Gardien charismatique des années 2000 au PSG, Jérôme Alonzo n'oublie jamais d'où il vient et reste disponible pour le plus grand nombre, surtout auprès des supporters parisiens. Comme souvent, lorsque je l'ai sollicité, le natif de Menton a répondu avec la gentillesse qui le caractérise.
Rendez-vous était pris mercredi dernier pour discuter autour de ce PSG qui fait toujours autant parler. Le consultant Amazon/L'Equipe est notamment revenu sur les joueurs qu'il admire et un qui l'agace.
PlanètePSG – Comment juges-tu le capitaine du PSG Marquinhos ?
Jérôme Alonzo : Pour moi Marquinhos, c'est le joueur auquel toutes les générations s'identifient ! Je parle tous les jours à des mecs du PSG et il n'y a que Marquinhos qui rassemble, en qui tout le monde se reconnaît. C'est le Bruce Springsteen du club (rires) et je dis car j'aime beaucoup ce chanteur.
C'est une star identifiable à tout le monde, un mec que l'on sent proche des gens, sur le podium des meilleurs défenseurs du monde. C'est un leader dans l'exemple. Je ne pense pas que ce soit dans son ADN d'aboyer. Il est juste super intelligent, il ne surjoue pas son rôle et sait rester à sa place. Je suis admiratif des gens qui connaissent leurs qualités et leurs limites.
Pour un leader, c'est quelqu'un que tu as envie de suivre. A mon époque, un des plus grands leaders que j'ai eu, c'est le mec le plus calme de la terre : Pedro Pauleta. Quand il n'était pas là, il manquait un truc. Fred Dehu aussi, Gaby dans un autre genre, Juan Pablo Sorin également.
PlanètePSG – A ses côtés, Presnel Kimpembe a alterné le bon et le moins bon. Gardes-tu confiance en lui ?
Jérôme Alonzo : Je défends beaucoup Presnel car c'est un monstre. Mais on l'a surutilisé entre aout et décembre. Et là il revient bien. Je suis persuadé que cette charnière avec Marquinhos est fiable. Il a parfois des sautes de concentration mais c'est un défenseur bien plus fort de ce que les gens pensent. Il a aussi une certaine idée du PSG, c'est un Titi. Pour moi, il représente une certaine idée du club que j'aime beaucoup.
PlanètePSG – Un joueur fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, c'est Kylian Mbappé. Comprends-tu son attitude à quelques mois de la fin de son contrat ?
Jérôme Alonzo : Il n'est pas fait comme nous, comme 99% des sportifs sur terre. Il a une mission. Ce qu'il a dit dimanche dernier, c'est que ce sera soit Paris ou le Real son choix et qu'il ne peut rien dire avant cette double-confrontation. Tant qu'il fait son travail avec le PSG, il ne nous doit rien. Chapeau à lui après l'Euro de faire une saison comme celle-là, il est devenu un joueur complet. Et je pense qu'il a très envie de gagner ce match face au Real.
Il n'a jamais surjoué son amour du PSG. Beaucoup s'en seraient servi. Il a réussi l'exercice d'équilibriste de respecter son rêve d'enfant et son club actuel. A son âge, je trouve ça remarquable au niveau de la com. Il est attaché au PSG, ça se voit, il donne tout pour le club, mais jamais dans la surenchère. Je trouve qu'on ne le signale pas souvent.
PlanètePSG – On finit cette première partie en évoquant un joueur qui t'agace, Neymar.
Jérôme Alonzo : Depuis qu'il a voulu partir en 2019, je ne suis plus fan, mais c'est ma sensibilité. Je m'extasierai évidemment sur un petit pont ou une frappe dans la lucarne de sa part. Mais au-delà du joueur qu'il est, ce n'est pas un leader de vestiaire. Neymar aujourd'hui, on se demande si le football reste sa priorité. Il faut l'écarter du projet si on ne sent qu'il n'est pas concerné.
C'est une faute grave de l'avoir prolongé jusqu'en 2025. L'espoir, c'est que le prochain coach n'ait pas peur de l'écarter s'il n'est pas concerné. Il fait des efforts de manière trop rare. L'amour et l'investissement du métier ne sont pas les mêmes qu'avec des vrais joueurs de haut niveau.
Nous remercions vivement Jérôme Alonzo pour sa disponibilité. Retrouvez la deuxième partie de l'entretien ce mardi à quelques heures du match du Real.
