Le laïus des Supras s'adresse en premier lieu aux actionnaires, à qui ils reprochent de vouloir se servir du Paris Saint-Germain uniquement dans le but de se faire de l'argent, sans la moindre préoccupation pour le club et ceux qui le soutiennent. "Nous ne sommes pas naïfs. Nous connaissons la nature des ces fonds d'investissements. Ils ont pour habitude de racheter des entreprises en crise, de les restructurer financièrement, notamment par le biais de plans sociaux, et de les revendre en effectuant une plus-value. Que les choses soient mises au claire avec les actionnaires : le modèle économique auquel ils sont habitués ne prévaut pas dans le monde du football. On n'acquiert pas un Club pour faire de l'argent, et encore moins en prétendant se passer de réaliser des investissements de base. Nous serons dorénavant extrêmement vigilants vis à vis de cette sphère dirigeante." Au rang des revendications, si l'une d'entre elles a déjà été prise en compte (la mise en place d'un actionnaire majoritaire destinée à "définir une stratégie claire et pérenne pour le Club"), d'autres sont dans l'attente d'être exaucées : "Nous exigeons que les actionnaires nous prouvent, notamment par des investissements conséquents au mercato d'hiver, qu'ils considèrent le Paris-SG comme étant aux centre de leurs intérêts, et non pas un actif de plus dans leur portefeuille."
Les deuxièmes visés par l'association (qui compte environ 500 membres) sont les dirigeants, au premier rang desquels Alain Cayzac et Paul Le Guen. Les Supras s'attaquent tout d'abord à leur stratégie de communication : "Nous leur demandons de faire preuve de fermeté dans le discours, en arrêtant de surprotéger le groupe dans les médias et en maniant l'euphémisme alors que les erreurs individuelles commises par certains joueurs achetés pour des millions d'euros seraient déjà sanctionnées lourdement au niveau amateur." Mais les supporters vont plus loin, en remettant en cause leur façon de gérer le groupe : "Nous leur demandons de faire également preuve de fermeté dans les gestes, en nous prouvant qu'ils ont une autorité sur le groupe. Il nous est frappant de constater que même pendant la fameuse "Unions Sacrée" de fin de saison dernière, et lors des 15 premiers matchs de la saison, l'ensemble de l'effectif ne salue pas ses supporters, que ce soit à domicile, et pire encore, à l'extérieur. A des résultats indignes s'ajoute les manières irrespectueuses et l'ingratitude, ce que nous ne pouvons tolérer une minute de plus. Mesurer si les dirigeants et le staff sont en mesure de faire respecter un geste aussi symbolique, qui ne coute rien aux joueurs, vis à vis de ceux dont le cœur saigne pour le PSG, serait un bon indice de l'autorité qu'ils sont censés exercer sur des employés sous contrat."
Déjà égratignés, les joueurs se voient également reprochés leur manque d'"abnégation" et de "professionnalisme". Mais, plus fort que tout, l'association leur impute le fait de ne pas faire correspondre leur paroles en interview à leurs actes sur le terrain. Aussi les supporters exigent-ils des joueurs qu'ils cessent de s'exprimer publiquement : "Nous demandons un black-out de leur part dans les médias jusqu'à ce qu'ils aient prouvé qu'ils sont capables de sortir le PSG des ténèbres dans lesquels ils l'ont plongé." Enfin, les pensionnaires de la tribune Auteuil Bleu Droite les rappellent à leurs devoirs : "Nous leur demandons de comprendre qu'en endossant la tunique rouge et bleu, ils sont les héritiers d'une histoire, de valeurs, d'un amour des fans. De leurs résultats dépend chaque semaine le bonheur ou le malheur de centaines de milliers de supporters. Il est grand temps qu'ils prennent conscience que dans un club comme Paris, le football n'est pas qu'un simple jeu. Pour beaucoup il s'agit d'une passion inexplicable et dévorante, souvent apparue dès l'enfance. Ce avec quoi vous osez "jouer" c'est notre amour, notre fierté, notre honneur. Le PSG doit redevenir un club de champions. Le haut niveau exige la haine de la défaite et l'interdiction de la résignation. Même le manque de talent peut être parfois compensé par la "grinta", mais que faire lorsque l'on manque des deux..."
Pour terminer, les Supras lancent un avertissement à l'ensemble du club : "Nous continuerons à suivre avec attention le déroulement de la saison en espérant une métamorphose. Mais nous resterons vigilants. Nous ne fixons pas d'objectifs en terme de résultats mais la teneur de notre propos vous fait savoir que nous exigeons un comportement moral irréprochable des joueurs, une autorité du staff et des dirigeants, et une stratégie globale et ambitieuse de la part des actionnaires. [...] C'est l'avenir à long terme du PSG qui nous préoccupe et ce ne sont pas deux victoires relativement chanceuses à l'extérieur qui nous ferons oublier l'essentiel : que le Club est malade depuis 10 ans."