entraînant avec des joueurs comme Yepes et en jouant assez peu ou lorsque l'on est prêté chez un promu de L1 par exemple, en y jouant presque tous les matchs ?

Je ne le sais pas car je n'ai jamais vécu cette situation, mais cela doit surement être intéressant de faire 38 matchs dans un club quel qu'il soit. Mais ça ne veut pas dire qu'on n'apprend pas à Paris car y faire une quinzaine ou une vingtaine de matchs vaudra largement les 38 matchs fait ailleurs.

L'idée de te faire prêter cette saison t'as-t-elle traversée l'esprit ?

J'y ai pensé car certaines personnes de mon entourage m'en ont parlé, mais dans mon esprit, à partir du moment où j'avais eu une discussion avec les dirigeants et le coach, j'avais décidé de rester à Paris. J'écoute ce qu'on dit autour de moi, mais après je fais le tri et c'est moi et moi seul qui décide.

D'autant plus que tu as eu des propositions, de Sannois, Châteauroux et Troyes notamment ?

La seule possibilité qui aurait pu m'intéresser c'était Troyes parce qu'ils sont en Ligue1, mais comme je le disais, j'avais décidé de rester à Paris donc pour le moment j'y suis, au moins jusqu'en décembre.

Comptes-tu rester à Paris pour t'y imposer coute que coute ?

Non, pas coute que coute car je ne suis pas fou, car à un moment donné il faut ouvrir les yeux. Mais je ne pense pas être arrivé au point de non retour. Donc pour l'instant je prends ce qu'il y a à prendre et après on verra.

As-tu un plan de carrière ?

Oui, j'ai une idée de ce que je veux faire dans les années à venir, mais après, on ne sait pas ce qui peut se passer. Demain, on peut devenir bidon ou être un très bon joueur donc tout dépend de ce qui se passe. Les objectifs évoluent avec le temps.

Es-tu frustré de ne pas être pris en sélection, justement parce que tu ne joues pas à Paris ?

Si bien sur, parce que quand on aspire à jouer des matchs de haut niveau, qu'on voit qu'il y a une génération qui passe, quand on voit l'ambiance qui y règne et qu'on y a goutée, on a forcément envie d'y revenir. Donc frustré, oui et non car je connais parfaitement le deal avec le sélectionneur. A partir du moment où on n'a pas un temps de jeu régulier avec son club, on n'est pas sélectionnable. C'est en ayant du temps de jeu et n'étant pas sélectionné que la frustration peut être plus grande. A ce moment là, on peut comprendre ou non les choix. Mais la question ne se pose même pas pour moi étant donné que je ne joue pas. Tous ceux qui sont appelés en sélection jouent dans leurs clubs, donc je ne vois pas pourquoi on n'en enlèverait un qui joue tous les week-ends en Ligue1 pour en appeler un qui ne joue pas en club.

As-tu étudié l'opportunité de jouer avec la sélection A du Sénégal ?

J'ai été approché par quelques membres de la fédération, mais pour l'instant je suis français et donc on verra après.

(Sur un air faussement sérieux) Tu es jeune, un pur produit parisien, tu ne joues pas beaucoup pour l'instant, donc quand est-ce que tu signes à l'OM ?

Je suis bien à Paris, je veux m'imposer ici ! Pour un joueur qui s'impose à Paris, Paris c'est le plus beau club en France. Donc A PARIS !! (sur un ton ferme).

L'OM ne serait donc pas secrètement ton club de coeur? (Rires)

Non et je le dit franchement. Mais ça ne veut pas dire que je déteste l'OM. J'ai des amis là-bas comme Franck Ribéry...

...Lorik Cana...

..Oui Lorik aussi est un ami. Il y a aussi Habib Bamogo même s'il a été prêté à Nantes. Ce n'est pas un club que je déteste, mais Paris c'est mon club et ça le restera.

As-tu compris le départ quelque peu précipité de Lorik vers Marseille ?

Pour être honnête, je n'ai même pas cherché à le comprendre parce que chacun mène sa carrière comme il l'entend, chacun fait ses choix. Moi qu'il me dise qu'il quitte Paris pour aller à Marseille, Bordeaux ou le Real Madrid, pour moi c'est pareil. Ce sera avant tout un bon joueur qui s'en va, en plus d'un ami mais notre amitié ne va pas s'évaporer comme ça. Le téléphone existe et il y a des choix de carrière qui s'imposent et c'est un choix que je ne cherche même pas à comprendre, je le respecte, point.

