Rêvons un peu d'un monde meilleur. La période s'y prête. Noël, le nouvel an, et les élections de Miss France, si les bonnes âmes ne souhaitent pas la paix dans le monde maintenant, elles ne le feront jamais. Seulement voilà, au PSG il y a longtemps que l'on ne croit plus à ce genre de douces utopies : nos expériences footballistiques semblent prouver que notre landerneau du ballon rond est et restera cruel, vil et tordu... Alors plutôt que de se fatiguer à souhaiter l'inaccessible, et rêver en mode bisounours, si, nous qui sommes bien placés pour savoir qu'il y aura toujours une bonne dose d'emmerdes à distribuer de par le championnat de L1, nous souhaitions que pour une fois tout ça ne tombe pas sur nous ? Et si nous rêvions à un monde où ce qui arrive normalement au PSG se produit... mais ailleurs ? Voyons un peu ce que cela pourrait donner pour la nouvelle année.
Commençons par Lille, club que Frau vient de rejoindre... A la veille de son premier match sous ses nouvelles couleurs, PAF déclarerait à la presse : « Je n'en veux pas du tout au PSG, je n'ai eu aucun problème avec le coach ni avec les supporters. Ca ne me dérange pas d'avoir joué en CFA pendant les trois derniers mois. Je garderai un souvenir merveilleux du Parc. Je suis très heureux de mon passage à Paris, je ne garde aucune rancœur et de toutes manières on se retrouvera dès le 26 janvier, et là vous allez voir ce que je vais leur mettre, à cette bande de... », avant de montrer son sexe à un steward.
Le néo-nordiste ne pourra malheureusement pas croiser ses ex-coéquipiers puisqu'une semaine après il écopera de six mois de suspension pour avoir arraché la rotule de Stéphane Pichot lors du match opposant Lille à Sochaux. Claude Puel s'étonnera de cet incompréhensible geste d'humeur : « je ne comprends pas, PAF est un gentil garçon. Blesser un joueur en hurlant que ça fera toujours un Parisien de moins à le faire chier, ce n'est pourtant pas son genre... ».
Le lendemain, La Croix du Nord titre en Une : « Puel : un recrutement raté ? », s'étonnant que le coach ait investi 3 M€ sur un joueur psychologiquement instable, six mois après s'être offert les services d'un pré-retraité batave. C'est la crise dans le club qui flirte avec la relégation malgré un gros budget et des promesses européennes. Ménès râle sur M6 : « et d'ailleurs, depuis le temps, comment se fait-il que ce club n'ait toujours pas des infrastructures dignes de ce nom ? Ce stade c'est une honte, et ça dure depuis des années ! »
Pendant ce temps-là, à Marseille, la fin du mercato hivernal ne se passera pas très bien. Le 31 janvier à vingt-trois heures cinquante-sept, Ziani, signe au PSG, club de son coeur 2008-2009. Gerets, pour éviter les troubles gastriques causés par le départ de son ailier droit fonce à la pharmacie du club chercher de la magnésie bismurée. Comble de malchance, dès le lendemain Valbuena se blesse en tombant de son escabeau (oui ça aussi ça nous est arrivé à Paris).
A Caen en revanche, aucun mouvement. Gouffran, après s'être renseigné du prix d'un nouveau train de pneus au Norauto de Saint-Germain-en-Laye, déclinera l'offre du PSG dans un communiqué longuement réfléchi : « Paris a toujours été le club de mon cœur. Je ferai tout pour aider ce club, l'amour du maillot doit être le plus fort. Alors surtout n'hésitez pas à me recontacter quand vous serez mieux classé, parce que là jouer le maintien en fait ça ne m'arrange pas trop... »
Malheureusement pour lui, lors de la 24ème journée le jeune attaquant simulera un penalty contre Lens, et verra la commission d'éthique se réunir pour la première fois depuis des années. Pour le fun, la bande à Rocheteau décide de lui infliger une peine de deux mois de suspension. Pendant cette période, excédé par un match de coupe où l'homme en noir expulsera coup sur coup deux Caennais, Gouffran pète un câble. Il forcera la porte du trio arbitral avant d'hurler « monsieur l'arbitre vous êtes un zéro »... Plus tard dans la soirée, c'est Franck Dumas qui bloquera la voiture du représentant de la loi du jeu, bouchant la sortie du parking du stade avec son Renault Traffic. Tout deux seront suspendus jusqu'en juin.
Les Lyonnais quant à eux verront Benzema signer pour une bouchée de pain à Arsenal, quelques heures seulement avant le match contre Manchester. En effet, le contrat du joueur présentait un vice de forme (une histoire de fax oublié...) ayant permis à Arsène Wenger de le recruter quasi-gratuitement. Le coach Alsacien s'offusquera devant les caméras de TF1 de la réaction du président lyonnais : « Qu'il ne veuille pas me céder son joueur de gaieté de cœur, je peux le comprendre, mais de là à m'insulter, non ! Moi qui ai tant fait pour piller... euh... mettre en valeur le travail des centres de formation de L1. »
Les Gones, sans doute perturbés par cette affaire, perdront à la dernière minute contre ManU, Grosso ayant marché sur le ballon devant un Cristiano Ronaldo qui n'en demandait pas tant. Le Portugais en profitera pour crucifier Coupet d'une frappe en force. Quelques jours plus tard, dans un article sur cinq colonnes sobrement intitulé Coupet doute-t-il ?, Steve Mandanda, interrogé sur ses chances de participer à l'Euro répondra : « Moi la frappe de Ronaldo je crois que je l'aurais arrêtée, enfin je dis ça, je dis rien... »
Alain Perrin, fragilisé par cette cruelle défaite est invité à déjeuner avec un maître-nageur sauveteur peroxydé qui lui expliquera pendant deux heures que s'tu veux à sa place il aurait joué en 5-3-2 lui, quoi... La présence d'une caméra de Canal + l'empêchant de sauter à la gorge du culturiste en tongs, la digestion du coach lyonnais ne s'en trouvera pas facilitée.
