Jérôme Rothen le sait : son amour pour le Paris Saint-Germain titille la fierté des supporters provinciaux. Surtout que son jeu, son parcours avec l'AS Monaco et l'Equipe de France, lui ont permis de se faire un nom dans le monde du ballon rond : "Concernant les sifflets, cela s'est calmé cette saison. Je n'ai jamais caché mes origines parisiennes et cela a pu déplaire à certains. J'ai toujours clamé haut et fort mon attachement au PSG. Rejoindre le PSG était un rêve de gamin pour moi et comme Paris n'est pas aimé en province il m'arrive encore d'être sifflé. C'est cependant bon signe, car cela signifie quelque part que le public adverse me craint".
Grâce à (ou à cause de) son exposition médiatique, Jérôme Rothen est souvent une cible toute trouvée pour ses adversaires. Le milieu du PSG aimerait bien que les arbitres protègent les joueurs à vocation offensive, ne serait-ce pour la beauté du jeu : "Lors de mes débuts à Paris, les tampons étaient violents et occasionnaient parfois des blessures. Cela a eu pour effet de me couper en plein élan et de rendre mes deux premières saisons au PSG difficiles. J'aimerais aussi que les arbitres protègent davantage les joueurs offensifs, même si les tacles ne m'empêchent pas de prendre du plaisir sur le terrain."
Jérôme Rothen, qui a aussi l'habitude de vivre une communion avec le public du Parc des Princes, quelque soit le résultat, a besoin de se sentir supporter, surtout dans ces moment difficiles. "Le public est toujours resté derrière nous et nous avons d'ailleurs besoin d‘eux pour sortir le club de là. Paris ce n'est pas seulement les dix-huit joueurs sur la feuille de match, c'est un club et ses supporters. Si on arrive à rester en Ligue 1 avec nos supporters, alors nous serons plus forts la saison prochaine."
"Besoin d'avoir un modèle à suivre"
Plus jeune, Jérôme Rothen fréquentait le Parc des Princes en tant que supporter. Comme beaucoup de gamins, certains joueurs le faisaient rêver, à l'image des anciens Parisiens évoluant à son poste, Leonardo et David Ginola : "Il y a eu Platini tout gamin, puis Leonardo et Ginola plus tard. Ces joueurs m'ont fait rêver. Lorsque tu es jeune footballeur, tu as besoin d'avoir un modèle à suivre. Ces trois joueurs m'ont fait avancer. Plus jeune, je me disais : Pourquoi pas moi !"
Formé à Caen, Jérôme Rothen suit le parcours de joueurs qui, comme lui, ont débuté en Normandie. Une façon, peut-être, de les inciter à rejoindre Paris la saison prochaine : "Mathieu Bodmer réalise une saison exceptionnelle à Lille. Il a grandi et a aujourd'hui la carrure pour évoluer dans un club puis huppé, même si le LOSC réalise de grandes choses depuis quelques saisons. Yoan Gouffran est la révélation de la L2. Il est maintenant au top depuis deux saisons et je lui souhaite de connaître la Ligue 1. Ira-t-il tout de suite dans un grand club ou passera-t-il par une étape intermédiaire d'abord ? A lui de choisir. Mais s'il garde la tête sur les épaules, il connaîtra une grande carrière."
"Je ne regrette pas mon choix"
Malgré des moments difficiles, Jérôme Rothen, qui reconnaît que son seul beau souvenir de la saison est l'arrivée de Paul Le Guen, ne regrette absolument pas son choix d'avoir rejoint Paris à l'été 2004 : "Je ne regretterai jamais mon choix ! Après Monaco, sans prétention, j'avais la possibilité d'aller où je voulais. J'ai choisi le PSG sans hésiter. C'était un choix de cœur. Ce que j'aurais regretté, c'est de ne pas porter le maillot du PSG dans ma carrière. Avant de signer à Paris, j'avais imaginé pas mal de scénarios. J'étais cependant loin d'imaginer ces changements de Présidents, d'entraîneurs, ces blessures et aujourd'hui cette place de relégable. Pour autant, je ne regrette pas mon choix, car je me sens bien ici et je sais que nous allons connaître des lendemains meilleurs. Je n'oublie pas non plus notre victoire en finale de Coupe de France contre Marseille. Un grand moment pour le club, pour nos supporters et pour moi-même. C'est pour vivre cela que je suis venu au PSG."