Ce départ a t-il été bien accueilli par le groupe ?

On en a très peu parlé, on avait un match à préparer contre Nice et on devait s'efforcer de le préparer au mieux. C'est un fait qui arrive dans un club mais il n'y a pas de quoi en faire une montagne. Il y des joueurs qui partent, d'autres qui arrivent et voilà. L'important ce sont les joueurs qui sont là, bien dans leurs têtes et dans leurs jambes pour obtenir de bons résultats. C'est tout ce qui importe.

Quel est le joueur qui t'impressionne le plus au club ?

(Silence) il y a de très bons joueurs au club mais pour en sortir un....

Toi qui est un ex attaquant, lequel t'impressionne le plus dans le championnat ? Un que tu n'aimerais pas avoir en face de toi ?

(Silence) il y en a beaucoup, mais le problème c'est qu'à ce moment là je ne jouerais plus, déjà que je ne joue pas beaucoup... (Sourires). Il n'y en a pas un qui m'impressionne plus qu'un autre.

Même un grand gabarit comme Carew ?

Il reste un joueur de football et n'a pas de pouvoir surhumains, du moins, je ne suis pas au courant. J'aime bien Marouane Chamack. Il est jeune, ne se prend pas la tête, il a de très bonnes qualités de footballeur : il est grand, bon de la tête, il va vite, techniquement il est pas mal, il marque des buts. C'est un très bon joueur.

Quel est le meilleur souvenir de ta jeune carrière ?

C'est surement le match de coupe de la Ligue à Marseille où on était menés 2-0 et on réussi à gagner 2-3. On a eu pas mal de réussite mais ça fait partie du jeu.

Et le plus mauvais ?

Ce n'est pas un match de L1, mais un match de -17 ans, une demi finale de Gambardella que l'on perd aux penaltys après avoir mené 3-1 à un quart d'heure de la fin. Sinon, je n'ai heureusement pas eu d'autres mauvais souvenirs dans ma carrière.

Tu as inscris un coup franc enveloppé en CFA cette saison. Est-ce une spécialité ou un coup de chance ?

Dire que c'est une spécialité serait exagéré. Je ne suis pas Juninho. Mais je me suis dit que comme on marque très rarement sur coup franc, au pire, même si je mets le ballon dans les nuages, je n'aurais pas fait pire que les autres donc j'ai pris le ballon et dit que je frapperais. Les autres m'ont laissé frappé et voilà. Mais même si j'ai marqué, je ne vais pas m'arracher sur tous les coups francs et les tirer. Si Ahmed (Kantari) dit qu'il le sent et veut le frapper, il le frappe. Si un joueur dit la sentir, il frappe, mais il a intérêt à la mettre au fond. (Sourires)

Comment choisit-on son agent ?

Dans un premier temps, je pense que c'est l'agent qui nous choisit car ce sont souvent eux qui font les démarches. Personnellement je marche au feeling et à la confiance et à ce niveau là je suis plutôt satisfait depuis que je joue au football et j'espère que ça va continuer.

Quand on est jeune, comment gère t-on l'argent et la notoriété ?

Je ne sais pas comment gèrent les autres, mais moi du mieux que possible. L'argent c'est vrai que c'est important, mais ça va et ça vient. Le tout c'est de ne pas faire n'importe quoi avec. Concernant la notoriété, elle est un peu plus grande ici car c'est le PSG et que ça représente beaucoup pour tous les supporters parisiens. Mais je ne me prends pas la tête plus que ça car ça reste du football et puis voilà. Je prends autant de plaisir à faire du foot ici qu'avec mes potes au quartier, donc je n'ai pas de problèmes avec ça.

En parlant des supporters, allais-tu voir jouer le PSG dans ta jeunesse et continues-tu aujourd'hui quand tu n'es pas dans le groupe ?

Dans ma jeunesse, j'y allais rarement, juste pour les gros matchs avec mon père car je n'étais pas abonné. Et maintenant j'y vais car ce n'est pas parce que je ne suis pas dans le groupe que je ne suis pas un supporter du club et de tous les joueurs qui sont sur le terrain. Donc bien sur, je suis content quand le club gagne et fait un beau match.

