Des débuts prometteurs
Première recrue estivale au cours de l'été 2011, Kévin Gameiro était ravi de rejoindre "le club de son cœur". Buteur à de nombreuses reprises en amical, l'attaquant parisien semble en confiance et débute la saison en inscrivant trois buts lors des quatre premières rencontres du championnat, ainsi qu'un autre en Ligue Europa face à Differdange. Mais la montée en puissance du trio Nenê-Pastore-Ménez lui empêche de s'épanouir. Souvent oublié lors de nombreuses actions, l'ancien Lorientais finit peu à peu par perdre confiance, malgré d'autres buts face à Nice, à Montpellier et un triplé à Ajaccio.
Une interview accordée en septembre est d'ailleurs symptomatique de l'homme et des difficultés qu'il s'apprêtait à rencontrer au cours de la saison : "Je dois me forcer pour parler. Je passe rarement à la télé ou à la radio alors que j'ai plein de sollicitations. Je montre ma tête de temps en temps, car il faut bien faire parler un peu de soi. Mais je n'abuse pas (sourire). Je suis un type discret. Je ne suis pas arrivé dans le vestiaire en criant. Au contraire, je suis resté discret dans mon coin, même si je ne suis pas renfermé. Finir meilleur buteur du championnat serait fabuleux. C'est l'un de mes objectifs, mais je ne serai pas égoïste. Si un autre est mieux placé pour marquer, je lui filerai le ballon". Pas vraiment l'état d'esprit de certains de ses partenaires...
La panne de confiance
L'automne est donc difficile pour Gameiro, l'attaquant parisien ne marquant ensuite qu'un but à Sochaux avant la trêve. A Marseille, trop tendre face aux rugueux défenseurs marseillais, il est même remplacé par Kombouaré et laisse éclater sa rage et, sans doute, sa frustration de ne pas être servi dans les bonnes conditions. Face à Lille, dans un autre match important, il manque une grosse occasion en première période, ce qui ne va pas faciliter son entente avec ses coéquipiers, peu enclins à le trouver. Alors qu'une recrue était annoncée au mercato hivernal, Gameiro gardait confiance : "Si quelqu'un arrive, il faudra qu'il vienne me bouger".
Personne n'arrivera et le contact avec le nouvel entraîneur Ancelotti sera plutôt bon dans un premier temps. Mais le tacticien italien se rend vite compte que Gameiro n'est pas adapté à son schéma tactique et lui préfère Hoarau, tout juste revenu de blessure. L'attaquant voue sa préférence pour une tactique à deux têtes devant et n'arrive pas à s'adapter à un schéma à un seul attaquant. Son père, interrogé par Le Parisien en février affirmait pourtant que son fils n'était pas découragé : "A Lorient, l'équipe jouait pour lui. A Paris, c'est à lui de s'adapter. C'est difficile, il y a beaucoup de joueurs, il est seul en pointe, Ménez et Nene ne lui passent pas toujours le ballon. Et, en plus, il n'a pas de chance, il est en manque de réussite. Mais mon fils est serein. Ce n'est pas un mec qui se décourage facilement. Il tient le choc. C'est à lui de percer maintenant. Et il a les épaules pour supporter toute cette pression".
Une fin de saison dans l'anonymat
Malgré un but tardif et salvateur à Dijon début mars (1-2), ce qui restera son dernier but de la saison, Gameiro connaitra toujours autant de difficultés à s'imposer malgré de nouvelles titularisations à Caen, à Auxerre, à Lille ou Lorient. Dans le Nord, il manque d'ailleurs une balle de 0-2, ce qui aurait pu tuer le match et permettre à l'équipe d'être plus sereine derrière. Paris finira par perdre 2-1. Tous ces petits détails qui n'ont pas joué pour lui.
Désormais, son avenir s'inscrit en pointillé dans la Capitale et un départ pour Valence, club qui le voulait l'an dernier, est à l'étude. Pourtant, il avouait il y a quelques jours ne pas y penser : "C'était une saison bizarre, très bien au début et beaucoup plus difficile par la suite. Dans une carrière on passe forcément par ce genre de moments. Je suis en vacances, je préfère ne pas penser à tout ça. Le fait de vraiment couper du foot me fait du bien. Pour l'instant je suis à Paris, et il me reste trois ans de contrat. Le plus important c'est de bien réattaquer en juillet. Il faudra faire une bonne préparation". A Paris ou ailleurs...
Kévin Gameiro en stats :
-31 titularisations (dont 27 en Ligue 1).
-14 buts (dont 11 en Ligue 1) et 1 passe décisive en Ligue 1.
-aucun carton jaune.
-Moyenne annuelle PlanètePSG : 5.29.