Les moyens du club
Pour le moment, les actionnaires n'ont pas mis la main à la poche : "Si on regarde l'état des finances, c'est la première fois que le PSG n'achète qu'avec ce qu'il a vendu. On est même en léger solde positif, de 500 000 euros environ. Il faut savoir que depuis plusieurs saisons, le club est en déficit. Je n'ai pas envie d'être le président de l'accroissement du déficit. Je gère avec l'enveloppe à ma disposition, le fruit des transferts. C'est dire à quel point on doit aussi se montrer attentifs aux liens entre le centre de formation, la cellule de recrutement et le staff technique. On a quand même un sacré centre de formation."
Malgré tout, Colony Capital a les moyens d'investir : "Il faut bien connaître Bazin. C'est un homme qui vous réserve toujours quelques surprises, souvent positives et agréables. Il va très vite, il a une manière très américaine d'aborder les sujets. Vous lui posez un problème, il vous apporte quasiment la solution dans la journée. Je m'entends parfaitement avec lui."
Villeneuve n'a en tout cas pas peur de n'être qu'un simple président, c'est-à-dire sans être actionnaire du club : "Je suis ici pour repousser les murs."
Le mercato du PSG
Villeneuve est d'abord revenu sur le dossier chaud du moment : "Kezman ? Nous, on est d'accord avec son club. Il y a un petit problème entre lui et Fenerbahçe sur l'affaire de la prime. Mais nous, on est super carré avec le club, point. [...] On espère faire venir Kezman. Mais ça ne dépend plus de nous."
Avant d'évoquer Jimmy Briand, priorité de Paul Le Guen en attaque, mais qui ne devrait pas venir : "J'essaie de recruter un attaquant dont le profil a été défini par Paul. Il voulait Jimmy Briand ? C'est simple : je ne peux pas acheter Jimmy Briand. Je me suis déplacé pour aller voir François Pinault (l'actionnaire majoritaire du Stade Rennais), que j'apprécie. Il est – et il en a les moyens – campé sur ses positions : c'est 10 M€ ! Moi, je ne donne pas 10 M€ pour Jimmy Briand. Ce n'est pas le prix du marché. On est tout de même monté jusqu'à 9 M€. Donc, deuxième piste, Kezman, qui correspond au profil de joueur défini par Paul, à savoir un attaquant qui prend la profondeur. D'ailleurs, Paul m'a demandé s'il était possible de l'avoir avant la fin de cette semaine. Comme quoi, les choses évoluent... Mais on a de bons rapports. Je dis les choses et il dit les choses."
Le président du PSG a également indiqué être toujours à la recherche d'un défenseur central.
Le recrutement à moyen terme
L'organisation de la cellule de recrutement va-t-elle évoluer ? "Pour l'instant, on reste sur le schéma actuel. On va surtout étoffer les contacts qu'on peut avoir en Amérique du Sud et en Afrique. J'ai demandé à Bruno (Skropeta, le directeur de la communication) de prendre contact avec Bernard Lama et Patrick Vieira, qui ont monté une école de foot au Sénégal. J'ai eu un dialogue avec Branco, l'ancien défenseur brésilien champion du monde. J'irai en octobre à Fluminense pour voir ce qu'on peut faire. C'est vrai qu'on a parlé de renforcer la cellule recrutement avec des personnes comme Jean-Luc Buisine. Pour le moment, c'est le statu quo."
Villeneuve compte en tout cas s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, et même chez le grand rival marseillais : "Je trouve qu'il y a un garçon qui se débrouille bien, c'est Pape Diouf, à Marseille. J'aime bien aussi Bernard Caïazzo, qui est astucieux. À l'étranger, j'ai un faible pour l'AC Milan."
Changement de structure ou pas, le Paris Saint-Germain doit recruter des gros noms à moyen terme : "Pour l'instant, je construis avec les matériaux dont je dispose. Je reste pragmatique. Mais il est bien évident qu'à Paris, le recrutement ne peut pas être celui d'un autre club du Championnat de France. On a recruté Giuly et Makelele, mais il faut qu'on aille plus loin, évidemment."
Lorsqu'on lui suggère les noms de Patrick Vieira et Nicolas Anelka, qu'il connaît bien, Villeneuve se montre intéressé : "C'est vrai que ce sont des mecs avec lesquels on a de vraies relations. Anelka ? Oui, je souhaiterais qu'il revienne au PSG. Je le dis ouvertement. C'est le type d'attaquant qu'il nous faut."
L'objectif pour cette saison
Le président du PSG préfère ne pas livrer un but sportif précis pour cette saison : "Je ne me suis fixé qu'un seul objectif : restaurer la confiance. Le reste coulera de source. Mais j'ai prévenu les joueurs : ils ont des droits et des devoirs. Ces devoirs, c'est respecter l'institution, le club. Quand on franchit le portail du PSG, on doit le faire avec autant de respect que dans les grands clubs italiens, espagnols ou anglais. Le PSG est un grand club. Il y a une vraie ferveur autour. J'en prends un peu plus conscience chaque jour. Récemment des policiers m'ont contrôlé en voiture place de la Concorde. “Vous avez vos papiers ?” Ils regardent. “Ah, vous êtes Charles Villeneuve, le président du PSG ?” “Oui.” “Putain, Make, c'est bien. Bon, allez-y, mais faites-nous une équipe, hein...” Et hop, on se barre. Extraordinaire. C'est là que vous voyez qu'il y a un amour formidable pour ce club. Bon, il y a aussi quelques turbulences."
Paul Le Guen
Selon Villeneuve, Le Guen "a un avenir indéniable ici (au PSG)." Pourtant, l'entraîneur sera en fin de contrat en juin prochain. "Eh bien, il arrivera un moment où il faudra qu'on parle, réplique Villeneuve. Pour l'instant, l'objectif premier, c'est gagner. On n'entre pas pour jouer, on entre pour gagner. C'est ce que j'ai dit samedi aux joueurs. (Il se marre.)"