Un malheur n'arrivant jamais seul, Squilacci est pris en grippe par le corps arbitral et coutera quatre penalties à son équipe au cours du mois de mars, pour tirages de maillot. Tony Chapron avouera candidement « lors du dernier stage on nous a montré un DVD où il n'y avait que lui dessus, et on nous a dit de siffler alors on siffle ». Le temps que Thiriez fasse passer des consignes plus claires, c'est Réveillère qui sera à l'origine d'un penalty par match pour des mains dans la surface, et ce pendant tout mars. Yannick Noah propose ses services à Jean-Michel Aulas qui refuse poliment.
A Sochaux en revanche, c'est la crise ouverte : encore et toujours relégable, le FCSM s'attire les foudres de la presse. Pendant le mois d'avril 2008, le club doubiste fera autant de unes de L'Equipe que le PSG en a fait en décembre 2007 (c'est-à-dire huit, quand même... Eh oui, plus d'un quart des numéros !). Les sujets des articles sont variés : des textes sur les statistiques de l'ANPE locale dans une ville qui en est à son quatrième coach en trois ans (Entraîneur à Sochaux, un travail précaire ?), d'autres sur la fuite des cerveaux que sont Pedretti, Oruma et Ziani (Pourquoi Sochaux n'est jamais parvenu à garder ses meilleurs joueurs), quelques articles sur la France d'en bas (La grogne des supporters sochaliens), ou encore sur l'hygiène bucco-dentaire (Peut-on encore suivre Plessis ?).
Faruk Hadzibejic, coach historique et bosniaque du FCSM, déclarera dans Aujourd'hui en France, France Football, But ! Sochaux, ainsi que sur RMC, TF1 et RTL : « On n'a pas laissé chance moi. Si presse aussi conciliante de mon temps, je restais cloupe et aujourd'hui Sochaux huitième finale Champions' League avec OL ». Mais, le lendemain même, sur Canal +, France 2 Foot, Europe 1 et L'Est Républicain, c'est Santini qui crie à son tour son amour pour cette équipe qu'il a dirigée de 1995 à... bah 1995 : « Un jour je reviendrai. Pas forcément comme entraîneur, mais je reviendrai, et par la grande porte. Sochaux est le club de mon cœur, la preuve, je roule en 107 ».
A Bordeaux, M6 décide de revendre le club à des Qataris, puis finalement c'est Dayan qui monte le projet le plus cohérent. A chaque conférence de presse, les joueurs doivent répondre à la même question : « Est-ce que cela vous stresse de ne pas savoir qui sera le prochain actionnaire ? ». Légèrement troublés, ils perdent dix places au classement. Au terme de l'appel d'offre, fin mai, c'est finalement un trio d'investisseurs Ouzbeks, Moldaves et Australiens qui acquiert le club, annonçant d'ores et déjà une saison de transition pour l'année prochaine.
Pour Nancy, alors troisième du classement à un point du second, c'est le président qui décide de prendre les choses en main juste avant Pâques. Si stabilité doit rimer avec médiocrité, alors non merci. Pablo Correa est limogé sur l'heure, et remplacé par le premier entraîneur moustachu disponible, c'est-à-dire Gérard Gili.
A Rennes, après une défaite, Bruno Cheyrou déclare : « perdre un match, ce n'est pas si grave, il faut continuer à travailler sans se mettre trop de pression ». Levée de boucliers parmi les supporters et la presse. Teddy Riner, qui passait par hasard devant un micro s'insurgera : « c'est une honte de lire des choses pareilles : perdre c'est très grave. Rien n'est pire qu'une défaite ! Le mieux qui puisse arriver à Rennes serait donc de descendre en L2 ». Deux semaines plus tard, Cheyrou change de stratégie de communication et s'emporte après un autre revers : « ce coup-là c'est grave. On avait des consignes strictes et on ne les a pas appliquées, cette défaite nous fait mal ». Re-levée de boucliers. Les journalistes ne le loupent pas et Ouest-France titre : Cheyrou critique ses petits camarades et fragilise le vestiaire. Lors de la conférence de presse suivante, Cheyrou refuse de s'exprimer devant les médias. Levée de boucliers, on empêche la presse de faire son travail !
En bref, pour finir, Saint-Etienne voit un de ses milieux défensifs abandonner sa carrière en plein milieu de sa saison, lassé par les critiques qui le visaient. Monaco recrute Tiago, mais ce dernier part se faire opérer d'une hernie trois jours plus tard contre l'avis des médecins de la principauté. Ricardo décide de le virer sur le champ. Strasbourg recrute sur les conseils de Gérard Houllier un super milieu défensif en suisse, grand espoir... de la CFA. Lorient voit son ailier gauche originaire des Dom-Tom exclu par M. Ledentu qui justifiera ainsi sa décision : « J'aime pas ta gueule.» Les dirigeants de Nice quant à eux recrutent un joueur pour pallier le départ de leurs Africains à la CAN. International brésilien ayant posé nu pour un magazine gay, ce joueur repart six mois plus tard, après avoir marqué un but d'anthologie et ne strictement rien avoir fait d'autre...
Tout ça pour dire que si les clubs de L1 pouvaient se mettre d'accord entre eux, et se partager sur 2008 toutes les embuches qui nous sont habituellement réservées, ça nous arrangerait quand même pas mal à Paris...