Gardien charismatique des années 2000 au PSG, Jérôme Alonzo a répondu à nos sollicitations avec la bienveillance qui le caractérise. Dans cette deuxième partie, il a évoqué Danilo, Messi, et évidemment les gardiens. Sans oublier Mauricio Pochettino, son ex-coéquipier entre 2001 et 2003.
PlanètePSG – Que penses-tu du cas Sergio Ramos, qui a peu joué cette saison et qui aurait pourtant un rôle à jouer dans le vestiaire ?
Jérôme Alonzo : Quand il est arrivé, je pensais qu'un mec comme Ramos pouvait changer la mentalité du club. Mais est-ce qu'il joue assez pour tout changer... Les leaders, ce sont des mecs qui jouaient tout le temps. Mais s'il se refait la cerise physiquement, il peut le faire. Les échos que j'ai en interne, c'est un type qui essaie de faire beaucoup et veut changer les mentalités.
PlanètePSG – Concernant ce groupe, il a peut-être besoin d'un autre coach à sa tête. Tu as de l'espoir pour le futur ?
Jérôme Alonzo : Moi, tout simplement, je pense que le prochain coach qui arrive après Mauricio, c'est la dernière chance du projet qatari. Si ça ne marche pas c'est le fonctionnement tout entier du club qui est à revoir.
PlanètePSG – Justement, gardes-tu toujours confiance en Mauricio Pochettino ?
Jérôme Alonzo : Il y a un truc qui me fait douter, c'est que je trouve que quand il y a des rumeurs l'envoyant ailleurs, il ne dément pas. Je le trouve un peu léger sur ce débat. C'est quelqu'un que j'aimais beaucoup quand je l'ai côtoyé. Mais je ne vois pas de patte Pochettino, depuis un an on s'ennuie.
A l'époque du joueur, on parlait foot pendant 3h. Après, je le comprends par rapport à ses conférences de presse, je sais qu'il joue un rôle. Après, il peut être intéressant dans d'autres discussions, comme avec Thierry Henry récemment sur Amazon. Je le connais trop bien pour savoir qu'il n'a pas trop envie de parler à la presse parfois.
PlanètePSG – Revenons sur les joueurs. Et Lionel Messi. Penses-tu qu'il est réellement en train de monter en puissance ?
Jérôme Alonzo : J'émets des doutes par rapport à la positivité collective autour de son match à Lille. Il rate la première demi-heure et le but qu'il met, il y a à peu près 15 attaquants de Ligue 1 qui le mettent. Après, effectivement, il fait une dernière heure correcte face à un adversaire qui lâche le match. Je ne veux pas céder à l'emballement autour de Messi après ce match de Lille.
Il ne faut pas que l'on surinterprète sa prestation. Il a vécu comme un deuil de quitter le Barça, ça se voit. Il y a eu aussi les allers-retours en Argentine, il y a plein de circonstances atténuantes. On ne peut pas juger Messi différemment des autres. En revanche, oui, il y a un grand mieux, il a retrouvé son déhanchement, son coup de rein.
PlanètePSG – Qui mettrais-tu d'ailleurs pour épauler Messi et Mbappé ce soir ?
Jérôme Alonzo : Draxler a souvent été bon dans les grands matches. Si Di Maria est apte, il jouera. Après Draxler, c'est tout ou rien mais je l'ai vu performant dans des grands rendez-vous ces derniers temps, il s'est juste un peu perdu dans les soirées parisiennes...
PlanètePSG – Enfin un petit mot sur un poste que tu connais bien, celui de gardien de but. As-tu une préférence entre Donnarumma et Navas ?
Jérôme Alonzo : Je n'ai pas de préférence mais j'ai une affection pour Keylor Navas, pour ce qu'il a apporté depuis son arrivée. Donnarumma représente lui le futur. Je trouve qu'à Lille, c'est la première fois qu'il ne réalise pas un arrêt facile pour lui. Mais je ne suis pas du tout inquiet, on savait qu'il y aurait des trous d'air de temps à temps avec ce turnover.
Mais ce que font ces deux gardiens, avec ce traitement unique, je trouve que c'est déjà unique. Au lieu d'analyser les petites erreurs des deux, remercions-les de jouer le jeu et d'être à 99% du temps bon. Les deux ont des styles différents, mais je ne voyais pas Gigio aussi fort.
Nous remercions vivement Jérôme Alonzo pour sa disponibilité. Retrouvez-le sur Amazon/L'Equipe et France Info.