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Chronique PSG : Un éternel recommencement

Publié le 14 Mars 2023 à 07h12 par Jean-Christophe
Chronique  PSG : Un éternel recommencement
Une nouvelle fois, le Paris Saint-Germain a échoué au stade des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, la cinquième fois en dix ans. Après une énième désillusion, la déception et l'étonnement sont-ils encore présents dans ce cinéma ambiant ?

Depuis 2017, les défaites européennes se succèdent et se ressemblent tellement qu'elles en deviennent routinières. Au fil des années, un sentiment de résignation surgit, comme si l'issue de la campagne européenne du PSG était connue d'avance.

Le schéma du club en devient prévisible : une domination sur le plan national, une phase de poules de C1 plutôt réussie et une saison terminée au mois de mars, tant l'avance en Championnat est confortable. S'en suivent des rumeurs mercato, des débats sur la recherche de coupable, des têtes que l'on cherche à couper, des joueurs que l'on envoie ailleurs, des ‘gros noms' que l'on rêve de faire signer...

Le grand public se régale

On en vient à comparer le club de la capitale à une production cinématographique de films ou de séries comiques à grand succès :

- ‘La Remontada' saison 1 (FC Barcelone 2017), saison 2 (Manchester United 2019), saison 3 (Real Madrid 2022).

- Neymar dans ‘Urgences' (sortie tous les mois de février)

- Nasser Al Khelaifi dans ‘La vérité si je mens' lorsqu'il fait prolonger Kylian Mbappé

- ‘Le Dîner de cons' avec François Pignon joué par les directeurs sportifs successifs (Leonardo, Henrique, Campos).

- Dernièrement, ‘la Grande Vadrouille' avec Donnarumma et Messi face au Bayern Munich.

L'échec, l'ADN du PSG version QSI ?

Le PSG a une histoire avant QSI : cinq demi-finales consécutives en Europe entre 1993 et 1997, dont une victoire en Coupe des Coupes en 1996 et une finale en 1997. C'était l'ère Canal+ et Michel Denisot, qui avait réussi à fédérer un club autour d'une équipe et d'un public conquis.

L'ère Colony Capital quant à elle aura donné des sueurs froides au PSG, qui frôla la relégation en Ligue 2 en 2008.

En 2011, la Révolution était annoncée avec l'arrivée du Qatar à la tête du club. ‘Dream Bigger' devint rapidement le slogan de ces nouveaux dirigeants, déterminés à tout rafler sur la scène européenne. Douze ans plus tard, le bilan est bien maigre, avec une finale et une demi-finale en Ligue des Champions sur cette période. Forcément, on est en droit de s'interroger sur les maux qui secouent ce club.

Une gestion des rémunérations discutable

Dès leur arrivée, les dirigeants qataris du PSG ont voulu attirer des stars en leur offrant des salaires défiant toute concurrence, ce qui est compréhensible. Il fallait construire une équipe compétitive et lancer le projet.

Mais au fil des années, cette tendance est restée et elle est encore valable en 2023. Neymar, Messi, Mbappé, Sergio Ramos et bien d'autres encore reçoivent des salaires que très peu de clubs en Europe peuvent se permettre d'accorder.

La conséquence ne serait-elle pas un sentiment de confort, puisque quel que soit les résultats du club, ces joueurs sont assurés de gagner beaucoup d'argent ?

Et s'ils étaient payés au résultat ?

Forcément, on en vient à se poser une question : et si les joueurs étaient payés à la performance ? L'idée est louable... Mais dans la réalité, aucun joueur majeur ne signerait à Paris, à moins qu'il soit réellement attaché au PSG...

Alors, que faire ?

Dans l'état actuel de la situation, au gré des matches de C1 qui s'apparentent à des films comiques du mardi ou mercredi soir, il pourrait être judicieux de casser cette spirale de recrutement de ‘stars' surpayées.

La formation Parisienne a prouvé qu'elle était capable de sortir de grands talents : Mike Maignan, Kingsley Coman, Tanguy Kouassi, Christopher Nkunku, Moussa Diaby, Adrien Rabiot et encore tout récemment, Warren Zaïre-Emery, El Chadaille Bitshiabu, Ismaël Gharbi...

Aujourd'hui, la plupart des joueurs cités sont partis tôt, parce qu'on ne leur a laissé aucune chance face à des joueurs recrutés à prix d'or et qui ne connaissaient rien de l'histoire du PSG.

Quelle identité Parisienne dans tout ça ?

Les dirigeants du PSG ont fait des choix qu'ils finissent par payer. Au fil des années, des joueurs comme Marco Verratti ou Marquinhos ont été prolongés et érigés en ‘enfants du club', là où de très nombreux Titis ont été poussés vers la sortie.

Au final, les numéros 5 et 6 Parisiens ont vécu une décennie d'échecs et de traumatismes européens qui ne peuvent pas faire d'eux des piliers pour l'avenir. Ne pourrait-on pas envisager de donner une véritable identité Parisienne à cette équipe en faisant confiance aux jeunes, quitte à sacrifier deux ou trois années de rodage ? Au point où nous en sommes...

Pour finir, un ressenti personnel

A titre personnel, je suis fidèle au Paris Saint-Germain depuis 1997. 26 ans d'émotions, de joies, de désillusions... Mais la passion est toujours là. Seulement voilà... Au lendemain de la défaite face au Bayern Munich le 8 mars dernier, je n'ai eu aucune réaction, aucune déception particulière, comme si j'étais habitué et résigné.

Un sentiment incomparable à la rage engendrée par les éliminations face à Barcelone (2017), Manchester United (2019) et le Real Madrid (2022).

Je souhaite la réussite de mon club, mais je reste persuadé que le chemin suivi par les dirigeants n'est pas le bon et que tant qu'il n'y aura pas de joueurs réellement attachés au club, la boucle risque de se répéter indéfiniment...

Que proposez-vous pour que le PSG sorte de cette spirale négative ? Vos commentaires sont les bienvenus.

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