Après le bilan statistique et le bilan individuel, PlanètePSG fait aujourd'hui un bilan plus global, plus porté sur le jeu, après le premier mois de compétition.
Du marché des transferts estival à l'actuelle troisième place, en passant par la tactique employée et la place de leader, voici le point sur le PSG 2005/06 après cinq journées de championnat.
Un recrutement quasiment inespéré...
Petit retour en arrière : nous sommes au mois de Mai 2005 : le PSG, malgré de grandes ambitions au début de cette année-là, est dans le "ventre mou" du classement de L1. En coulisses, c'est le gros chantier : incertitudes sur les projets de Canal+ (vente ?), puis changement de président, changement de directeur sportif et gros point d'interrogation sur le maintien ou non de Laurent Fournier au poste d'entraîneur de l'équipe première du PSG.
A la fin de ce mois, le PSG finira la saison à la 9ème place et ne se qualifiera donc pas pour l'Europe. Tout le monde est alors inquiet pour le futur PSG, celui de la saison 2005/06. Il n'est pas rare d'entendre des réflexions de ce type : "Quels bons joueurs vont vouloir aller dans le "bordel" actuel qu'est le PSG ? Sans Europe, qui le PSG va-t-il pouvoir bien attirer ? Les cadres (Yepes, Pauleta, Rothen, Letizi, M'Bami) vont-ils rester ? Le changement tardif de président et de directeur sportif ne va-t-il pas gâcher le travail fourni jusqu'alors par l'équipe en place qui travaillait sur les transferts ?".
Passons au 1er septembre, date de fermeture du marché des transferts estival. Le PSG a réussi à attirer des joueurs comme Bonaventure Kalou ou Vikash Dhorasoo, deux des plus bons "coups" de L1 durant cette période de transferts. Outre les arrivées de ces deux joueurs confirmés, le PSG a également enregistré les arrivées de Christophe Landrin, David Rozehnal, Cristian Rodriguez et Carlos Bueno (même si un point d'interrogation subsiste quant à la qualification de ces derniers puisqu'ils sont actuellement en conflits avec leur ancien club, Penarol).
Tout cela en gardant ses cadres de la saison passée et en effectuant un dégraissage (départs définitifs ou prêts) au niveau des joueurs "indésirables" quasiment depuis leurs arrivées au club ou qui le sont devenus pour différentes raisons : Helder, Coridon, Touré, Teixeira, Benachour, Rocchi, Ogbeche, Reinaldo, Ibisevic, Boskovic, Pierre-Fanfan et Ljuboja. Tout était donc parfait, le PSG s'était renforcé et contrairement à la saison précédente n'avait perdu aucun joueur majeur.
...Jusqu'à une semaine de la fin des transferts
Tout allait donc bien, trop pour un PSG qui ne nous habitue guère à la quiétude depuis de longues années maintenant. A à peine une semaine du terme du marché des transferts, Lorik Cana décide de quitter coute que coute le PSG et de signer à...Marseille. Pour certains (beaucoup) c'est un des symboles actuels du PSG qui s'en va chez le "meilleur ennemi", pour d'autres ce n'est, après tout, que le départ d'un remplaçant. Toujours est-il que ce départ risque de poser un problème tactique à un moment ou à un autre (au moment de la CAN notamment). Cana était, en effet, le seul "vrai" milieu récupérateur de l'effectif parisien. Il a une science tactique et une débauche d'énergie que les autres joueurs du club n'ont pas. Mais dans le schéma tactique parisien actuel, concocté par Laurent Fournier, il n'y a de place que pour un milieu défensif. Et l'entraîneur parisien privilégiait Modeste M'Bami à ce poste. Choix propice à discussion en analysant les derniers matches parisiens.
Une tactique appropriée ?
On en vient alors à la question de la tactique. Depuis le début de saison, le PSG a du mal à la récupération quand l'équipe adverse décide d'aller de l'avant. Qui dit "récupération" dit tout de suite Modeste M'Bami. En effet, c'est le rôle principal du camerounais au vu du schéma tactique parisien, où il est seul milieu défensif. C'est le joueur le plus bas du losange du milieu de terrain. C'est un nouveau rôle pour M'Bami et il ne l'a pas encore complètement bien assimilé. On peut aussi se poser la question de savoir si ce rôle est fait pour lui, vu sa prédisposition à garder la balle et à participer aux mouvements offensifs de ses équipes.
