Lorsqu'il lui est demandé pourquoi le PSG ne parvient pas à se débarrasser de ses mauvais supporters, l'homme déplace le débat du "pourquoi" vers le "comment" et invite l'opinion à ne pas se tromper de cible. "Il n'y a pas de laxisme", affirme celui qui a mis en place un système de fichage photo des abonnés du club. "La question est : comment exclure ces personnes des stades ? Etablir la culpabilité des gens n'est pas le métier des clubs. C'est la limite du système. Mais quel serait notre intérêt d'être conciliants avec ces individus alors que nous ne faisons que subir leurs agissements ? In fine, la principale victime de cette banderole, ce ne sont pas les gens du Nord, mais le PSG ! C'est d'ailleurs pour cela que le club a porté plainte. On focalise sur le PSG, mais on oublie que le problème est plus large. On se trompe de cible. Nous, nous faisons le maximum pour nous donner les moyens d'agir. Nous sommes le premier club français à avoir créé notre fondation et à avoir reçu le Licra d'or en 2007."
Quelle analyse fait le directeur général de la violence observée un peu partout en Europe ces dernières années ? "Il y a une perte de valeur. C'est très compliqué à gérer. Nous avons une population qu'il faut traiter. Mais on se masque la vérité en disant que le problème, c'est uniquement le PSG. La vraie question est de savoir comment mettre une autre ambiance dans les stades. C'est à ça qu'il faut s'attaquer. Il faut une prise de conscience de l'ensemble des acteurs pour éliminer les fauteurs de troubles."
En cas de sanction de la commission de discipline contre le PSG, Philippe Boindrieux annonce que le club fera automatiquement appel. Il s'en explique : "D'abord parce que l'image du PSG a été suffisamment traînée dans la boue depuis la finale et que cela constituerait donc une double peine. La sanction, on l'a aujourd'hui. Elle est même d'une force extraordinaire. Ensuite, parce qu'on se trompe de débat. A force de dire que les clubs sont responsables, les individus ne le sont pas et on décrédibilise toute action."
Se posant en victime de l'affaire de la banderole, le club a le sentiment d'être lâché par les pouvoirs publics, comme cela avait le cas au lendemain de la mort de Julien Quemener l'an dernier, en marge du match PSG – Hapoël Tel-Aviv. "Nous aimerions être davantage soutenus. Mais pas seulement par la Ligue. Il faut que tout le football français travaille ensemble. A Paris, nous sommes en avance car les pouvoirs publics ont pris la mesure des événements. Il y a un savoir-faire de la préfecture de police."