Jimmy Algérino est sans doute l'ancien joueur du PSG le plus disponible qu'il nous ait été de connaître. Encore une fois, l'ancien latéral a eu la gentillesse de nous répondre avant ce grand rendez-vous face au Real. Il a évoqué l'approche mentale de ce match mais également sa propre expérience du Parc.
PlanètePSG – Comment les joueurs peuvent se préparer en amont de ce 8e de finale aller ?
Jimmy Algérino : Je pense que c'est naturel chez les joueurs d'être focalisés en mode C1, ils sont programmés pour ça. Après ce qui est plus dur, c'est de basculer de la C1 vers des matches plus anonymes en Ligue 1. Quand on prend l'exemple d'OM-VA, ce n'est pas parce-que Tapie a eu peur de perdre qu'il y a eu cette affaire, c'est que le match avant la Coupe d'Europe est toujours délicat et il fallait protéger, voire surprotéger les joueurs.
J'avoue qu'à mon époque, il m'arrivait de me préserver avant les rencontres européennes, je n'étais pas pleinement motivé. Je voulais garder tout mon influx pour la Coupe d'Europe.
PlanètePSG – Parlons justement de ton expérience au Parc des Princes. Avais-tu une certaine pression quand tu foulais la pelouse ?
Jimmy Algérino : Je ne ressentais pas de pression particulière, j'adorais le Parc. D'ailleurs, je me sentais plus à l'aise lorsque j'étais du côté de la tribune présidentielle. Comme Ginola à l'époque mais lui c'était pour faire le show (rires). J'avais plus de repères quand je n'étais pas loin du banc, par rapport au fait de communiquer. J'aimais bien ce côté-là, centrer face à la tribune Boulogne, mais surtout défendre, j'avais une certaine sensibilité, plus que de l'autre côté.
PlanètePSG – Concernant le PSG actuel, comment vois-tu l'évolution de Danilo au poste de relayeur ? Cela reste un secteur incertain à Paris.
Jimmy Algérino : Dès que les latéraux sont moins offensifs, on a un besoin de la capacité des milieux d'amener ce plus et Danilo l'a fait ces derniers temps. Par contre, il a du mal au démarrage des rencontres, dans la récupération du ballon. Quand tu joues à trois au milieu et que t'as Mbappé, Di Maria et Messi devant, tu as besoin de liant, de combiner avec le milieu et Verratti est le seul à le faire.
Dès que l'adversaire se met sur Verratti, c'est foutu car il n'y a pas un deuxième joueur comme l'Italien. Les autres ne percutent pas. S'il n'y a pas d'espaces, tu ne peux pas jouer avec Mbappé, athlétiquement, Messi peut être bloqué. Alors que dès qu'un deuxième milieu amène du liant, des courses, de la percussion, des relais techniques, de suite le jeu parisien lui permet d'être efficace.
Moi mardi, je mettrai Verratti, Danilo et Gueye. Gueye a gagné la CAN, il va apporter de la fraîcheur. Herrera est moins performant, Paredes serait intéressant mais il n'a pas cette capacité de courses, d'agressivité. Il faut avoir le ballon s'il veut jouer, car ce n'est pas le plus agressif si on doit défendre.
PlanètePSG – Un petit mot sur la défense et la charnière Kimpembe-Marquinhos, qui a des repères et sera encore alignée ce mardi soir ?
Jimmy Algérino : Ils se connaissent bien, ils jouent ensemble depuis pas mal de temps. Marquinhos est dans un contexte positif, à tous les niveaux, en équipe nationale et au PSG. Kimpembe a eu une période compliquée en début de saison, mais on sent qu'il revient bien, il marque. Il a pu se reposer davantage.
Il faut aussi que les latéraux et les milieux les aident. Ce sera une force d'avoir cette charnière face au Real, ils ont des automatismes ensemble. Concernant l'absence de Ramos, je préfère le voir à Bernabeu qu'au match aller car son expérience face à son ancien club peut avoir un impact deux fois plus important qu'à l'aller je pense.
Nous remercions vivement Jimmy Algérino pour sa disponibilité. Retrouvez la deuxième partie de l'entretien ce mardi.