Publié le 16 Septembre 2005 à 14h21 par D'Alessandro
Petit portrait de Christophe Landrin, qui, en peu de temps, a su faire l'unanimité au sein du club. Ceci grâce à ses talents de footballeur mais aussi, et avant tout, grâce à ses qualités humaines.
Arrivé discrètement de Lille à l'intersaison en même temps que les vedettes Kalou et Dhorasoo, Christophe Landrin a su s'imposer rapidement comme l'un des joueurs clés à venir du Paris SG (L1 de football), s'offrant un début de saison à l'image de son club, sans aspérité, tranquille.
"Pour moi, tout roule...", lâche le joueur au petit gabarit de triathlète, l'épaule mangée par un tatouage tribal.
"Après le premier match contre Metz (4-1) où j'ai marqué, la première question d'un journaliste a été de me demander si je n'étais pas un peu déçu, parce que je n'étais pas titulaire!", s'étonne encore le milieu de terrain de 28 ans, qui a été titularisé à deux reprises en six matches.
Car pour lui, ce genre de considération est compètement hors-sujet. "Je viens, je m'entraîne à fond, j'essaie d'être titulaire, et si le coach ne me titularise pas, je n'ai vraiment rien à dire. Et quand je joue, je donne tout", résume Landrin, qui a pris part à chaque match du PSG cette saison.
Le joueur est d'une simplicité redoutable, presque caricaturale, qui trahit une humilité transpirant les enseignements de son ancien coach à Lille, Vahid Halilhodzic. D'ailleurs, lorsqu'on évoque le nom de l'ex-entraîneur parisien, le regard change, signe d'un vrai respect.
"Vahid, c'est lui qui m'a pratiquement fait jouer mes premiers matches. C'est lui qui m'a inculqué certaines valeurs", explique-t-il. Humilité, efficacité, travail... Le tryptique a été digéré.
Son dévouement observé à Lille lui avait d'emblée collé une image de travailleur de l'ombre, petite fourmi efficace du milieu parisien. Mais au fil des matches, sur son couloir droit, il a fait bien plus que cela. Au point même de concurrencer sérieusement l'un des cadres parisiens, Edouard Cissé.
"Un super-pro"
Là encore, Landrin ne parle pas de concurrence, mais d'émulation. "C'est bien pour nous qu'on soit plusieurs à pouvoir jouer, c'est stimulant", explique-t-il.
Son rendement est en tout cas apprécié. "Sur le plan physique, c'est un athlète qui a une capacité sur 90 minutes au-dessus de la moyenne, quelqu'un aussi de très intelligent dans le jeu. Vu les matches qu'il a fait, il est évidemment considéré comme titulaire", explique Jean-Michel Moutier.
"C'est un super-pro, quelqu'un d'attachant", renchérit le responsable du secteur professionnel du PSG. Que des qualités en somme.
Arrivé à 18 ans au LOSC, ce natif de Roubaix n'avait connu que le Nord. La D2, la montée en première division, et l'épopée des Dogues en Ligue des champions (2001-2002). De quoi cimenter ses attaches.
Mais sans sourciller, il annonce avoir "fait son deuil". "Je suis parisien maintenant", assène Landrin, qui n'a pourtant sorti son nez qu'une seule fois dans la capitale pour "aller au restaurant".
Son arrivée à Paris, il assure l'avoir "réfléchie, surtout quand tu vois ce qu'ont connu les recrues l'année dernière", explique-t-il. Mais la pression parisienne, il la voulait "pour peut-être sortir d'un confort dans lequel je commençais à m'installer à Lille".
Mais il l'avoue aussi, son intégration réussie, il la doit largement au contexte parisien de début de saison: 4 victoires en 6 matches, et une place de deuxième derrière Lyon qu'il faudra consolider à Saint-Etienne dimanche.
Par l'AFP