Que penses-tu de la disparition des « joueurs de club » avec la multiplication des transferts alors que les supporters sont de plus en plus attachés à la notion « d'amour du maillot » ?

Il y en a encore quand même. (Il désigne Lionel Letizi, en interview à quelques mètres) Lionel entame sa sixième saison au club.

Certes mais il fait partie de la génération au dessus. Ce sont plutôt les joueurs de la génération de joueurs comme Dalmat ...

Oui mais ce sont des contre-exemples et il y a énormément de joueurs à côté. Prenons un garçon comme Rio Mavuba que je connais. Il y avait le Real Madrid sur lui, Marouane (Chamack) c'était Lyon, mais au lieu d'aller au clash pour partir, ils ont préféré rester à Bordeaux. Donc il en existe toujours des « joueurs de club » qui font de longues carrières dans leurs clubs. Mais après, il y a un impératif économique mais pas que pour les jeunes joueurs. Un joueur comme Essien rêvait d'un grand club, Chelsea a proposé 38M€ et le club ne pouvait pas dire non.

Te classes-tu dans cette catégorie là ?

Je ne me classe nulle part. On verra avec le temps. Si Rio ou Marouane ont de telles sollicitations c'est parce que ce sont de bons joueurs. Donc si un jour j'arrive à avoir ces sollicitations, c'est que j'aurais beaucoup progressé et serais devenu un bon joueur. Là, le choix se posera mais pour le moment je suis bien à Paris.

Souleymane Bamba disait qu'à Paris, on ne prenait pas le temps de faire des séances individuelles lors des entraînements CFA et qu'on se focalisait trop sur les matchs du Week-end. Qu'en penses-tu ?

Je ne sais pas vu que je ne m'entraînais pas avec eux la semaine, juste les veilles de matchs quand je devais jouer en CFA et je n'ai pas eu Lolo (Fournier) en formation mais Antoine (Kombouaré). Avec lui, on a tout fait pour emmagasiner de la qualité. Moi j'ai suivi une formation normale et ne sais pas comment lui a senti les choses. Il faut demander par exemple à Rudy (Haddad) et Ahmed (Kantari) qui ont eu Lolo (Fournier) au centre donc il n'y a qu'eux qui peuvent répondre à cette question. Et bon, c'est toujours difficile d'individualiser le travail car on est dans une logique de compétition et de groupe, il faut gagner les matchs le week-end et on n'a pas toujours le temps de « s'attarder » sur ce travail qui aurait du être fait en préformation à Verneuil, l'INF ou Conflans. D'ailleurs, on voit avec le bagage de la génération qui arrive en CFA qu'ils ont fait un gros travail en préformation.

Comment expliques-tu le fait qu'avec le vivier de l'Ile-de-France, Paris ait du mal à sortir des joueurs talentueux ?

Là où on est d'accord, c'est qu'il y a un gros vivier de joueurs en Ile-de-France. Mais il n'est pas facile pour les recruteurs d'attraper tous les très bons joueurs. Et puis, même si tout le monde essai d'avancer sur ce point là, ce n'est pas parce que le joueur est bon à 12ans qu'il le sera à 18. Tout dépend de la progression du joueur. C'est vrai qu'il y a des centres de formation comme Nantes, Auxerre ou Bordeaux avec la réputation de former beaucoup de joueurs, ce qui a conduit beaucoup de joueurs de l'Ile de France à aller tenter leur chance là-bas avec succès pour la plupart il faut le reconnaître. Mais je penses aussi que le PSG avance car nous dans le groupe même si on ne joue pas, il y a Rudy, Ahmed, Boukhary et Franck qui sont des produits de la formation et qui sont encore jeunes, travaillent et progressent chaque année. Le club va les faire évoluer pour les faire jouer plus tard.

Fournier vous dit-il clairement que vous aurez des opportunités de jeu cette saison ou vous laissent-il juste vous entraîner avec les pros sans rien vous promettre ?

