"Personne n'a cru à l'urgence de la situation"
Guy Lacombe est d'abord revenu sur son mutisme depuis son éviction : "C'était voulu. J'ai trop de respect pour l'équipe pour gêner qui que soit", ajoutant que ce n'était "pas [son] genre" de critiquer la direction du club après avoir quitté ce dernier.
Avec un peu plus de recul, Lacombe a évoqué les causes de son échec à Paris : "C'est une question de circonstances. Depuis que j'entraîne (1989), j'ai connu des moments difficiles. Mais aussi des grandes joies. À Paris, j'ai eu six mois difficiles avec une incroyable malchance. Au début, personne n'a cru à l'urgence de la situation. La vente du club a aussi eu des conséquences difficiles à maîtriser."
"Le costume n'était pas trop grand pour moi"
Au sujet de son successeur, Paul Le Guen, joueur historique du club, l'homme à la moustache constate "une différence de traitement" par rapport à ce qui lui a été réservé par la presse et les supporters : "Au départ, il a eu les mêmes difficultés que moi. Mais il a eu le soutien de tout le club. De mon côté, je n'ai pas bénéficié du soutien médiatique qu'un entraîneur doit avoir. Paul était aimé et attendu à Paris." Pour autant, Lacombe se refuse à dire que le costume d'entraîneur du PSG était trop grand pour lui : "Ce sont les faits qui comptent. J'ai fait à peu près ce que Paul fait là en terme de résultats. Gagner la Coupe de France m'a donné une certaine légitimité. Le costume n'était donc pas trop grand pour moi. On dit que Paul a le courage de mettre certains joueurs sur la touche. Moi aussi j'ai pris de telles décisions (ndlr : outre Dhorasoo, il a écarté un temps Rothen et à un degré moindre Kalou et Yepes du onze titulaire)."
L'un des grands mérites de l'ancien entraîneur de Sochaux fut de donner un coup de fouet à la formation en incorporant plusieurs jeunes joueurs, dont il est fier de voir l'évolution positive, à l'image de Youssouf Mulumbu ou Clément Chantôme, régulièrement présents dans le groupe parisien, et même titulaire pour le premier nommé : "Oui. Il y a aussi Larrys (Mabiala) et le petit N'Gog. Ce sont de bons joueurs. On a besoin d'eux", poursuit l'Aveyronnais.
"Paris est entre de bonnes mains"
Ne semblant pas aigri par son départ, Guy Lacombe est plutôt optimiste pour la suite des événements dans la capitale : "Paul est un homme intelligent. Le club tirera les conséquences de cette saison. Vous savez, l'année dernière, on n'était pas dupes non plus. Aujourd'hui, je pense que Paris est entre de bonnes mains."
Même si c'est "dur pour [lui]", Guy Lacombe confie toujours regarder les matchs du PSG : "Il faut que Paris se maintienne. Pour les joueurs, le public et le club. C'est quand même un club attachant, un club magique."
Enfin, alors qu'il avait souhaité s'accorder le temps de la réflexion avant de reprendre du service à la tête d'un club, l'un des formateurs de Zinédine Zidane à l'AS Cannes n'est désormais plus opposé à un nouveau défi, à l'heure où l'on parle de l'intérêt du Stade Rennais à son égard : "Pour l'instant, je suis dans mon coin. Je ne veux ennuyer personne. Avec Rennes, il n'y a aucun contact. Mais pourquoi pas. Tout dépend de ce que fera Pierre Dréossi (ndlr : entraîneur du club breton). Si quelqu'un pense que je peux apporter quelque chose à son équipe..."
Souhaitons-lui de rebondir de la meilleure des manières après son échec parisien.
Alexandre Carré pour PlanètePSG.