En ce 4 mai 1999, le contexte était pesant pour le PSG. Auteur d'une saison très décevante jusque-là, le club de la capitale pouvait la sauver en battant l'OM, à la lutte pour le titre avec Bordeaux à ce moment-là et même leader du championnat. Autant dire que ce match s'annonçait électrique. Et il l'a été.
Sans doute tendu, Paris est passé à côté de son premier acte, avec pas mal de déchet dans son jeu dans le 4-4-2 en losange trouvé par Philippe Bergeroo, entraîneur de l'époque. L'OM s'est même montré opportuniste en ouvrant le score sur une grossière erreur de relance de Carotti. Maurice, ancien Parisien, en a profité pour tromper Lama de près (0-1, 21e).
Tout près du KO sur une frappe du même Maurice juste au-dessus (45e), Paris s'est bien révolté après la pause. Plus agressifs, les joueurs de la capitale se sont procuré trois grosses occasions en cinq minutes : une frappe trop croisée d'Adailton (48e), un poteau trouvé par Mickaël Madar (51e), et un but refusé pour un hors-jeu inexistant du même Madar (53e). Marseille fait alors le dos rond...
Il reste alors dix minutes et l'OM tient son succès. Le Parc semble un peu sonné et presque résigné alors que le PSG n'a plus battu son rival depuis dix ans au Parc. Mais c'est alors que l'incroyable se produit. Sur une attaque dans l'axe, Simone décide de s'appuyer sur Madar. L'Italien passe Laurent Blanc et décide de frapper des 20 mètres. Sa tentative fait mouche, Porato est battu (1-1, 84e).
Rageur, Simone montre son tatouage de Batman aux supporters adverses. Et le Parc plonge dans la folie au cœur de dernières minutes électriques. Déboussolé, Marseille subit. Une perte de balle de Luccin amène ainsi Madar à lancer Rodriguez, qui crochète Porato et pousse le ballon au fond (2-1, 87e). Le stade chavire, l'ambiance est alors indescriptible !
Après ce match face à l'ennemi phocéen, Marco Simone a eu un mot pour ce Parc fantastique ce soir-là : "Je sais que cela faisait 10 ans que Paris ne gagnait pas contre l'OM. Les supporters ont beaucoup souffert cette année, on ne pouvait que leur donner un cadeau comme ça, c'est le plus beau. Ils ont toujours été très chauds, c'est pour eux cette victoire."
A l'image de Ronaldinho trois ans plus tard, les stars parisiennes n'ont jamais oublié l'occasion de saluer leur public, avec qui les relations étaient meilleures qu'aujourd'hui. Sur le terrain, l'OM ne remportera pas le titre puisque Bordeaux signera un sans-faute jusqu'au bout, avec un dernier succès à... Paris, dans une ambiance surréaliste (2-3, voir ci-dessous). Un beau pied de nez...
