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Anciens PSG : Ces jeunes qui n’ont pas réussi

Publié le 04 Novembre 2007 à 21h50 par Ludovic FRANCISCO
Anciens  PSG : Ces jeunes qui n’ont pas réussi
Dans son édition du 4 novembre, "Le Journal du dimanche" publie un article qui s'attache à décrire le parcours et à recueillir le ressenti d'anciens jeunes du PSG qui n'ont pas réussi à s'imposer. Comme on peut s'en douter, l'amertume est très présente dans leur bouche.

Présentée comme "exceptionnelle", la nouvelle jeunesse du PSG synthétise tous les espoirs du club, désireux de revenir au premier plan à l'échelle nationale, mais désormais dans l'incapacité de poursuivre sa politique financière qui lui avait permis, il y a longtemps, de s'attacher les services de stars du ballon rond. Même si le PSG n'a jamais autant fait jouer, et mis en avant, sa jeune garde, ce n'est pas la première fois que des gamins issus du centre de formation sont ainsi placés sous le feu des projecteurs. Hormis Nicolas Anelka, et dans une moindre mesure Lorik Cana, il s'en faut de beaucoup pour trouver des jeunes qui, dans un passé récent, ont porté haut les couleurs de la formation parisienne hors de ses terres.

Dans un article fort bien documenté, "Le Journal du dimanche" cite donc comme exemples d'échecs le cas de plusieurs joueurs aujourd'hui plus ou moins tombés dans l'oubli. Souvenez-vous ! Fabrice Abriel, Rudy Haddad et Selim Benachour. Tous trois ont rêvé un jour de devenir la coqueluche du Parc des Princes. Ils tentent aujourd'hui de s'épanouir à Lorient, au Maccabi Tel-Aviv (Israël) ou au Rubin Kazan (Russie).

Selim Benachour

Pour le Tunisien, le réveil a été dur. Il y a deux ans, son contrat avec le club de la capitale a pris fin. Personne ne l'a retenu. Pourtant, Benachour était un Parisien de cœur. Né dans la capitale, il a rejoint le PSG dès ses 14 ans. Il foule pour la première fois les pelouses de L1 le 28 juillet 2001, à l'occasion d'un PSG-Lille. L'expérience tourne court. La saison suivante, il fait un séjour en L2, à Martigues (Bouches-du-Rhône), où il effectue une trentaine de matchs. Retour dans la ville qui l'a vu naître. Loin d'être concluant, il joue en tout et pour tout 9 petites rencontres. Lors de l'hiver 2002-2003, il est de nouveau l'objet d'un prêt, cette fois à Troyes (Aube). Très peu utilisé, il revient de nouveau à Paris au terme de la saison. Deux exercices plus tard, son contrat s'achève et c'est la mort dans l'âme qu'il s'engage avec le Vitoria Guimarães. Malgré son lot de matchs, son contrat d'un an n'est pas renouvelé et voilà le joueur une fois de plus condamné à l'exil. La saison dernière, il a rejoint la lointaine ville de Kazan, dans le Tatarstan russe, où il joue depuis lors dans le club du FK Rubin. Le temps a passé mais Benachour a toujours la dent dure contre le club qui l'a formé : "Mon échec au PSG a un peu plombé ma carrière. Moi et d'autres jeunes, on a été des roues de secours. Les dirigeants nous lançaient dans le bain quand ça sentait le roussi et que les anciens n'étaient pas à la hauteur. Mais on n'avait pas le droit à l'erreur."

Youssuf Mulumbu

Bien plus jeune que le Tunisien, le cas de Youssuf Mulumbu incite à la prudence. Prêté à Amiens (L2) cet été, le Zaïrois n'a pas encore tout à fait perdu l'espoir de s'imposer à Paris. Cela ne l'empêche cependant pas d'être assez sévère à l'égard du club où il a lui effectué sa formation. Quand il regarde Loris Arnaud, Younousse Sankharé, Grandi Ngoyi et David NGog tenir la dragée haute aux titulaires, il a "l'impression de se revoir" : "Au PSG, on ne comprend pas qu'un jeune commette des erreurs. Ce n'est pas cohérent de former un joueur pour le faire jouer dix matches, puis le prêter ou le mettre à la cave. Je pensais que ça allait changer, mais chacun met son grain de sel : le président, les actionnaires, l'entraîneur. Guy Lacombe a commencé un travail, Le Guen en fait un autre. Il n'y a aucune continuité. C'est bien beau de dire qu'on mise sur les jeunes, mais si on les change chaque année, ça ne sert à rien." Le jeune Zaïrois a été titularisé à 6 reprises cette saison dans la Somme.

Bartholomew Ogbeche

Celui sur qui de nombreux espoirs furent portés à sa sortie du centre de formation en 2001 revient avec une certaine aigreur sur sa mise en orbite ratée : "Au début, les gens sont indulgents. Mais très vite, ils oublient que tu es jeune. Tu es jugé sur tes performances comme tout le monde. Et si tu ne joues pas au niveau espéré, on te tape dessus. Mentalement, il faut être fort sinon tu plonges." Après deux années d'errance à Abou Dabi puis en L2 espagnole, Ogbeche a rejoint en début de saison le club de Valladolid, en Liga. Une sorte de revanche pour le Nigérian qui aura passé trois saisons comme professionnel au PSG et inscrit seulement 6 buts.

Boukary Dramé

Boukary Dramé (22 ans) a lui aussi du quitter le club. C'était lors de la dernière intersaison. Il a rejoint le FC Sochaux, faute d'une confiance clairement exprimée par les dirigeants à son endroit. "C'est du coup par coup, juge aujourd'hui le latéral gauche au sujet de la politique de jeunes du club. La saison dernière, on a beaucoup parlé de nous au début, puis on a été mis dans le même sac que les autres par la suite. Ce serait bien de compter sur les jeunes dans la durée. Regardez Ben Arfa: l'OL a été patient." Au PSG, le natif de Villepinte (Seine-Saint-Denis) a joué 24 matchs de L1 en deux saisons. Cette année, il n'en a pas disputé beaucoup non plus dans le Doubs (5).

Pierre Ducrocq

On l'a vu, les exemples d'échecs de jeunes formés à Paris sont légion. Mais en sera-t-il nécessairement de même avec les jeunes à qui Paul Le Guen fait régulièrement appel actuellement ? Pour Bertrand Reuzeau, qui, à la demande du Breton, dirige désormais le centre de formation du PSG, rien n'est moins sur : "C'est la génération référence de la nouvelle politique. D'ici deux ans, ils doivent devenir titulaires comme Benzema et Ben Arfa à Lyon. La donne a changé : ces jeunes ne vont plus faire quelques matches avant d'être prêtés et de végéter. Ils font partie des plans. Aujourd'hui, un jeune qui intègre le centre a entre 30 et 50 % de chances de signer un contrat pro." Pierre Ducrocq (31 ans), qui fit partie en son temps de cette jeunesse parisienne sacrifiée, pense que ces déclarations ne sont pas du chiqué. Pour lui, le PSG a vraiment changé : "Dans une situation normale, ils ne joueraient pas tous." Mais il met en garde : "Moi, j'étais encadré par des grands messieurs comme Ricardo, Rai ou Le Guen. Ce n'était pas facile. Mais pour eux, ça va être encore plus dur. Ils ont de lourdes responsabilités sur les épaules."

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