Publié le 02 Décembre 2007 à 22h17 par Arno P-E
Lors du premier quart d'heure de la rencontre opposant le PSG au Stade Malherbe de Caen, le Kop of Boulogne, le Virage Auteuil et la tribune G sont restées vides. Le récit de cette opération vécue en Auteuil Rouge.
Des supporters massés devant le café des Deux Stades, au pied du Virage Auteuil, peu avaient le cœur à rire avant ce PSG – Caen. Une heure avant le coup d'envoi, une banderole accrochée au flanc du virage annonçait en effet la couleur : les tribunes resteraient vides durant les quinze premières minutes de la rencontre.
Comme il n'y a plus en Auteuil Rouge de groupe structuré, et à même d'organiser une opération de ce type, ce sont donc les associations de supporters du VA Bleu qui sont descendues gérer l'affaire. Supras côté tribune G, Lutèce Falco côté opposé.
Le passage aux tourniquets était libre, tout comme l'accès à l'espace qui est situé sous le virage. Chacun a donc pu rentrer se protéger du froid derrière les portes vitrées aménagées il y a quelques années pour amenuiser les nuisances sonores causées par les matches. C'est juste devant chaque escalier menant à la tribune que des membres des associations formaient un cordon. Une douzaine d'Ultras debout devant un simple bandeau de scotch empêchaient alors le passage.
Le dégagement situé sous le virage s'est lentement rempli des abonnés d'Auteuil, dans une ambiance très calme. Bien que passablement agacés par les résultats du club, la plupart des supporters semblent s'être montrés solidaires de l'action choisie par les différentes associations, ou en tout cas résignés face à leur choix.
En plus du communiqué placardé un peu partout, des responsables de groupes ont pris soin d'informer les nouveaux arrivants à intervalles réguliers, au mégaphone. Ils expliquaient rapidement les raisons de leur geste, ainsi que le déroulement de l'opération, précisant notamment à plusieurs reprises que ceux qui souhaitaient rentrer pouvaient venir discuter avec eux, et qu'ils les laisseraient passer. Un père et sa fille ont ainsi pu aller s'asseoir avant la limite des quinze minutes fatidiques.
Il n'y a eu aucun débordement, et très peu de gestes d'énervement. Sur le but refusé, quelques vagues ont un peu poussé, mais les choses sont vite rentrées dans l'ordre. Au bout de dix minutes de jeu, quelques chants ont commencé à partir dans une ambiance plutôt surréaliste, les supporters commençant à se sentir des fourmis dans les cordes vocales. Puis, quelques minutes plus tard, les vannes se sont ouvertes.
Malgré les appels au calme et à la prudence aux mégaphones, il y a eu un mouvement de foule assez dangereux, tout le monde se mettant à pousser en même temps. Mais mis à part quelques supporters un peu compressés contre les mains courantes ou les murs, personne n'a semblé souffrir de cette rentrée en tribune.
Le bien-fondé de ce type d'action est toujours discutable. Heureusement, à Auteuil, bien que le niveau Rouge soit composé de non-cartés, les choses se sont passées aussi bien que possible. Dans un respect mutuel et avec beaucoup de patience de part et d'autre. Un sentiment d'unité, ou tout au moins de compréhension règne toujours au VA. On peut toutefois se demander comment cette opération a été perçue en G par les personnes non abonnées, qui ont acheté un billet sans rien vouloir connaître des Ultras et de leurs problèmes. Après tout, spectacle médiocre ou pas, ces familles avaient payé pour assister à un match de quatre-vingt-dix minutes...
Des responsables d'associations ont promis que la prochaine fois, le maximum serait fait pour que les abonnés d'Auteuil Rouge soient prévenus plus tôt. Mais étant données les difficultés qu'une telle tâche suppose, il ne faudrait pas trop y compter. Ceux qui ne goutent guère d'être placés devant le fait accompli devront donc de nouveau se montrer conciliants.