Il nous le dit mais il le dit à tous les joueurs et pas qu'à ceux de la formation. Même si on est de la formation, on est des joueurs de Paris et quand il parle, il s'adresse au groupe et sait qu'on est tous concernés et qu'avec tout ce qui se passe dans une saison, on aura tous notre chance. Donc en quelque sorte, il n'a même pas besoin de nous le dire. Moi je n'attends pas d'un coach qu'il vienne me dire qu'il va me faire jouer titulaire trente matchs car ce n'est pas vrai. Il n'y a aucun coach qui est capable de le dire. La vérité se trouve sur le terrain et uniquement sur le terrain. Après on peut écouter les bruits à côté qui disent que si j'étais allé ailleurs je jouerais peut être déjà. Mais peut être pas aussi ! La saison dernière j'ai fait quinze matchs et j'ai réussi à aller en sélection alors que certains en ont fait trente-huit et n'y sont pas allé. Donc c'est à double tranchant, mais c'est un choix. Je préfère faire mes choix et me tromper que d'écouter les bruits alentours, me tromper et dire que c'est de la faute d'untel. C'est comme ça que je résonne.

Depuis que Fournier est coach, y a-t-il un nouvel élan dans le club qui favorise la participation des jeunes ou rien n'a vraiment changé ?

Je ne sais pas s'il y a un nouvel élan, mais il y avait déjà un travail de fait avant. Luis avait déjà lancé Anelka, puis Batho et Lorik. C'est avec Vahid que j'ai commencé, Franck (Djadjédjé) aussi. Personnellement je n'ai pas beaucoup connu Luis, mais j'ai travaillé deux ans avec Vahid Halilhodzic et ça se passait très bien avec lui. Il a fait confiance aux jeunes donc il y avait déjà un travail en amont de fait donc j'espère qu'il va se prolonger.

Pour un jeune joueur comme toi, était-ce difficile d'être plongé dans le groupe de Vahid qui a été décrit comme quelqu'un d'autoritaire et dans une ambiance rendue lourde par l'absence de résultats ?

La seule difficulté, c'était avec les résultats. Concernant les méthodes de travail du coach, j'ai eu de la chance je n'ai jamais eu de problème à ce niveau là. Je n'ai jamais eu de problème avec ses méthodes de travail car j'ai toujours travaillé pour progresser. Et puis, il a eu le courage de me faire jouer car on me dit toujours que je suis jeune et que ce n'est pas facile de lancer un jeune défenseur central mais Vahid ne s'est pas posé la question. Il m'a dit de travailler et que lui ferait les choix après. Il a fait son choix, m'a fait confiance même en Ligue des champions et je lui en suis reconnaissant.

Est-ce que le fait d'avoir vécu une saison difficile l'an dernier avec la pression et les critiques des médias est un plus pour toi ?

Oui car on dit que les joueurs qui réussissent à Paris peuvent aller jouer partout après, parce qu'ici tout est amplifié, surtout au niveau des médias où il faut être le plus clair possible pour qu'on ne puisse pas modifier ce qu'on dit. Mais après c'est sur que c'est un bouclier dont on va se servir, autant moi que les autres jeunes, pour les saisons à venir. Déjà, les jeunes qui étaient là étaient solides mentalement puisque quand on évolue dans un club où il y a autant de grands joueurs, on peut vite couler si on a un complexe d'infériorité. Nous ne l'avons jamais eu, on travaille comme tout le monde et ça ne fait qu'augmenter notre capital mental.

Comment sens-tu le groupe cette saison ?

Bien et je dirai comme chaque saison. Le jour ou je dirai que je ne sens pas bien le groupe, je rendrai mon contrat et on ira faire autre chose. Donc bien sur que je le sens bien, quand on gagne, celui qui ne le sent pas bien est fou. C'est quand il y aurait peut être des petites difficultés au niveau des résultats ou la fatigue qui va commencer à s'accumuler qu'il faudra être forts mentalement et solidaires. Et c'est là que l'on pourra juger si le PSG est bon ou moins bon.

As-tu un message pour les membres et lecteurs de Planetepsg et Psgjunior ?

Je les encourage à être aussi passionnés qu'actuellement pour le Paris saint Germain.

Interview réalisée par Zale avec la participation de Dario, In20cible, M'P et Rhumfirst pour Planetepsg.com et Psgjunior.online.fr .

Merci de bien vouloir demander une autorisation pour toute reproduction.

Grand merci à Jean-Michel pour sa gentillesse et sa disponibilité.

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