Mais alors quelle tactique employer ? Avec le schéma actuel, Dhorasoo, Kalou et Rothen jouent à peu près à leurs postes de prédilection. Cissé semble apprécier son nouveau rôle et a été performant quand, en situation défensive, il restait dans on couloir. Associer de telles individualités et les mettre dans les meilleures dispositions possibles, donc à leurs meilleurs postes : voilà ce que doit être l'idée de Fournier. Dhorasoo et Kalou sont meilleurs dans l'axe, on les y place. Lors du dernier match, Dhorasoo était quasiment sur la même ligne que M'Bami. Volonté de revenir à un milieu plus classique à deux "défensifs" ou circonstance du match (méforme de M'Bami) ? Toujours est-il que Fournier a fait jouer son équipe avec deux récupérateurs puis trois contre Le Havre, en amical cette semaine. Une indication ?
Humilité...aussi sur le terrain
Avec quelque tactique que ce soit, rien ne peut marcher si tous les joueurs ne font pas les efforts nécessaires dans leurs replacements défensifs et au niveau du pressing. On a vu que le système du milieu en losange pouvait très bien fonctionner défensivement, comme par exemple en deuxième mi-temps à Sochaux.
Tout le monde accomplissait son travail de l'ombre et la tâche de M'Bami était tout de suite plus facile. Depuis le début de saison, le maître-mot est "humilité". Soit, mais il faut aussi voir sur le terrain la mise en application : ne pas croire que la tâche sera plus facile car l'on possède des individualités de meilleure qualité que l'adversaire. Par moment, on a pu voir certains joueurs ne pas faire les efforts défensifs nécessaires, ne pas faire les efforts "sans ballon" pour se démarquer ou jouer trop facilement.
Un bilan comptable tout de même positif...
Pas mal de réglages à faire donc, mais le PSG occupe malgré cela la troisième place de la Ligue 1. Sur cinq journées, il a été leader à trois reprises. En analysant et en "chipotant" un peu, on peut même dire que le PSG (même s'il ne méritait pas la victoire ces jours-là) a eu peu de réussite face à Troyes (but refusé injustement à Pauleta) et Nice (transversale de Kalou, non-expulsion de Yahia voire Rool). Bref, pas de quoi s'affoler malgré deux derniers résultats plus négatifs que les trois premiers. De plus, on a vu de très belles choses et plusieurs facettes intéressantes du nouveau PSG par moment : réaliste, combatif, solidaire, solide, bien en place et emballant les matches. L'idéal serait de mettre tout ça en application simultanément. Ajouter à cela une force de frappe sur coup de pied arrêté, grâce aux tireurs que sont Rothen et Dhorasoo.
Côté négatif, on peut regretter cette manie qu'a encore l'équipe de reculer sur le terrain quand elle mène au score, cela pour favoriser le jeu en contre. Puis, encore une fois, le peu de mouvements et de solutions offertes au porteur de balle, d'où certaines erreurs techniques lors des deux derniers matches.
Niveau individualités, le PSG peut compter sur un trio de haut niveau (Rothen, Dhorasoo et Kalou) pour approvisionner Pauleta, déjà meilleur buteur de L1. Derrière eux, on a pu se rendre compte, de par son absence lors du match contre Nice (suspendu), combien le travail de Cissé était important en temps normal. Yepes a définitivement retrouvé le niveau qui était le sien à Nantes, et son association avec Rozehnal se passe bien. Enfin, Letizi reste une valeur sure du championnat.
...Grâce à un nouvel état d'esprit...
Il y a unanimité de ce côté-là, l'état d'esprit du groupe est meilleur que l'an passé. Fort heureusement d'ailleurs. En témoigne, la bonne intégration des recrues, contrairement à la saison passée. Le maintien de Laurent Fournier au poste d'entraîneur de l'équipe première avait aussi ce but : que l'ambiance, souvent paranoïaque, de la saison dernière soit remplacée par "la prise de plaisir" et "l'humilité". La recherche d'une bonne ambiance et la limitation de clans ne sont pas non plus étrangers aux départs de Pierre-Fanfan et de Ljuboja.
...Et un calendrier assez favorable
On ne peut pas dire que le calendrier de début de saison du PSG ait été difficile d'entrée. Il n'y a pas de matches faciles en L1 mais c'est tout de même mieux de commencer avec un calendrier comme le nôtre que celui de Marseille par exemple. Rien de tel qu'un bon début de championnat pour créer une dynamique et un état d'esprit positifs.
Metz (équipe qui joue le maintien et qui avait beaucoup d'absents en raison d'un recrutement tardif), Sochaux (qui n'avait pas fini son recrutement avant notre confrontation), Toulouse (en réglage), Troyes (promu) n'avaient, au moment des rencontres, rien de cadors. Nice, lui, peut-être une des bonnes surprises de la saison, mais à domicile, le PSG était favori.
Bref, il ne faut pas nier que le PSG a eu un début de saison heureux. Tant mieux a-t-on envie de dire, même si cela n'était en aucun cas gage de réussite, comme en témoigne la saison dernière ou bien d'autres encore où le PSG réussissait mieux contre les "gros" que contre les "petits".
