Si elle est courante dans d'autres clubs, l'alternance au poste de gardien de but n'a plus cours au PSG depuis l'arrivée de Paul Le Guen en janvier 2007. Alonzo s'en est bien rendu compte et est bien forcé de composer avec les choix de l'entraîneur en place : "J'imaginais que Paul avait fait un choix pour la Coupe de la Ligue et qu'il en ferait un autre pour la Coupe de France. Pas de chance : je tombe sur un des rares entraîneurs en France qui mise sur la stabilité ! En plus, Mickaël (Landreau) n'est pas quelqu'un qui va aller au-devant de l'entraîneur comme on pouvait le faire avec Lionel (Letizi). A Nantes, l'alternance n'existait pas. Il jouait tout. En tant que doublure, je souffre énormément de ne pas jouer les coupes. Mais je ne suis pas amer. Je n'en veux pas au coach car je sens qu'il est sincère."
Frustré, rongeant son frein, celui qui, avant Paris, a défendu les cages de Nice, Marseille et Saint-Etienne, n'en garde pas moins le sourire à l'entraînement. Ce que certains interprètent comme un manque d'ambition : "Quelqu'un du club a dit : "Jérôme ne joue pas, je n'ai pas l'impression que ça le dérange beaucoup." Je ne peux pas laisser passer ça ! Ça fait quatorze mois que je n'ai pas joué ! (NDLR : depuis le 25 octobre 2006 en Coupe de la Ligue à Lyon). Si une personne peut dire que je suis heureux de ça, c'est qu'elle ne connaît rien au foot et qu'elle ne me connaît pas du tout ! Qu'est-ce qu'on me reproche ? D'être souriant tous les matins ? Mais il y a des jours où je fais l'acteur. J'en chie comme c'est pas permis car je suis malheureux. Mais je veux être un bon pro et perpétuer ce que mon père (NDLR : Pierre, ancien joueur et entraîneur intérimaire du PSG) m'a enseigné."
Alors que son contrat s'approche de son terme (juin 2008), Jérôme Alonzo ne veut conserver que le meilleur des sept saisons passées dans la capitale et déclare son affection pour un club... à son image. "Je suis extrêmement fier de ce que j'ai fait au quotidien. J'ai côtoyé des très grands joueurs (Ronaldinho, Heinze, Okocha, Pauleta, Letizi), cinq entraîneurs, quatre présidents... Le PSG quoi ! Ça me fait quelque chose d'en parler. C'est la moitié de ma carrière ! J'aime ce club car il est humain, dans le sens où il est imparfait. En ça, il me ressemble. Je considère qu'on joue comme on vit : tantôt bien, tantôt mal. Le PSG n'est pas un long fleuve tranquille, comme ma vie."
D'ailleurs, si ça ne tenait qu'à lui, il occuperait rapidement un poste d'entraîneur des gardiens à Paris... non sans avoir éprouvé auparavant ses derniers frissons de sportif de haut niveau : "J'aime encore le PSG, mais chaque jour, c'est un entraînement de moins. Mon rêve, c'est de m'occuper des jeunes gardiens ici. C'est encore possible à la condition que je puisse aller jouer deux ans encore. Car il est hors de question que j'arrête le football en juin. Parfois, ça me fait flipper : qui va vouloir d'un mec de 35 ans qui n'aura pas joué depuis dix-huit mois ? Mais je suis confiant. Un dernier challenge en L2 ou à l'étranger, ça m'irait. Demain, si Middlesbrough m'appelle et me propose un contrat de deux ans et demi, c'est clair que j'irai voir Paul et Alain (Cayzac). Mais si je dois rester jusqu'en mai, le coach sait que je suis prêt à jouer, au cas ou Mickaël aurait une gastro un jour, par exemple."
Observateur souvent éclairé des performances de son équipe, le portier veut croire en la bonne étoile du PSG et invite à ne pas sous-estimer ses coéquipiers : "Si on prend conscience aujourd'hui qu'on est en danger, on va s'en sortir. Si on le fait en mars, on n'y arrivera pas. Je pense qu'on a gagné à Auxerre (1-0) et à Saint-Etienne (1-0) parce qu'on a eu peur. Comme par hasard. Mais si on était une équipe de branquignols, on ne serait pas premiers à l'extérieur ! Et puis avec seulement quatre victoires au Parc en cinq mois, on serait troisièmes ! Je suis donc raisonnablement optimiste..."